Une Dernière Vie

44.

Cela fait exactement un mois que je suis à Alep. Je ne sais pas comment j'ai pu passer ce temps ici, à rien faire, attendant une bonne nouvelle. J'ai reçu une lettre de Hind, elle va me rendre visite. Je me prépare jusqu'à que j'entends le bruit d'une calèche et des chevaux.

Je regarde par la fenêtre et je vois que c'est bien elle. Je descends à l'entrée pour l'accueillir.

- Sultana. Dis-je en souriant.

Elle me sourit en retour puis je la laisse rentrer. On rentre s'asseoir.

- Le palais est tellement vide sans toi. Me dit-elle.

Je baisse la tête, ne sachant pas quoi répondre.

- Et j'ai remarquée que beaucoup t'aiment, Yûsuf n'a pas cessé de chercher des preuves de ton innocence. Et Nahîl, il a retrouvé son père mais il a fait pareil. Il attends que tu reviennes au palais pour lui annoncer. Me raconte-t-elle.

- Nahîl a retrouvé son père ? Mais c'est super ! Il faut lui dire de ne pas attendre. La prévenais-je.

- Laisse tomber, on a essayé plus d'une fois. Il a une tête dure. Dit-elle en riant.

Je ris à mon tour puis un silence s'installe entre nous.

- ... Yûsuf m'a dit qu'il y avait deux solutions, ou ils trouvent des preuves ou je me convertis à l'islam... Dis-je. J'y ai réfléchis et j'aimerais que tu m'apprennes ta religion. Je ne veux pas me convertis mais juste savoir.

- D'accord, comme tu veux. Qu'est-ce que tu veux savoir ? Me demande-t-elle.

- Hum... Je ne sais pas... peut-être les débuts de l'islam, comment il est apparu. Dis-je.

Elle hoche la tête puis se positionne correctement et me regarde.

- Déjà, je t'explique le contexte de l'époque. Le Coran est venu à une époque où il n'y avait aucune limite. Tout le monde était polythéiste car c'était ceux que "suivaient leurs ancêtres", les femmes étaient traités comme des moins que rien sauf si elles étaient riches et de sang noble, les petites filles étaient enterrées vivantes par peur du déshonneur, quelques fois c'était des petits garçons mais c'était rare. Les esclaves étaient traités comme des sous-hommes. Les hommes trichaient tout le temps, ils pouvaient voler, ils se basaient tout le temps sur des paris inutiles. Raconte-t-elle.

Je la regarde, attendant qu'elle continue.

- Malgré ça, les arabes de l'époque avaient tout de même de bonnes valeurs comme l'hospitalité ou même le fait qu'ils tiennent toujours leur parole. De ce peuple est né Muhammad, Muhammad l'orphelin. Il a perdu son père avant sa naissance, sa mère est morte à ses six ans, son grand père a huit. Dès sa naissance, d'énormes miracles ont été produits dont les tours du palais de Chosroès qui ont été détruites, le vieux chameau de sa nourrice a commencé à courir vite, sa chèvre qui ne faisait pas de lait en faisait énormément et pleins d'autres miracles. Il y a un aussi où des hommes en blanc lui ont ouvert la poitrine... raconte-t-elle.