Je me retrouve seule dans ma chambre entrain d'engloutir tous les gâteaux car le cannabis donne faim. J'ai les yeux dans le vague, je suis perchée mais pas défoncée plutôt loin et angoissée. Qui est « elle » ? Je sais c'est mon demi frère, on se connaît depuis deux semaines et concrètement, il ne s'est rien passé. Je me suis raccrochée à lui car c'est une des seules personnes de mon âge que je côtoie. Il y a bien mon voisin Lucas qui à mon âge mais il est parti en Corse avec sa famille. Ils ont tous une vie sociale mais moi rien. Je secoue la tête pour chasser mes pensées. Je n'ai pas envie de me remettre dans tous mes états juste parce que mon demi frère va potentiellement aller voir une fille. Je décide d'aller me coucher, demain sera un jour meilleur.
C'est à midi que je me réveille surprise que Christophe ne m'ai pas réveillé. Je constate également qu'il n'est pas dans la maison alors je décide de questionner Stéphane.
- Il est partit en vélo chercher ses amis à la gare.
J'avais complètement oublié que ses amis revenaient. Dans le fond je suis un peu jalouse. Il ne passera plus autant de temps avec moi et cette nouvelle me rappelle que je n'ai pas de vie sociale contrairement aux autres ados de mon âge. Ma mère entre dans la cuisine me sortant de mes tristes pensées en me faisant la bise.
- Stéphane et moi allons déjeuner au restaurant avec des amis. Tu veux venir ?
J'ai juste envie de pleurer en apprenant ça. Ils sortent tous ! Je pourrais accepter l'invitation mais participer à un repas qui débattra sur la politique et la potentielle troisième guerre mondiale non merci.
- Je préfère rester là.
Ma mère et Stéphane partent me laissant seule à la maison. Je monte d'un pas décidé dans la chambre de Christophe et soulève la latte : rien. Il a tout emporté avec lui. Le problème, c'est que je bouillonne intérieurement. L'isolement se fait trop ressentir et je crois que j'ai enfin trouver le moyen de m'en sortir bien que ce ne soit pas une bonne solution. Désormais je ne serais plus toute seule. La drogue sera avec moi. Et je préfère largement ça plutôt que de pleurer tout les soirs dans mon lit. Plutôt que de trouver tout inintéressant et triste. Plutôt que de passer mes journées sur mon téléphone, seule...Mais il faudrait déjà que je trouve de la drogue. Je me sens ridicule d'avoir ces envies de me défoncer aussi puissantes alors que j'y ai touché seulement 2 fois.
Je tourne en rond dans sa chambre, me demandant comment je pourrais faire pour en trouver quand soudain, une idée me vient à l'esprit. Je me souviens qu'à un repas, Stéphane avait parlé d'une opération qu'il avait dû faire il y a quelque temps. Son médecin lui avait prescrit des antidouleurs. Je fonce dans la salle de bain, ouvre les placard à pharmacie et regarde chaque médicaments un par un mais ne comprends rien avec tout ces noms médicaux. C'est là qu'une boîte retient mon attention. Je connais ce médicament bien que je n'en ai jamais pris. J'attrape la boîte, range tout mon bordel puis sort de la salle de bain pour regagner ma chambre. Assise en tailleur sur mon lit, la boîte fièrement posée devant moi je commence à sortir les comprimés de codéine de la plaquette. A ce moment là, je ne réfléchis pas. Je n'ai aucune idée des doses et pour être honnête, je me sens tellement dépassée que je m'en fou. J'en prends un, puis deux, quartes, six... je cache ensuite la boîte contenant la deuxième plaquette et le reste de comprimés de la première sous mon oreiller, lance de la transe sur mon téléphone. Comment en seulement deux jours, ai-je pu basculer comme ça ? J'étais sûrement déjà mal depuis longtemps. Je m'étale sur mon lit en me demandant si j'étais toujours en redescente ou si ce n'était seulement mon mal-être déjà existant qui s'extériorisait maintenant.. Sûrement les deux.

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The vicious circle
Teen FictionQuand Paula, 17 ans, apprend que son demi frère vient habiter à la maison, elle ne se doute pas de l'univers excitant et dangereux qui l'attend.