The vicious circle

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- Paula m'a dit qu'elle voulait arrêter la drogue ! Lâcha fièrement Lilou dans la voiture.
Je fixais mes pieds, gênée.
- Oui bah on verra ça quand on sera parti des urgences. Dit froidement mon père. On va attendre trois plombes....

Aux urgences, l'attente fut effectivement bien longue. Une infirmière me mit directement un bandage puis nous laissa en salle d'attente. Il y avait pas mal de monde mais une autre soignante m'appela assez vite pour me mettre dans un box sans mes parents.
- Paula c'est ça ?
Je hochais la tête puis elle me prit la tension avant de retirer le bandage de ma main.
- Tu vas avoir besoin de points de sutures.
Je la regardais inquiète :
- Ça fait mal ?
- Non t'en fait pas c'est juste désagréable.
J'y croyais moyennement...
- Tu t'es fait ça toute seule ?
Deuxième hochement de tête de ma part.
- Pourquoi ?
Je haussais les épaules. Elle avait l'air gentille mais je n'avais pas envie de lui déballer ma vie à 23h dans un box des urgences.
Elle remit le pansement puis partit.

J'étais à moitié endormie quand le médecin arriva. Un vieil homme aux cheveux grisonnants. Il défit le pansement puis parti chercher du matériel. Je n'étais pas du tout rassurée quand je le vis arriver avec une énorme aiguille.
- Pourquoi une aiguille ??? Demandais-je paniquée.
- Anesthésie locale. Je vais t'injecter un produit pour pas que tu aies mal.
Il piqua. Ça faisait mal mais je me contentais de me morde les lèvres comme si ça allait diminuer la douleur. Pendant qu'il me recousait, le médecin me posait diverses questions banales avant de revenir dans le vif du sujet.
- Alors tu as tapé dans une vitre ?
- Oui.
- Pourquoi ?
Je soupirais, l'anesthésie avait fonctionné. Je ne sentais quasiment rien :
- Je culpabilisais.
- De quoi ?
Il posait beaucoup de questions me dis-je.
- J'ai... J'ai des problèmes de drogue.
- Tu voudrais voir le psychiatre du service ?
J'allais instinctivement dire non. Mais ce soir, j'avais eu un déclic. Je voulais changer et voir ce psychiatre pourrait peut-être m'aider. J'acceptais alors sans encore connaître la contrainte.

Quand le médecin eut finit, il partit chercher mon père et Lilou qui débarquèrent dans le box.
- Bon ! commença t'il. Votre fille m'a brièvement parlé de ses problèmes de drogues et elle est d'accord pour voir le psychiatre.
Mon père hocha la tête, le visage fermé tandis que Lilou se tenait toute droite.
- Mais il n'est pas la ce soir alors j'aimerais garder Paula cette nuit. Elle pourra le voir demain et mes collègues vous rappelleront pour venir la chercher.
- Quoi ? Lâchais-je choquée. Je vais passer la nuit à l'hôpital ?
- Paula ça va te faire du bien. Dit mon père. Puis c'est juste une nuit.
Avant, j'aurais pu penser qu'il se débarrassait de moi. Mais dorénavant, je savais que c'était pour mon bien. Alors même si j'étais déçu, je pris sur moi.
Ma famille me dit au revoir et je me retrouvais donc seule dans le box avant d'être transférée dans un service d'hospitalisations d'urgences courtes. J'étais triste, mais c'était pour mon bien.