Partie 62 - Rentrée difficile

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Le lendemain, je me rendis à la gare avec mes parents, David ne put pas m'accompagner, il commençait son stage au ministère, au département des mystères. Ça me fit bizarre lorsqu'il m'annonça vouloir travailler dans le département où mon père avait été tué, mais c'est ce qu'il avait toujours voulu.

Après avoir salué mes parents, je me rendis immédiatement auprès de Daphnée que je vis au loin. Nous montâmes dans le train et trouvâmes le compartiment de nos amis. Les gorilles, Parkinson, Blaise et Draco étaient déjà installés. Draco ne fit aucun geste à notre entrée et cela me blessa. Je ne savais pas à quoi m'attendre sur nos retrouvailles, mais je ne pensais certainement pas à un tel froid. Blaise me serra dans ses bras et s'excusa pour l'ignorance de Draco. Daphnée, sentant le malaise, me prit par la main.

- Avec les trois idiots-là, il ne reste plus vraiment de place, dit-elle en regardant les gorilles et le pékinois. Nous serons mieux ailleurs.

Elle m'attira à sa suite et nous trouvâmes un autre compartiment vide. Peu de temps après, Blaise vint nous rejoindre un moment avant de repartir auprès de Draco. Il m'informa que malgré la situation, je restais sa meilleure amie et que si Draco décidait de jouer à l'idiot c'était son problème.

Nous passâmes un trajet agréable malgré tout avec Daph. Nous nous racontâmes nos vacances, pas des plus sympathiques pour elle avec son père mangemort, mais ma propre histoire mit de la joie dans notre compartiment.

Ginny qui se promenait vint passer un petit moment avec nous. Elle comprit immédiatement en voyant que nous n'étions pas avec Draco que la situation était délicate. Elle nous raconta son altercation avec Smith de l'AD et son invitation au club de Slug. Club auquel Harry et Blaise avaient également été conviés.

Je fus inquiète en m'installant entre Blaise et Daphnée au banquet de ne pas voir mon frère avec Hermione et Weasley. Il arriva taché de sang peu avant le dessert et malgré ma rancune actuelle, je fus extrêmement soulagée de le voir arriver.

Je compris que c'était Draco qui lui avait fait du mal quand je le vis mimer quelque chose avec son nez. Mais ce que je trouvais le plus étrange c'est que je n'avais rien senti. Jusqu'à aujourd'hui, tout ce qui arrivait à Harry, m'arrivait dans une moindre mesure. Mais pas là. Serait-ce ma rancune qui avait changé quelque chose dans notre lien ? Je ne savais pas encore si je devais être soulagée ou angoissée de ce changement.

C'est sûr que ce lien m'avait amené pas mal de soucis, notamment l'année passée, ma main s'en souvient encore, mais pour autant, me rendre compte que nous n'étions plus aussi liés me faisait peur. Comment pourrais-je protéger et aider mon frère si je ne pouvais plus savoir lorsqu'il était en danger par sa douleur ?

Toutes ses pensées me perturbèrent, ainsi que la vision de la main complètement noire du directeur. Que pouvait-il bien lui être arrivé ?

Il me fallait réfléchir au calme. Je me rendis donc dans l'Antre des Maraudeurs seule après le repas. Je pris tout d'abord du temps pour réfléchir au changement dans mon lien avec Harry. Mais je n'arrivais toujours pas à me positionner. En étais-je heureuse ou non ?

Ensuite je me fis du souci pour Dumbledore. Un grand sorcier comme lui ne pouvait pas se trouver affaibli ainsi par une main. Il fallait que je trouve un moyen de rencontrer le directeur pour lui demander la raison de cette main « morte », mais surtout s'il avait des informations sur les liens jumelliques. De tout ce que j'avais déjà pu chercher dans la bibliothèque, je n'avais encore rien trouvé qui puisse m'éclairer sur le lien fort entre Harry et moi. Peut-être que le directeur en avait un dans sa collection privée ?

Ensuite, la réaction de Draco me revint en mémoire et cela me blessa. Je veux bien que nous ayons rompu, mais je pensais que notre amitié en survivrait. Je m'étais leurrée.

Les larmes me vinrent aux yeux. Je me sentais si seule. Mon meilleur ami me manquait. Les twins me manquaient. Harry me manquait malgré tout. Et par-dessus tout, Fred me manquait.

Je me souvins alors du paquet qu'il m'avait donné. Je mis ma main dans ma poche et retrouvais le petit paquet. Je le déballais et y trouvais un petit miroir de main. Je reconnus immédiatement ce que c'était, mais comment s'était-il procuré une telle pièce. Les miroirs à double sens sont rares.

Mais la vision de l'objet me redonna du baume au cœur. J'allais pouvoir revoir un tant soit peu mon petit ami et lui parler. Je pris l'objet dans mes mains, fixait mon regard sur celui-ci et prononçait le nom de Fred. Je ne fus pas étonnée de ne pas le voir me répondre immédiatement. Il ne pouvait pas être à attendre que je l'appelle. Il ne pouvait pas savoir si j'ouvrirais son paquet ce soir ou plus tard. Je posais le petit miroir sur le canapé et me levais pour aller boire une goutte d'eau à la salle de bain.

En revenant dans la pièce, j'entendis mon nom. Je me précipitais sur le miroir, le pris et souris en voyant le visage de Fred.

- Fred, souris-je.

- Hey ma belle. Ça ne va pas ? Je ne pensais pas que tu ouvrirais mon paquet aussi tôt, même si je me sens heureux que je puisse déjà te manquer.

- Je... je me sentais seule, dis-je les larmes me montant aux yeux.

- Je pensais pourtant que tu serais heureuse de retrouver tes amis.

- J'ai passé un bon moment avec Daph et Blaise, mais...

- C'est Draco, n'est-ce pas ?

- Il... il m'a complètement ignorée. Je savais bien que les choses ne pourraient sans doute pas redevenir comme avant entre nous, mais je n'avais jamais imaginé qu'il puisse totalement m'ignorer.

- Dans ce cas c'est un idiot. S'il ne se rend pas compte de la chance qu'il a de t'avoir comme amie, c'est un idiot. Je sais que tu tiens beaucoup à lui, mais s'il régit ainsi, c'est qu'il ne te mérite pas Lily-jolie.

- James appelait ma mère ainsi, souris-je.

- Ah, soupira-t-il. Je te préfère comme ça.

- Hey Freddie, depuis quand tu parles tout seul, entendis-je au loin. Tu deviens fou. Est-ce que tu penses que ça peut être héréditaire ? Dois-je m'inquiéter ? Après tout nous partageons beaucoup de gènes tous les deux. Ah... coucou Kelly.

- Coucou George, lui souris-je. Comment s'est déroulée votre journée de boulot ?

- Lentement, répondit-il en s'installant à côté de Fred. Avec la rentrée, la journée a été très calme. Hormis quelques habitués. D'ailleurs Monsieur Winters m'a demandé de te saluer dès que j'aurais contact avec toi. Je pense qu'il a dû me prendre pour cet idiot, désigna-t-il Fred.

- Oh, qu'il est gentil. Il vous faudra le saluer de ma part et lui rappeler que donner des bonbons néansangs à ses petits enfants de deux ans n'est certainement pas une bonne idée. Et puis, vous savez très bien qu'il est extrêmement difficile de vous différencier tous les deux.

- Ça veut dire que tu serais capable de nous confondre et de m'embrasser, fit-il aller ses sourcils.

- Certainement pas, éclatais-je de rire. Je suis parfaitement capable de vous différencier l'un de l'autre George. Ça n'arrivera jamais. Alors sors tout de suite cette idée de ta tête.

- Dommage, dit-il alors que Fred lui mit une tape sur la tête. Aïe, se massa-t-il la tête. Bon je vais vous laisser. Bisou bisou belle-sœur.

- Bonne nuit Georgie.

Nous passâmes encore une bonne vingtaine de minutes à discuter avec Fred avant qu'il décide qu'il était temps de se dire au revoir en voyant que je m'endormais pratiquement devant mon miroir.

- Je t'aime Kelly. Bonne nuit.

- Bonne nuit Fred.

Je retournais le plus discrètement possible dans ma salle commune en me servant de la carte du Maraudeur pour ne croiser personne et filais me coucher dans ma chambre sans réveiller mes camarades de chambre.


L'étrange lien entre Harry Potter et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant