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"Je m'appelle Nyhal. Fille de Shehab et Ahlam. J'ai été adoptée à l'âge de cinq ans par une famille chrétienne au Bahreïn, suite à quoi, je me suis convertie à la foi chrétienne mais je me suis vite rendue compte que ce n'était pas pour moi. La religion c'est pour les gens biens ou les gens qui veulent le devenir, qui veulent changer. Mais moi, je ne veux pas.

Rehan se rend à la mosquée où tout le monde l'attend. Il prend ses garçons avec lui. Il commence à prier dans cette grande et nouvelle mosquée.

Une fois, j'ai vu cette petite. Elle était venue chez nous, ma mère me disait que c'était ma petite soeur mais je ne l'ai pas cru. Ma mère mentait. Je le savais. Cette petite fille s'appelait Hind, elle était la plus innocente de tous mais ma colère ne l'a pas épargnée.

Rehan retourne de la prière et Reham monte dans une tour pour regarder. Nyhal va être amenée.

Je ne sais pas si je suis croyante ou pas, je ne sais pas si je venge mes parents ou ma vie d'orpheline, je ne sais pas si je vis ou si je meurs, je ne sais pas où j'en suis. Je ne suis qu'une orpheline perdue.

Nyhal traverse les couloirs, les mains enchaînées. Elle fixe le sol, le regard vide.

Certains d'entres vous diront que je suis mauvaise, qu'ils me détestent pour avoir commis tous ces crimes mais savent-ils ? Savent-ils ce qu'est être orpheline, voir ses parents se faire exécuter, grandir seule ? J'étais désespérée...

Elle est amenée devant tout le monde dans un sale état. Elle ne lève pas les yeux.

J'étais orpheline, eux aussi. Nous partageons le même passé mais pourquoi le "bon Dieu" les a-t-Il préférés a moi ? Quelle est cette justice ?  Alors que mon coeur devenait noir par l'envie, la tristesse et la colère, lui devenait Sultan et elle devenait une Sultane. Quelle est cette justice ?

Rehan arrive. Il se met devant Nyhal.

Mes parents étaient ensemble pour s'amuser, ils n'auraient jamais me faire naître. Jamais. Ils devaient, un jour ou l'autre, faire face aux conséquences de leurs actes mais aujourd'hui, c'est moi qui paie le prix de leurs péchés.

- Es-tu sûr de ne pas vouloir te repentir ? Lui demande Rehan.

Elle secoue sa tête de droite à gauche.

- Mes actes n'étaient qu'un cri à l'aide. Personne ne m'a entendue. Est-ce de ma faute si j'ai écoutée mon coeur brisé que ma raison ? Est-ce réellement ma faute ?

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant