Une Dernière Vie

67.

Deux longues années sont passées. J'ai pu passer dans plusieurs villes du Nord mais aussi du Sud. J'ai amélioré les villes et j'ai fais construire des mosquées.

C'est l'heure de rentrer. Je regarde tout ce que j'ai fais puis je pars voir Orhan Pasha. Je le préviens de tout rassembler et de faire ses préparations car on va partir maintenant.

Je passe par le sud du pays et salue les gens une dernière fois avant de monter dans le bateau, suivis de mes hommes.

REHAM

Je m'agenouille devant la tombe de Hind. Je caresse les fleurs dessus.

- Trois années sont passés depuis ce jour là et je m'en veux toujours. Je n'ai pas pu empêcher ton meurtre. Peut-être que j'aurais pu te sauver ? Mais malgré tout, je ne remets pas en question la volonté du Tout-Puissant. Dis-je tristement, tes enfants ont énormément grandis. Qu'Allah les préserve de tout mal, même depuis ta tombe, tu ressens sûrement ce qu'ils ressentent. Imran...

Je m'arrête quelques secondes.

- Imran est brisé, Hind. Je n'ai pas l'impression d'avoir un petit garçon de neuf ans devant moi mais un homme, il se renferme sur lui-même. J'essaie de faire de mon mieux pour qu'ils ne se sentent pas seul mais j'ai l'impression qu'il est trop tard. Il a vu son père mort, il a vu sa mère morte. Quel enfant peut supporter ça ? Dis-je faiblement, en tout cas, j'ai l'impression que la route nous sera bien longue. Prie pour nous, de là où tu es.

Aicha arrive vers moi.

- Sultana, le Sultan est arrivé au palais. Me dit-elle.

Je souris. Il est enfin de retour ! Je cours vers le palais, mon bien-aimé est là. Je le vois au loin, dans le jardin impérial avec les enfants.

- Rehan... Dis-je.

Il se retourne et me vois. Il sourit puis s'approche de moi. Il me prend dans ses bras.

- Tu m'as manquée, mon Sultan. Lui chuchotais-je.

- Ma belle Reham, le monde ne tourne plus sans toi... Dit-il, d'ailleurs, tout s'est bien passé pendant mon absence ?

Je me sens un peu mal à l'aise en pensant à mon père et ce qu'il s'est passé.

- Oui, tout s'est bien passé par la grâce d'Allah. On rentre ? Tu viens d'un long voyage, tu devrais te reposer. Lui dis-je.