Une Dernière Vie

136.

Je me réveille en sursaut. Aicha m'a réveillée, elle a les larmes aux yeux, elle est essoufflée. Je me lève rapidement de mon lit.

- Qu'est-ce qu'il y a, Aicha ? Lui demandais-je.

- Sultana... Sultan Erhan... dit-elle les larmes aux yeux.

Je m'imagine alors le pire. Quelque chose est arrivé à mon Erhan ?

- Dis le, Aicha. Dis le ! Dis-je, inquiète.

- ... il a exécuté Prince Ilyes. Dit-elle en pleurant.

Je secoue ma tête. Ça ne peut pas être vrai. Non... il y a peu, ils sont partis à la mosquée ensemble et... non... ça ne peut pas être possible.

J'enfile mon manteau et sors de ma chambre. Je me dirige vers celle d'Ilyes.

- Erhan nous déteste. Me dit-il.

- Non, Ilyes. Comment votre frère peut-il vous détester ? Lui dis-je.

- Il nous déteste parce qu'il a oublié, maman. Il a oublié que nous ne sommes pas ses ennemis mais ses frères. Il a oublié que nous sommes ses alliés, que le jour où il tombera, on sera les premiers à le relever. Il a oublié que c'est devenue notre modèle et qu'on restera soudé. Il a oublié tout ça et nous a tournés le dos. Dit-il tristement.

Il baisse la tête puis la relève et me regarde dans les yeux.

- Mais tu sais, maman. Même s'il me déteste, je l'aime. C'est mon frère et je mourrais pour lui. Et s'il veut voir mon sang couler, je lui pardonne... car il est mon frère. Car moi, j'ai compris ce que veut dire "être frère". Il ne suffit pas d'avoir le même nom, le même sang mais il faut avoir le même coeur. Car un coeur qui aime et un coeur qui déteste ne peuvent pas former un. Mais deux coeurs remplis de défauts, le peuvent. Car un coeur parfait, ça n'existe pas. Dit-il faiblement.

J'ouvre la porte de sa chambre. Je m'arrête. Je ne bouge plus.

Des hommes en noirs entrent dans sa chambre, deux ou trois hommes tentent de le maîtriser pendant qu'il se bat.

- Maman ! À l'aide ! Maman ! Crie-t-il, MAMAN !

Les hommes le mettent à genoux, le quatrième se met à l'arrière. Ilyes continue à se débattre.

- Par Allah, je me plaindrai de vous auprès de Lui ! Vous tuez un innocent ! Lâchez moi ! Maman ! Crie-t-il avec les larmes aux yeux.