Une Dernière Vie

50.

Je rentre dans la chambre de Rehan, cela fait presque un mois qu'il est partit, il me manque déjà. Je m'approche de son bureau et vois une photo, encadrée.

Je vois deux personnes, un homme et une femme, entourés d'autres personnes. Ils sont magnifiques ensemble. L'homme ressemble fortement à Rehan, ça doit être...

- Mon père et ma mère. Entendis-je.

Je me retourne, surprise.

- Ils sont beaux, hein ? Ce sont ces deux anges qui ont été tués. Dit-elle tristement.

- Qu'Allah leur fasse miséricorde. Lui dis-je.

- Amin. Dit-elle en souriant tristement, tu sais, Reham, que je suis encore triste de leur mort. J'en n'ai pas l'air mais mon coeur se déchire un peu plus chaque jour sans eux... Mais je ne montre rien. Jamais rien.

Je m'approche d'elle et pose ma main sur son épaule pour la réconforter. Je la comprends...

- Et aujourd'hui, cela fait vingt-quatre ans que ma mère est morte. C'est peut-être pour ça que je ne fais que rêver d'elle, de sa main qu'elle me tend et que je n'arrive pas à attraper. Dit-elle en baissant la tête, mais Reham... ma maman me disait dans mon rêve "une part de ma mort vit" ça veut dire quoi ?

- Sultana... dis-je hésitante, elle veut te dire que celui qui a tué ta mère est vivant ou du moins, une part de lui.

Hind ouvre grand ses yeux, elle pose ma main sur sa poitrine.

- Shehab est en vie ? Non ! Ça ne peut pas être possible... à moins que... à moins qu'il ai un enfant... tu crois que c'est possible ? Me demande-t-elle.

- Tout est possible, Sultana. Lui dis-je, tout est possible.

HIND

J'ai pris la boîte des lettres de mon père et de ma mère de la chambre de Rehan, je suis retournée dans la mienne. Je m'assois puis commence à lire dans le carnet de ma mère.

"À l'aide... Je m'éffondre... à l'aide ! L'air ne passe plus, mon âme veut s'envoler. Assise dans cette chambre noire, je l'attends avec la boule au ventre. Qui... ? Le monstre. J'attends le monstre. Il m'a retenu prisonnière, esclave, il veut prendre ma dignité, mon espoir à mes seize ans ... Mon Dieu, à l'aide !"

Ma pauvre maman. Il m'arrive de me demander comment aurait été la vie avec elle. Il m'arrive de me demander si elle avait oubliée, si elle avait réussis, peut-être, peut-être pas...