The vicious circle

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Assise sur la balançoire, je m'amuse à me balancer légèrement avec l'aide de mon pied, la tête toujours baissée. J'ai honte.
- Qu'est-ce que tu as pris exactement? Me demande Christophe.
Je répond avec une voix d'enfant: Une pilule rose en forme de cœur.
Il reprend une grande inspiration et recommence à parler: c'est la première fois que tu en prends?
Je hoche la tête.
- c'est la première fois que tu prends de la drogue?
Deuxième hochement de tête de ma part.
Il regarde son téléphone avant d'ajouter: tu l'as pris il y a 30 minutes donc les effets vont monter normalement. Tu te sens comment?
Voyant qu'il n'a plus l'air fâché, je lève les yeux vers lui puis regarde un peu partout autour de moi remarquant que ma vision est modifiée. Les couleurs sont vives, tout est beau.
- Christophe! M'exclamais-je.
-Oui?
- Waow ... c'est magnifique ...
Il explose de rire: Ok t'es clairement défoncée.
Je ris à mon tour: mais c'est génial!
- Éh ouais c'est ça le problème. T'as tout le temps envie d'en reprendre après ... Me dit-il
Je me lève de la balançoire et commence à me promener dans le parc. Le temps est superbe, il fait chaud. Je n'arrive pas à rester en place il faut que je bouge.
- Viens Chris! Criais-je en le regardant de loin.
Il se met debout puis marche jusqu'à moi avant de passer sa main sur mon épaule. Je regarde partout et j'ai la sensation que ce monde est magnifique. Je fais part de mon ressenti à mon demi frère qui ajoute:
- Bon, on va passer à la maison que j'en prenne un aussi comme ça on tripera ensemble.

Après être passé par la maison sans que les parents nous crament (je suis restée devant le portail car je ne pouvais pas clairement cacher les effets), nous nous posons sur un banc dans le fameux parc que je renommerais "le parc de la défonce" . Il lance une playlist sur son tel et je me blottis contre lui, les yeux grands ouverts. Nous restons comme ça un moment les yeux dans le vide, appréciant le spectacle de ces couleurs et cette chaleur magnifique. J'ai l'impression de ne jamais m'être senti aussi bien de ma vie.

Au bout d'un moment, après avoir échangé quelques mots, je regarde l'heure et fut stupéfaite de constater qu'on est comme ça depuis 2h. Le temps est passé si vite! Je me redresse un peu et le regarde.
- Je suis tellement heureuse! Lui dis-je.
Il me sourit tristement: tu sais, c'est du bonheur artificiel. Tu n'es pas vraiment heureuse. L'ecstasy prends toute la sérotonine qui est l'hormone du bonheur, c'est pour ça que tu as le sentiment d'être si bien. Mais je t'assure que demain, tu vas morfler.
Je le questionne du regard inquiète.
- tu n'auras plus assez de sérotonine et tu risques d'être pas mal déprimée. C'est vraiment dangereux.
Voyant que je m'inquiétais il repasse son bras autour de mon épaule et ajoute en me souriant:
- t'en fait pas, je serais là.
Je me blottis contre lui et nous partons chacun dans notre monde blindé de sérotonine.