Le négrier devint brutalement intéressé. Une mission pour le compte du palais. Voilà qui pouvait rapporter gros. Et pas seulement sur le plan financier.
— Quel type de message ? Pour quelle personne ?
— La nature, tu n'as pas besoin de la connaître. Le destinataire, le pentarque Wotan, à Imoteiv.
Pendant un instant, Biluan resta muet sous la surprise. Brusquement, il éclata de rire.
— Tu ne parles pas sérieusement, dit-il.
— Au contraire. Je suis tout ce qu'il y a de plus sérieuse.
— Tu sais qu'en tant que marchand d'esclaves, dès que j'aurai posé le pied sur le territoire de l'Helaria, je serai aussitôt mis aux arrêts, peut-être exécuté.
— C'est un risque à courir en effet.
— Un risque que moi je ne suis pas prêt à courir. Et tu as pensé, si je meurs, comment pourrais-je transmettre le message ?
— Tu n'as pas besoin d'être vivant ça, intervint la Samborren.
Deirane posa la main sur le bras de Nëjya pour la calmer.
— N'écoute pas mon amie, elle vient du Sambor. Je peux te garantir que les pentarques ne te toucheront pas. Tu quitteras l'Helaria dans le même état que tu y arriveras.
Le négrier regarda la jeune femme, se demandant à quel point elle disait la vérité.
— J'en fais la promesse, ajouta-t-elle.
— Et tu crois que je vais me pointer en Helaria, aller frapper à la porte de la Résidence et qu'ils vont m'ouvrir comme ça, sur ma bonne mine.
— Bien sûr que non. Je ne suis pas sûre que tu entreras dans la Résidence. Mais les pentarques prêteront au message toute l'attention qu'il mérite.
— Comment peux-tu te montrer aussi affirmative ?
— Tu vas voir, tu seras surpris.
— Je n'aime pas les surprises, répliqua Biluan.
Deirane ne répondit pas. À la place, elle commença à délacer sa cape. Elle la laissa tomber. En dessous, elle portait une tenue en soie dorée qui lui couvrait à peine la poitrine. Et dire qu'il devait la forcer pour s'habiller ainsi quand elle se trouvait sous sa surveillance. Cela n'était pas sans l'inquiéter. Elle préparait quelque chose.
— Dursun ?
Elle tendit la main à la plus exotique de ses amies. Elle lui passa quelque chose de cylindrique.
— Tu te souviens de ça ? demanda-t-elle en lui montrant l'objet.
C'était une matraque électrique. Celle qu'on lui avait volée quelques douzains plus tôt. Que faisait-elle ici ?
— Tu comptes m'obliger en me menaçant avec ça ? Tu n'as pas la force.
— Moi, non.
Il remarqua alors une nouvelle arrivante. Une femme également. Mais celle-là était grande. Bien plus que lui. Avec sa musculature, elle devait être capable de le briser en deux d'une main.
— D'accord, elle, elle l'a, constata-t-il. Mais tu crois vraiment que vous allez m'obliger à faire quoique ce soit comme ça ?
— Mais qu'est-ce qui te dit qu'on va te forcer à faire quelque chose ?
Elle lui passa la matraque sous le nez.
— Tu prenais du plaisir avec ça. Ça ne te manque pas ?
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La chanceuse (La malédiction des joyaux - Livre 3)
FantasyDans les harems, les chanceuses sont ces esclaves qui ont une "chance" de pouvoir devenir maîtresse du roi un jour. C'est le rôle aujourd'hui dévolu à Deirane : se former en attendant le bon plaisir du roi d'Orvbel. Le harem n'est cependant pas cet...