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Les jours sont passés, les nuits sont passées mais rien n'a changé. Le harem est vide de joie, le palais est silencieux. Tout s'est arrêtée quand ma mère est rentrée dans ce palais, les yeux fermés.

Je ne l'ai pas laissé. Je suis resté près d'elle toute la nuit. Elle n'a pas bougée ne serait ce qu'une seconde... ça m'effraie. Ça m'effraie car je ne sais pas ce qui se passera demain. Et si le soleil se lève sur un jour où l'on annoncera la mort de ma mère ?

Est-ce qu'on dira que les ennemis ont réussis ce qu'ils n'avaient pas réussis à faire depuis des années ?

- Grand frère, quand est-ce que maman va se réveiller ? Me demande Emna.

- Je ne sais pas, petite soeur. Quand Allah le voudra. Lui dis-je.

Elle hoche la tête. Je m'assois et passe mes mains sur mon visage. D'un coup, j'entends des petits murmures. Je tourne ma tête vers ma mère, c'est elle.

- Rehan... chuchote-t-elle.

REHAM

Je m'assois seule, sur ce banc. Je regarde devant moi. Il y a un homme et une femme, ils sont tous les deux blessés. L'homme est mourant.

"- Je n'imaginais pas... pas dire ça... ici mais... mais la.. la mort nous.. nous guette... je... Je veux que... que tu saches que... que... Dit-il difficilement.

- Arrête de parler, tu te fatigues Anis. Dit-elle les larmes aux yeux.

Un silence plane entre eux.

- Seni seviyorum, Syhem. Souffle-t-il."

La femme parle. Je les regarde avec incompréhension. Je me lève de mon banc. Où suis-je ?

- Ça ne te rappelles rien ? Entendis-je.

Je fronce les sourcils.

- Qui es-tu ? Et suis-je ? Lui demandais-je.

Il ne me répond pas. Il me dis de regarder devant eux. Je vois la même femme avec le même homme.

"- vous avez des jumeaux, monsieur ! Un garçon et une fille. Vous avez les noms ? Demande l'infirmière à l'homme.

- Rehan et Hind... dit-il en souriant."

Je m'approche. Je vois deux bébés. Un garçon et une fille.

- Rehan... chuchotais-je.

- Ce n'est pas finis, Reham. Entendis-je.

"Emin secoue le corps de Syhem. Elle récite la shahada puis sa tête tombe sur le côté.

- Non Syhem ! Non, ne me laisse pas ! Ne me laisse pas ! Syhem ! Dit-il en pleurant. Regarde mon coeur, on va rentrer à la maison et on apprendra à nos enfants le Coran et la religion ensemble. C'est ce que t'as toujours voulu, pas vrai mon amour ? Syhem... hayati..."

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant