— Je vois. Il y en a d'autres comme elle ?
— Non, c'est la seule.
— Dayan ne possède pas d'autres concubines ?
— Avant oui. Mais depuis une dizaine d'années, il n'a plus que Cali.
— Que sont-elles devenues ?
— Il les a affranchies et libérées. Elles tiennent maintenant des commerces.
— Mais pas celle-là.
— Si, mais elle est restée.
— Pourquoi ?
— Elle est danseuse. En ville, elle vaudrait à peine mieux qu'une prostituée. Ici, elle peut pratiquer son art en toute sécurité. Et Brun la rémunère assez bien pour qu'elle n'ait pas à chercher ailleurs. Et les sentiments qu'elle exprime pour Dayan ne sont pas feints. C'est grâce à elle d'ailleurs que les autres sont libres aujourd'hui.
Une danseuse. Voilà qui expliquait bien des choses. À la fois sa démarche souple, presque aérienne. Mais également la bourse que lui avait donnée Chenlow. Son salaire tout simplement.
— Et les nobles ? reprit Deirane.
— Ces temps-ci, il n'y a guère que le frère du roi et il n'en possède encore qu'une. Une femme qui n'est pas sans te ressembler d'ailleurs. Sauf qu'elle est d'origine samborren.
— Le roi a un frère ?
— Hélas. J'espère pour toi que tu le reverras le plus tard possible. Cet individu ne mérite pas d'être connu. À chaque fois qu'il passe au palais, le harem entre en ébullition.
Deirane se tourna vers la terrasse.
— À quoi ressemble une Samborren ? demanda Deirane.
— Elles sont généralement petites et minces, leur teint est plus clair que celui des Naytains, mais plus sombre que les Yrianis et leurs cheveux sont longs et frisés.
Elle regarda autour d'elle et ne vit aucune femme correspondant à cette description à proximité.
— Et toutes ces femmes ? Ce sont...
— Les concubines, termina Chenlow très sérieusement.
La jeune esclave ne répondit rien, mais on pouvait voir sa jambe droite qui palpitait. L'eunuque le remarqua. Il lui montra la belle courtisane qui avait attiré son attention.
— Elle, c'est Mericia. Fais-t'en une alliée ou ignore-la. Mais n'en fais jamais une ennemie si tu veux vivre longtemps.
Ça tombait bien. Deirane ne comptait se créer aucune ennemie.
— Et il y en a d'autres à éviter comme Mericia ?
— Deux autres, Larein et Lætitia. Mais je ne les vois pas.
Il se tourna pour vérifier ailleurs dans le parc. Mais il était si grand que cela se révéla vain.
— En fait, il n'y a pas que des concubines ici, reprit-il. Cette dame âgée là-bas, est la mère du roi. Profites-en, car elle se mêle rarement au reste du harem. Elle dispose de ses propres jardins. Eelle est venue pour toi. Elle veut savoir à quoi tu ressembles.
Deirane regarda cette pensionnaire qui l'avait intriguée un peu plus tôt. C'était évident, maintenant. Même un monstre comme Brun avait une mère. Mais elle ne l'avait pas imaginée vivante. Et pourtant, c'était logique, il était jeune et elle était à peine plus vieille que sa propre mère. Elle aurait dû être encore plus jeune cependant, à moins qu'elle ait donné naissance à son fils à un âge avancé.
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La chanceuse (La malédiction des joyaux - Livre 3)
FantastikDans les harems, les chanceuses sont ces esclaves qui ont une "chance" de pouvoir devenir maîtresse du roi un jour. C'est le rôle aujourd'hui dévolu à Deirane : se former en attendant le bon plaisir du roi d'Orvbel. Le harem n'est cependant pas cet...