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Le lendemain matin, je traînais dans mon lit histoire de retarder un maximum la deuxième confrontation avec mon père qui allait avoir lieu.
Malheureusement, à 9h30, il débarquait dans ma chambre :
- Debout Paula.
Il parlait sérieusement, ce qui ne me rassurait pas du tout. Je me levais puis le suivi jusqu'au salon après avoir enfilé un large sweat bleu par dessus mon short et mon teeshirt de pyjama. Même si nous n'étions qu'au mois de septembre, il faisait quand même froid par moments.
Nous nous asseyions sur le canapé quand il reprit la parole.
- Qu'est-ce qu'on fait ?
Je faisais semblant de ne pas comprendre :
- Comment ça ?
- Qu'est-ce qu'on fait pour t'aider Paula ?
Je baissais la tête, honteuse. A ce moment là, je commençais à me rendre compte du mal que je causais autour de moi. Les gens voulaient m'aider et je les rembarrais hautainement tel une gamine capricieuse.
- Je ne sais pas. Répondais je simplement.
- J'ai eu ta mère au téléphone.
Je relevais la tête, stressée et il poursuivit :
- On va t'emmener voir un psy.
- Pardon ?!
Je sentais la colère monter en moi :
- Je ne suis pas folle ! Je n'irais pas voir un psy de merde !
- Ce n'est pas toi qui décide ! Et tu vas mieux parler sinon ça ne va pas aller du tout !
Il me traitait comme une enfant. Ça me révoltait.
- C'est soit ça, soit l'internat privé ! Cria-til
- C'est bon j'irai le voir ton psy.
- On est vraiment obligé de te faire des menaces pour que tu écoutes ?!
Je fis non de la tête puis me levais mais mon père m'arrêta :
- Ce n'est pas finit.
Je soupirais en me laissant tomber sur le canapé.
- J'ai fouillé ta chambre hier soir.
- Quoi ?!? Mais pourquoi !?
- Je ne veux pas que tu te drogues ! J'ai retrouvé de la cocaine Paula ! Depuis quand ça dure cette histoire ?!!
- Laisse moi ! Hurlais je en pleurs.
Je quittais la pièce en courant, puis regagnais ma chambre. Je donnais un violent coup de pied dans le lit, je craquais. On me prenait ma drogue. Une des choses a laquelle je tenais le plus au monde. Je savais que c'était ridicule. Je commençais à m'en rendre compte mais je me voilais la face.
Le bruit réveilla Lilou qui rentra dans ma chambre en se frottant les yeux :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Rien t'inquiète, rendors toi.
Elle était tellement fatiguée qu'elle ne dit rien et retourna dans sa chambre. J'avais une idée. Une mauvaise idée comme d'habitude mais c'était la seule solution. Ou du moins celle qui m'arrangeait le plus. Je préparais un sac après avoir prévenu Cédric que j'étais dans la merde et qu'il me fallait un endroit où squatter. Malgré ses airs insolents, il était vraiment gentil et n'avait pas hésité une seule seconde à m'héberger. Je partirais ce soir, quand ils seront tous devant la télé. Les menaces de mon père résonnaient dans ma tête mais je n'arrivais pas à y croire. Car malgré toutes ces conneries, je m'en sortais toujours. Je considérais ça normal alors que j'avais beaucoup de chances. Mais quand on perd la notion du danger, c'est beaucoup plus compliqué.

The vicious circleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant