𝗻𝗮𝗯𝗲̈𝗹𝗮 🤍
"on devait tout faire à deux, on a grandit ensemble, on devait tout faire à deux. impossible que la vie nous sépare, on se demande encore pourquoi on s'est menti dans les yeux"
𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐞 𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞.
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Le vent qui s'infiltrait par la vitre de la voiture me fouettait les narines et faisaient valser mes cheveux sur mon visage en plus de me faire grelotter de froid. Du côté du conducteur, Nabil qui m'avais vu trembloter appuya sur le bouton qui permettait de la fermer, nous laissant alors dans le calme avec comme seul bruit de fond le moteur vrombissant de sa Audi. Il était venu me chercher très tôt ce matin chez ma mère à Massy, chez qui j'avais passé la nuit la veille pour pouvoir faire le vide et me ressourcer auprès de la femme que j'aimais le plus au monde. C'est lui qui m'avais proposé, sachant qu'on était tous les deux censés se retrouver aux Tarterêts ce mercredi pour le tournage du clip Deux Frères. Leur album sortait dans deux jours.
— Ça t'as fait du bien d'passer la nuit chez Manuela ?
La voix grave et encore rocailleuse du matin de Nabil coupa brusquement le silence. Accoudée contre la portière, mes genoux contre moi, je tournais lentement mon visage vers lui qui restait concentré sur la route.
— Mmh, répondais-je simplement en posant à nouveau ma tête contre la vitre.
Je n'avais pas le cœur à parler. Depuis un mois, je vivais au ralenti. Je mangeais à peine, restais enfermée chez moi, zappais mes proches et annulais même la plupart de mes rendez-vous professionnels. Les deux frères et ma mère m'appelaient souvent pour prendre de mes nouvelles ou passaient chez moi à l'improviste, mais ça ne changeait rien à mon état moral. Je me sentais vide.
On s'arrêta devant un feu rouge, et je sentis la main droite de Nabil lâcher le volant pour la poser sur ma main gauche. Je retournais la tête vers lui, le détaillant lentement. Ses yeux fatigués était bienveillants et légèrement recouverts par quelques mèches clairs venant du chignon en haut de sa tête, lui même recouvert par une capuche grise. Sa barbe était plus épaisse que d'habitude, me rappelant alors à quel point entre son travail pour l'album et son investissement pour m'aider c'est dernières semaines, il n'avait même pas le temps de l'entretenir comme d'habitude. Je lui souriait faiblement en acceptant sa main sur la mienne, pour lui montrer que même en étant mal, j'appréciais sa présence dans cette phase difficile que je traversait. Il restait toujours là pour moi.
