Lucas était déjà sur le qui-vive, prêt à faire face à toute éventualité. Il prit une serpillière, qu'il entoura autour de la bouche de Killian en guise de bâillon.
— Toi, tu ne bouges pas de là.
Récupérer ma lance enfoncée dans la poitrine de cet homme fut une sensation des plus désagréables, que je ne suis pas près d'oublier. Je surmontai cette épreuve en me répétant à moi-même : « Aller rappelle toi, tu t'es préparé à ça. ».
Par la suite, un cri résonna dans un des dortoirs du bâtiment. Nous étions totalement dépassés par les événements. Il fallait de toute évidence défendre notre collège face à une attaque surprise des cyniques. C'est pourquoi nous nous mîmes à presser le pas, en direction du hall principal. Mais avant de pouvoir l'atteindre, il nous fallait traverser un long couloir, presque entièrement plongé dans le noir. Seul un rayon de lumière émanant de la sortie, se trouvant à plus d'une cinquantaine de mètres devant nous, indiquait quelle direction prendre. Mais avant que nous arrivions à sa hauteur, une ombre imposante apparut à l'embouchure de la porte coupe-feu, qu'elle referma, une fois être rentrée dans le couloir. Nous stoppâmes notre course sur-le-champ. L'obscurité était désormais la plus totale. Une porte claqua au loin. De part et d'autre de ce chemin, il y avait des salles de classe, communiquant toutes entre elles et avec l'axe principal où nous nous trouvions. Le claquement d'une autre porte raisonna. Le cynique, était en train de se déplacer autour de nous, sans que nous puissions le distinguer. Un long silence s'en suivit. Lucas et moi, étions dos à dos, bien en garde, prêt à agir au premier danger. Discrètement, Lucas me désigna quelque chose dans son sac, et en y jetant un coup d'œil, je compris quel était son plan, mais pour qu'il fonctionne, il fallait encore attendre. Si on ne voyait plus rien, il fallait se reposer sur ces autres sens. Je fermai les yeux, et me focalisai sur le moindre son, le moindre détail qui pouvait trahir la présence de notre attaquant. Il slalomait entre les différentes salles de classe, pour nous attaquer de la meilleure façon possible. Ma concentration était à son maximum, et lorsque le moment me sembla opportun, je m'écriai :
— MAINTENANT !
Lucas ouvrit grand son sac, là où se trouvait le bocal de scararmés, qu'il avait pris à Killian. La lumière jaillit de ce dernier, éclairant pleinement une large zone autour de nous. Le cynique, tout juste face de Lucas, fût déstabilisé par cet aveuglement soudain. L'effet de surprise dont il voulait bénéficier, venait de se retourner contre lui. C'était un adulte terrifiant, entièrement chauve, avec une large cicatrice lui parcourant la moitié du visage. Ce qui pourtant n'effraya en rien Lucas, qui ne lui laissa pas le temps de réagir, et l'attrapa presque instantanément à la gorge. Après avoir apposé ses mains autour de son cou, le cynique se mit à hurler de douleur. Sa coupure, qui semblait pourtant être une très vielle blessure ayant largement eu le temps de cicatriser, venait subitement de se rouvrir. Lucas le lâcha aussitôt. Il se mit à agoniser au sol, émettant d'immondes gargouillements, puis il se tût soudainement, probablement mort avec l'hémorragie.
— Qu... Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? se demanda Lucas, déconcerté, et épuisé.
— Lucas, je crois que j'ai compris ! Tu as la faculté, de rouvrir les plaies et blessures d'une personne en la touchant !
— La faculté ? Mais de quoi tu parles ?
Un nouveau cri se fit entendre au loin, émanant tout droit des dortoirs, ce qui nous ramena à la réalité.
— Je t'expliquerais plus tard, en route !
Une fois le couloir traversé, Lucas poussa violemment les portes battantes qui nous séparaient des premiers dortoirs. Toujours sous les sifflements incessants provenant de la chambre de Zac, le chaos qui avait régit les lieux nous apparut. Les pans de cette aile du bâtiment courraient dans tous les sens, pour la plupart, encore en pyjama. Aucun d'eux ne semblait armé, pourtant à leurs pieds, gisaient quatre ou cinq cyniques, tous abattus d'une flèche bien placée. Nous devions cette prouesse à Noémia, qui par miracle, ne dormait plus sans son arc depuis un moment. Cette initiative, ainsi que son habilitée à manier cette arme venait de lui sauver la vie, et celles d'une bonne dizaine d'autres pans par la même occasion.
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Autre Monde - Journal d'un long marcheur
FanfictionLa grande tempête a frappé. D'étranges éclairs bleus ont emporté les adultes, ainsi que toutes traces de technologies. Les enfants, désormais seuls dans ce monde où la nature semble avoir repris ses droits, doivent s'organiser pour survivre. Mais po...