Une Dernière Vie

78.

Il regarde l'écran, comme il en a l'habitude depuis plusieurs mois. Les années se passent en mois, ici. Il s'assoit à côté de sa fille et tient sa main.

- Tu me manques, ma fille. Chuchote-t-il tristement.

Il entend soudain une voix. Il relève sa tête et vois que sa fille bouge un peu.

- Rehan... chuchote-t-elle.

L'homme fronce les sourcils. Il appelle les médecins qui arrivent rapidement.

- Votre fille va se réveiller, monsieur ! Disent-ils heureux.

Le père sourit, attendant l'annonce du décès de sa fille dans l'écran et son réveil de ce lit.

...

Je m'assois et tiens la main de ma Reham. J'ai peur que son coeur a cessé de battre. Je ne supporterais pas de la perdre. La femme médecin l'examine plusieurs fois. Elle s'éloigne d'un coup puis s'approche de moi, la tête baissée.

- Qu'est-ce qu'elle a ? Lui demandais-je.

- Mon Sultan, le coeur de la Sultana a faiblit et s'est arrêté mais par la grâce d'Allah, il a recommencé à battre ! Ce n'était pas son heure. Dit-elle en souriant, et... Sultana Reham est enceinte, mon Sultan.

Je tourne mon regard vers Reham, je me prosterne en remerciant Allah pour la grâce qu'Il m'a offert. Je me relève, Il va me donner un sixième enfant. Reham porte mon sixième enfant.

Ô Allah... préserve mes enfants du mal de ce monde, préserve les des ruses du diable, ne les laisse pas se retourner les uns contre les autres. Garde les unis de mon vivant et après ma mort.

Maman... papa... Je n'imagine pas votre joie immense si vous seriez encore en vie. Six petits enfants. J'espère que vous êtes fières de moi, c'est tout ce qui compte pour moi.

J'entends des gémissements. Je lève la tête et vois Reham en train de se réveiller. Je m'approche et m'assois près d'elle. Je lui embrasse la main et le front.

- Ma belle Reham... chuchotais-je, tu portes mon enfant. Tu vas devenir mère pour la sixième fois.

Elle me fait un grand sourire puis me prend dans ses bras.

- Après chaque malheur, Allah nous réconforte toujours ! Dit-elle en souriant.

Je lui souris aussi, elle passe sa main sur son ventre.

- C'est ta réussite, Rehan. Me dit-elle, ce sont eux qui se lèveront avec toi quand il n'y aura plus personne. C'est ton héritage, ce qui laissera la marque de ta vie sur Terre.

Je prends sa tête contre mon torse.

- Ils sont mon héritage mais toi ? Dis-je.

- Je suis ta moitié, Rehan. Celle qui ne peut pas respirer sans toi. Qu'est-ce que je deviendrais sans toi ? Me demande-t-elle, tu me promets de ne pas partir sans moi, jamais.

- Je te le promets, ma Reham. Lui dis-je en souriant.

REHAM