Partie 41 - Soutien, hommage et deuil

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C'est ainsi que je me réveillais le lendemain matin. J'avais enfin réussi à dormir. La présence de mes amies m'y avait aidée. Mon sommeil n'avait pas été de tout repos. Mes habituels cauchemars avaient été présents, mais le fait de ne pas être seule m'avait permis de ne pas me réveiller en sursaut ou en pleurs.

Je me levais en essayant de ne pas réveiller mes compagnes. Peine perdue ! Elles ouvrèrent les yeux et me fixèrent.

- Merci pour cette nuit, murmurais-je.

Je filais dans la salle de bain et me préparais. Il était encore tôt lorsque je sortis et que Camille prit ma place. Je voulais éviter le regard de pitié de mes camarades lors de la traversée de la salle. Je décidais donc de ne pas attendre et de filer tout de suite. J'avais raison. Il était si tôt que la salle commune était vide... ou presque. Draco se trouvait sur le chemin jusqu'à la porte. J'avançais jusqu'à lui et m'arrêtais à un pas en baissant le visage.

- Merci pour Dobby.

- C'est le seul moyen que j'ai trouvé. Ton jumeau était inaccessible. Dumbledore a expressément demandé à ce qu'on ne l'approche pas et ne l'interroge pas.

Il me prit ensuite dans ses bras en me murmurant que je lui avais manqué, ce qui me fit esquisser un sourire. Il était peu expansif en général. Nous allâmes ensuite dans la Grande salle pour déjeuner. Les quelques personnes présentes me dévisagèrent avec pitié. Je n'aimais pas ça. Draco me guida à notre table où il me força à manger quelque chose. Je pris une pomme que j'eus énormément de peine à avaler.

Je passais le reste de la journée à le suivre tel un automate, tout comme les jours suivants. Je me souviens juste avoir eu une discussion sur ma douleur le soir même avec Draco qui me fit à nouveau pleurer comme une madeleine, d'avoir croisé David qui me demandait comme je me sentais et Harry qui ressemblait fortement à moi, les jumeaux infériés...

Le dernier soir, je n'eus pas le choix que d'aller au banquet, alors que les autres fois, j'allais prendre mes maigres repas forcés lorsque la Salle était la moins peuplée.

Les draperies décoratives pour le dernier banquet ordinairement au couleur de la maison vainqueur étaient noires. Hommage à Cedric. Karkaroff était toujours absent. Snape me fixa avec, comme un regard inquiet. À la fin du repas, Dumbledore se leva.

- Voici donc venue la fin d'une autre année. Il y a beaucoup de choses que je voudrais vous dire, ce soir. Mais je dois d'abord rendre hommage à un garçon de grande qualité qui aurait dû être ici pour partager ce banquet avec nous. Je vous demande de vous lever et de porter un toast en l'honneur de Cedric Diggory.

Tout le monde se leva alors que des larmes coulaient déjà sur mes joues.

- Cedric incarnait de nombreuses qualités qui s'attachent à la maison Poufsouffle. C'était un ami loyal et généreux, il travaillait sans relâche et se montrait toujours fair-play. Sa mort vous a tous affectés, que vous l'ayez bien connu ou pas. Je pense donc que vous avez le droit de savoir ce qui s'est exactement passé. Cedric Diggory a été assassiné par Lord Voldemort.

Des murmures s'élevèrent parmi les élèves. Pour ma part, j'étais incapable d'en entendre plus sur mon petit ami mort prématurément. Les larmes ruisselaient déjà telle une cascade sur mes joues. Je sortis de mon rang et quittais la Salle sous les regards surpris de toute l'assemblée. Arrivée devant les portes. Je tournais un regard désolé au directeur. Il me fit un signe de tête exprimant sa compréhension et son accord pour que je sorte.

Je quittais carrément le château. Une fois dans les jardins de Poudlard, malgré la fraîcheur du soir qui me fit du bien, je me sentis tellement misérable. Je ne pouvais plus supporter mes pensées et sentiments.

- Je suis désolée Cédric, murmurais-je les larmes aux yeux.

Je me transformais alors en un magnifique isatis et me mis à courir jusqu'à l'orée de la forêt où je poursuivis ma course pour en faire un bon tour afin d'évacuer toute la rage que je ne soupçonnais même pas de contenir en moi.

Une fois quelque peu calmée, je me concentrais afin de reprendre forme humaine. Il me fallut trois tentatives. À chaque fois, je me désistais appréciant trop le relatif calme de la bête.

Une fois humaine, je repris le chemin du château et montais directement me coucher.

Le lendemain matin, en quittant le château avec mes amis, plusieurs proches de Cedric vinrent vers moi pour me souhaiter bon courage. Fleur vint également et je pus ainsi serrer dans mes bras la petite Gabrielle qui me souffla un désolé.

C'était dur de voir toute cette compassion, mais le plus difficile fut de dire au revoir à Camille. Ma meilleure amie allait cruellement me manquer, particulièrement en cette période difficile.

- Profite de ces vacances pour te changer les idées. Repartir à neuf, un nouveau départ pour la rentrée prochaine. Essaie au mieux de passer à autre chose. Oh, bien sûr je ne te demande pas de l'oublier, tu ne le pourras jamais, mais mets-le de côté dans un coin bien au chaud de ton cœur, mais un coin qui laisse la possibilité à d'autres personnes d'y entrer. Tu es la meilleure fille que je connaisse et tu mérites d'être heureuse. Tu trouveras quelqu'un d'autre, c'est obligé. Et puis, n'oublie pas que tu n'es pas seule et que tu ne le seras jamais. Tu as des amis fidèles, des parents aimants et des frères prêts à tout pour toi. Tu y arriveras, j'ai foi en toi. Tu es la fille la plus courageuse que je connaisse. Je t'aime miss Lil', tu vas me manquer.

- Toi aussi Cam', je t'aime, lui murmurais-je dans un dernier câlin.

Dans le train, je passais le voyage, calmement allongée sur la banquette, la tête sur les genoux de Draco qui caressait mes cheveux ce qui m'apaisa énormément.

En arrivant à la gare, je pris chacun de mes amis dans les bras pour les remercier pour les derniers jours. Arrivée à Draco, je rajoutais :

- N'oublie pas Dray, s'il y a quoi que ce soit, dans ta famille, ton père, je suis là. Ok, ces derniers jours ne sont pas vraiment une bonne référence, mais si tu as besoin d'une oreille, d'un refuge, tu sais où me trouver.

- Pareil, murmura-t-il en m'embrassant sur le front.

Je les quittais donc et laissais ma valise à David, je me précipitais vers mon autre frère et le pris dans mes bras.

- Désolée de m'être renfermée ces derniers jours.

- Je pourrais dire pareil, dit-il.

- Je... toute cette histoire, je m'en rends compte maintenant, mais j'ai carrément refermé mon esprit, je vais chercher comment défaire cela et alors, je ne t'abandonnerais plus. Je sais maintenant que notre lien est le plus fort et que malgré la distance, nous pourrons toujours être là l'un pour l'autre.

- Alors défait ce mur dans ta tête, car visiblement, nous aurons besoin l'un autant que l'autre de compassion fraternelle.

Je lui offris un maigre sourire, l'embrassais sur la joue et rejoignis ma famille. Mes parents, à leur tour, me prirent dans leurs bras en prononçant des paroles réconfortantes.

L'étrange lien entre Harry Potter et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant