Le plus jeune des deux, en découvrant la présence de Deirane, écarquilla les yeux d'étonnement. Il l'avait vue hier très dénudée, il ne s'attendait pas à la retrouver avec une simple jupe comme seul vêtement. Et ce tatouage, qu'il avait pris la veille pour un maquillage élaboré et un peu tape à l'œil, il comprenait qu'il faisait partie du corps de la jeune femme. Pour qu'il détachât son regard, son frère dut le bousculer. Ils s'installèrent sur les fauteuils face à Dayan.
— Voici le contrat, dit le ministre en tendant le dossier. Vous pouvez vérifier que tout est conforme.
Le marchand l'ouvrit et lut le document qu'il contenait
— C'est bien ce dont nous avions convenu hier avec le seigneur lumineux, dit-il.
Il le passa à son frère qui confirma. Il posa le contrat sur la table devant eux.
— Nous pouvons signer, dit l'aîné.
Il prit la plume que lui tendait Dayan et parapha le document avant de confier le tout à son jeune frère qui l'imita. Puis ce fut le tour de Dayan. Le ministre invita ensuite Deirane à signer. Pendant toute l'opération, le jeune marchand avait repris son examen de Deirane. Mais son expression avait changé, maintenant, il reluquait la femme, pas le bijou exotique qu'elle était devenue. Son regard s'attardait sur les seins et les hanches.
— Maintenant que l'accord est conclu, dit Brun, vous pouvez recevoir l'argent. La moitié aujourd'hui, le reste à la livraison. Serlen.
Il tendit une clef à la jeune femme avec laquelle il désigna le coffre derrière elle. Elle l'ouvrit. Il contenait peu de pièces, mais elles étaient énormes. Elle ignorait qu'il en existait de si grosses.
— Ce sont des pièces de deux cent cinquante cels, expliqua Dayan qui avait remarqué son indécision.
Elle prit sept grandes pièces d'or obtenirr lesx mille sept-cent cinquante cels prévus. Puis elle revint vers les hommes. Elle les posa en tas devant les deux marchands.
— Vous pouvez vérifier que la somme y est, dit-elle.
— Je vous fais toute confiance.
Elle retourna fermer le coffre avant de s'asseoir et de rendre la clef à Brun. Entre-temps, Dayan avait sorti cinq verres et une bouteille d'hydromel salé, un breuvage si cher que Deirane aurait cru impossible qu'elle pût en boire un jour.
La conversation ne dura pas très longtemps. Après qu'ils eurent trinqué et échangé les banalités d'usages, les marchands quittèrent la pièce. Malgré cela, Brun ne libérait pas Deirane. Il se contentait de la regarder. Il avait d'ailleurs le même regard que le jeune naytain, mais il semblait mieux maîtriser ses réactions. Enfin, il parla.
— Comme tu le sais, je n'hésite pas à punir ceux qui me déçoivent.
— Je l'ai entendu dire, répondit Deirane.
— Mais je récompense aussi ceux qui me servent bien.
— Je vous ai bien servi ?
Il hocha la tête.
— C'est pour cela que j'ai décidé de te faire une surprise. Tu te tiendras à ma droite lors de ma prochaine sortie publique.
De stupéfaction, Deirane resta muette. Au bout d'un moment, elle parvint à prononcer un mot.
— Quand ?
— Dans quinze jours environ.
— Quel genre de spectacle ?
— Si je te le disais, ce ne serait plus une surprise.
Elle s'était suffisamment ressaisie pour continuer la discussion.
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La chanceuse (La malédiction des joyaux - Livre 3)
FantasíaDans les harems, les chanceuses sont ces esclaves qui ont une "chance" de pouvoir devenir maîtresse du roi un jour. C'est le rôle aujourd'hui dévolu à Deirane : se former en attendant le bon plaisir du roi d'Orvbel. Le harem n'est cependant pas cet...