𝗻𝗮𝗯𝗲̈𝗹𝗮 🤍
"on devait tout faire à deux, on a grandit ensemble, on devait tout faire à deux. impossible que la vie nous sépare, on se demande encore pourquoi on s'est menti dans les yeux"
𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐞 𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞.
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Karim, Lucas, Tarik (2018)
« 𝐿𝑒 𝑐𝑜𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒́𝑙𝑜𝑔𝑒́, 𝑖𝑙𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑐𝑎𝑠𝑠𝑒́ 𝑚𝑎 𝑡𝑜𝑢𝑟 »
𝐍𝐨𝐯𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝟐𝟎𝟏𝟎, 𝐂𝐢𝐭𝐞́𝐆𝐚𝐠𝐚𝐫𝐢𝐧𝐞 (𝐈𝐯𝐫𝐲-𝐒𝐮𝐫-𝐒𝐞𝐢𝐧𝐞)
T A R I K
Ça faisait maintenant un an jour pour jour qu'on avait déménagé à Gag. J'étais sorti assez tôt ce matin, histoire d'aller remplir le stock pour les gars et moi. Depuis qu'on était là, les affaires marchaient mieux qu'à Corbeil. Les ien-cli étaient plus nombreux, et nous, on étaient réguliers. Il allait bientôt être midi, c'était l'heure d'aller se poster en bas pour vendre. Nos horaires c'était midi-minuit, comme un peu partout. Mon père avait arrêté complètement de vendre et de gérer des cartels, il faisait dans le légal maintenant. Son objectif était de nous faire revenir à Corbeil maintenant que les tensions avec le maire commençaient à s'atténuer. Il voulait qu'une fois sorti de la misère, il puisse offrir une meilleure vie à Yaya, Sarah et nous. Du genre, petite maison du côté calme de Corbeil.
- On y va, m'interpella mon petit reuf.
- J'arrive, lui répondis-je en finissant de mettre les pochetons dans mon sac de sport.
Nabil descendit en premier et je le suivais. Ça me faisait toujours aussi bizarre de voir mon petit frère m'aider dans la vente. Ça m'avais serré la gorge sale quand il m'avait annoncé fermement qu'il se lançais avec moi dans la bibi. Après tout, c'est toujours Qlf, il voulait aider à nous protéger tous. Je lui avait quand même interdit d'arrêter ses études, mon père aussi avait insisté pour qu'il continue. Ce p'tit intello avait obtenue son bac avec mention, sûrement grâce à l'aide de Mira qui le poussait à réviser. La p'tite sœur aussi me manquais beaucoup quand j'y pensais. Je l'a voyais beaucoup moins souvent qu'avant parce que je finissais tard. Nabil, lui, était dans la même classe qu'elle, encore une fois. Les deux avaient été pris dans la même fac de commerce. J'étais quand même super fière d'eux, au moins eux, ils avaient une porte de sortie.
Arrivés en bas, on retrouvait Karim, Samy et Lucas qui avaient déjà posé les chaises pliantes devant le hall. Samy c'était le pote de Karim, mon cousin du côté de ma mère. Les deux étaient meilleurs shrab, alors Samy faisait maintenant parti de la mif. Karim aussi vendait pour aider sa mère et espérait se poser un jour avec sa meuf loin d'ici. Lucas faisait pas vraiment dans la bibi, mais comme il avait emménagé avec Nabil et moi, il faisait le guetteur pour nous. On faisait attention aux keufs mais il fallait quand même qu'on soit au courant quand ils passaient.
Les premiers yen-yen commençaient à débarquer, je leur faisait un petit signe pour leur dire d'entrer et Nabil servaient au fond. En partant ils me payaient leur tarot et ça recommençait. On vivait chez notre grand-mère mais celle-ci était trop âgée pour se rendre compte de nos activités. En tout cas, elle était toujours contente quand le soir je lui ramenait des pâtisseries orientales. Sans l'argent de la bibi, j'pourrais pas me le permettre.
