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Le trajet se déroula calmement. Je ne parlais pas beaucoup et écoutait ma musique, pressée d'arriver pour essayer de rouler un joint. J'avais remarqué que je ne parlais quasiment plus avec ma famille. J'étais entrain de m'isoler complètement. Certes j'avais rencontré d'autres gens mais ce n'était que des connaissances. Il y avait bien Christophe mais lui avait une vie sans moi. Il allait voir ses potes et Lily tandis que je me retrouvais coincée en Bretagne. Soudainement, je regrettais cette pensée. C'était ma famille quand même, je devrais être contente de les retrouver. Le problème, c'est que ça faisait déjà 1 an que je ne voyais qu'eux et je commençais à saturer. L'air de pitié de mon père m'exaspérait et ma mère se comportait comme une gamine dès qu'elle se retrouvait en présence de Stéphane. Elle gloussait et ce gros beauf se permettait de venir me donner des ordres. Je ruminais toute seule sans comprendre d'où venait ces sauts d'humeurs alternant tristesse et colère.
- J'ai oublié de te prévenir. Dit soudainement mon père. Ta cousine Lilou sera là aussi.
Génial pensais-Je ironiquement. Lilou a 14 ans et elle est complètement barrée. Ses parents l'envoyaient pratiquement tous les étés en Bretagne car même eux n'arrivaient pas à la supporter. D'après les ragots de mes grands-parents, elle aurait foutu le feu aux cheveux d'une fille en classe et cracher sur un professeur. J'aurais vraiment préférée rester seule avec les vieux. Au moins, j'aurais pu fumer mes joints tranquille. Voilà maintenant qu'il allait falloir que je me trimballe cette tarée... Je soupirais puis remis mes écouteurs avant de m'endormir.

Une fois arrivée, je fut quand même contente de retrouver la maison de famille avec sa véranda, ses murs en pierre et son grand jardin. Je fis la bise à tout le monde bien que j'ai horreur de ça puis montais rapidement ma valise dans une des 4 chambres de la maison. Deux au rez-de-chaussée occupées par mon père et mes grands-parents et deux autres à l'étage. Évidemment, Lilou avait choisi la meilleure chambre. Celle qui venait d'être refaite avec un grand lit et un balcon qui donnait vu sur la mer. J'héritais donc de la plus petite avec le papier paint écorché.
J'étais prête à démarrer l'étape « roulage de joint » quand ma cousine débarqua en trombe dans ma chambre.
- Wesh Paula !!! Me dit-elle.
Je levais les yeux au ciel : Depuis quand tu dis wesh toi ?
Elle explosa de rire et s'écroula sur mon lit tandis que je restais assise en tailleur par terre devant ma valise que je me dépêchais de fermée.
- J'ai pleins de choses à te raconter !
Je sens que ces deux semaines allaient être longues... Pensais-je.

Elle squatta ma chambre pendant je ne sais combien de temps en me racontant ses anecdotes et je feignais de l'écouter rêvant de ma drogue. Les parents nous appelèrent ensuite à table. Nous mangions dans le jardin et j'observais Lilou se goinfrer de salade de riz, son gros sweat taché de mayonnaise et faisant de grands gestes quand elle parlait.
- Et toi Paula ?
Je redressais la tête, c'était ma grand-mère.
- Quoi ?
Je n'avais pas eu ma dose, j'étais énervée et cette gamine de cousine m'avait saoulé pendant au moins 3 heures. Je n'avais aucune envie de parler.
- Qu'est-ce que tu nous racontes de beau ?
Je ris intérieurement. Et bien mamie comment te dire ? Je me drogue depuis un mois, ma première fois était un plan cul et je me fais déjà incroyablement chier dans cette putain de baraque. C'était ce que je pensais mais je me contentais de répondre un simple : ça va.
A la fin du repas, je remontais dans ma chambre après avoir vérifié que Lilou ne se trouvait pas dans les parages et commençais à rouler mon joint. Bizarrement, j'imaginais cela plus facile quand Christophe le faisait. C'était pas compliqué pourtant : le tonk au bout, le tabac et le shit effrité dans la feuille, quelques mouvements de doigts, un coup de salive et voilà. Mais non. Il fallait que je galère. Je recommençais encore et encore, changeais de feuille car j'avais détruit la dernière.. Je commençais à m'énerver sévèrement. Je pris une grande inspiration puis essayais une dernière fois : encore loupé. Je me levais et donna un coup de pied dans le lit sans faire attention à la douleur. Ma blessure de la dernière fois n'avait pas totalement cicatrisé mais elle allait beaucoup mieux. Je pourrais sûrement retourner à la plage puis je me faisais un pansement tous les jours et ça avait l'air propre donc je ne m'inquiétais pas.

Vers minuit, je m'étais calmé alors après avoir regardé des tutos sur YouTube pour apprendre à rouler ainsi que de l'entraînement, je réussis enfin. Certes mon joint était très moche mais fumable. Il était également plus chargé que d'habitude car je voulais me mettre bien après cette dure journée. Malheureusement, il restait un problème, mon grand-père avait fermé les portes de la maison à clef et je ne pouvais donc pas sortir de la maison sans faire de bruit. Je ne pouvais pas non plus fumer dans ma chambre et la fenêtre qui se trouvait dans cette pièce était un velux. Il ne me restait qu'une possibilité : La chambre de Lilou.

The vicious circleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant