1 juin - Code rouge

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Le bâtiment entier était plongé dans un silence qui n'avait rien de surprenant à une heure aussi matinale. Chaque pan du collège, profitait des dernières heures de sommeil qu'il pouvait s'offrir, avant d'être contraint de se lever, pour affronter une nouvelle journée qui se rapportait probablement tout aussi épuisante que la précédente. Quand cité, un puissant coup de sifflet incessant, vint ôter ces quelques heures de répit, en tirant tout le monde de son sommeil. À peine le sifflement s'arrêtait, qu'il reprenait de plus belle. Agacé, Zac se dirigea vers l'origine de tout ce vacarme, qui provenait du toit du bâtiment.

— Bordel, mais tu vas arrêter de siffler un peu ? C'est bon, on est reveill...

Zac s'interrompit en voyant ce que le garde lui désignait du doigt. Loin à l'Ouest, par-dessus la cime des arbres, là où se trouvent habituellement les cabanes de Princeton, s'élève une épaisse fumée rouge.

— Code rouge... Merde, code rouge ! Il faut prévenir tout le monde, vite ! s'affola Zac en redescendant les escaliers trois par trois.

Notre code était simple et clair : le signal rouge, ne devait être utilisé qu'en cas d'extrême nécessité, lorsque des renforts immédiats étaient requis. En quelques minutes, tout le monde était sorti de son lit, et s'équipait à l'armurerie. Terriblement épuisé depuis mes dernières expériences sur ma faculté, je voyais la foule s'agiter dans les couloirs, sans comprendre ce qui pouvait justifier ce remue-ménage. Je pus tout juste interpeller Lucas, lorsqu'il passe devant ma chambre.

— Eh, Lucas, qu'est-ce qui se passe ?

— Aaron et les siens ont besoin de renforts, ils ont envoyé un code rouge, on s'équipe et on part les aider.

— Quoi ? Tu rigoles, je viens avec toi !

— N'y pense pas même, tu n'es pas en état. Depuis quelques jours, tu ne tiens même plus debout.

— N'importe quoi, s'il faut se battre, je veux en être !

Afin de lui prouver ma détermination, je quittai mon lit et me redressai sur mes deux jambes, avant de ne plus pouvoir me maintenir ainsi, et de m'écrouler sur le plancher.

— Tu vois ? ajouta Lucas tout en m'aidant à me relever. Repose-toi pour le moment, tu t'es déjà assez battu comme ça, je t'assure.

Cela me tuait de l'admettre, mais il n'avait pas tort. J'avais trop forcé sur mes capacités, et tout cela n'était que le revers de la médaille.

— Très bien, alors aide moi à rejoindre les autres. Si je ne peux pas vous suivre, je tiens au moins à vous conserver bon courage.

L'armurerie était encombrée par une masse de pan paniquée, enfilant des gilets de protection pour la plupart trop grand pour eux. Sam, distribuait des armes blanches, tout en répétant les consignes mises en place.

— Que ce soit clair, seuls ceux ayant plus de quinze ans et sachant manier une arme s'équipent, les autres restent au collège.

Alors qu'il refilait des armes à la chaîne, il s'arrêtait net, quand une voix qu'il reconnaissait lui demanda un arc.

— Noémia ? Mais qu'est-ce que tu fais ?

— Quoi ? J'ai plus de quinze ans et je sais me servir de ça, lui répliqua t'elle en lui arrachant l'arc des mains. Tu ne pensais quand même pas que j'allais rester ici à attendre sagement ton retour ? Mes flèches sont déjà dans mon carquois, je vous attends devant l'entrée.

Le fort caractère de sa chérie fit sourire Sam, malgré le fait qu'il aurait préféré le savoir à l'abri, en restant ici.

— Moi aussi je viens ! ajouta Evan, en arrivant face à Sam.

Autre Monde - Journal d'un long marcheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant