La seconde chorégraphie s'avéra plus douce. Elle jouait plus sur la beauté du geste que sur la vigueur. Elle n'en paraissait que plus magnifique. Pourtant, malgré sa quasi-nudité, elle gardait une sorte d'innocence. Ses pas n'évoquaient rien de sensuel. C'était juste de l'art. La Samborren comprit comment les pentarques pouvaient se donner en spectacle dans les fêtes sans que leur autorité soit remise en cause, comment la timide Vespef pouvait se produire devant toute une assemblée avec juste quelques minuscules morceaux de tissu sur le corps sans éprouver de honte.
Au loin, une cloche sonna. Elle retint un bref instant, l'attention de Cali. Mais aucun des gardes ne la remarqua. Elle put réaliser quelques chorégraphies encore. Mais lorsqu'elle se positionna une fois de plus, on put sentir une certaine impatience parmi l'assistance. L'air buté qu'elle arbora montrait qu'elle avait pris sa décision. Le jeu allait changer de nature. Les hommes allaient être si affolés qu'ils allaient oublier leur mission.
Elle se mit à danser dès la première note, imposant un rythme langoureux à la musicienne. Maintenant, une sensualité torride se dégageait d'elle. Les mains glissaient le long de son corps comme pour inviter les spectateurs à venir participer. Elle les chauffait. Les gardes n'avaient pas la bave aux lèvres tel que le racontait la grand-mère de Nëjya, ils n'avaient pas perdu tout contrôle, mais ils étaient excités.
La danseuse détacha la fixation qui maintenait son corsage en place. La petite bande de tissu ne tenait plus que par le bras qu'elle avait mis en travers de sa poitrine. Lentement, elle la fit glisser jusqu'à l'ôter. Ils attendaient avec impatience qu'elle se révèle totalement. Au lieu de retirer son bras, comme ils le désiraient, elle le décala. Sa main se posa aussitôt sur son sein libre avant qu'ils aient pu le voir. Elle prit l'autre sein dans sa deuxième main. Elle joua avec un moment. Ses gestes retinrent toute l'attention des spectateurs. Même Nëjya y réagissait. Elle n'avait aucun mal à imaginer ses propres mains à la place de celles de la danseuse, oubliant parfois de jouer. Heureusement que Sarin restait concentrée sur sa tâche. Cali cessa son manège et continua sa prestation.
Quand la musique s'arrêta, le silence se fit. Les deux femmes étaient maintenant quasiment nues face aux quatre soldats. Cali ne portait qu'une culotte dorée qui lui couvrait l'entrejambe, mais guère plus, Sarin portait toujours sa cape, mais rejetée dans le dos elle ne la cachait pas aux regards. Seule Nëjya était habillée. Machinalement, la petite Samborren détailla ses compagnes. Cali avait le corps bien fait, mince et musclé par l'exercice. Son visage était trop allongé et son nez un peu fort pour être qualifiée de belle, mais elle avait sa place dans ce harem. Elle disposait d'une peau parfaite, exempte de rides, à l'exception de quelques-unes au coin des yeux. Sarin était d'une taille proche et presque aussi mince que la danseuse, mais moins habituée à accomplir des efforts, sa silhouette n'était pas aussi athlétique et elle paraissait moins sèche.
Elles devaient y aller. Les gardes avaient commencé à s'approcher. La prestation de Cali leur avait permis de gagner presque un demi-monsihon, mais elles ne pouvaient accomplir plus. Sarin jeta son dévolu sur le sergent. C'était le plus âgé. Il pourrait être son père. Elle estima qu'il devait être le plus attentionné. En tout cas, il la rassurait. À l'inverse, Cali préféra le plus jeune. C'était encore un gamin à peine sorti de l'enfance. A posteriori, elle trouva son choix excellent, avec l'expérience de cette dernière, elle allait pouvoir s'en tirer en donnant le minimum d'elle-même. Mais les deux autres ? Nëjya se recula, essayant de se faire oublier. Avec un peu de chance, elle échapperait à cette épreuve.
Un des deux soldats la remarqua et se dirigea vers elle. Il paraissait à peine plus jeune que le sergent. Heureusement, il était attentionné. Il enlaça la concubine sans brusquerie. Étant habillée, elle estimait qu'elle pourrait supporter le contact. Mais il ne pouvait pas se contenter de cela. Il entreprit de défaire les bretelles qui retenaient sa salopette et de remonter la tunique qu'elle portait en dessous. Sur le moment, elle paniqua. Mais il n'alla pas jusqu'au bout de son geste. Il se limita à dégager le buste pour le couvrir de baisers. Les caresses qu'il lui donnait ressemblaient à celle que Dursun partageait avec elle. Mais les grosses paumes caleuses du soldat n'avaient rien à voir avec celles petites et douces de sa maîtresse. Elle ne pouvait pas fermer les yeux et s'imaginer entre d'autres bras. Un deuxième homme l'enlaça, elle se retrouva à demi nue entre deux mâles, heureusement habillés. Elle sentit une main se glisser entre ses jambes.
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La chanceuse (La malédiction des joyaux - Livre 3)
FantastikDans les harems, les chanceuses sont ces esclaves qui ont une "chance" de pouvoir devenir maîtresse du roi un jour. C'est le rôle aujourd'hui dévolu à Deirane : se former en attendant le bon plaisir du roi d'Orvbel. Le harem n'est cependant pas cet...