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- Rends-moi ça !
Je lui arrachais le sachet des mains et parti. Lilou me courait après puis m'attrapait par la manche.
- T'es sérieuse ?! De la cocaine ?! Cria t'elle
Je soufflais en me dégageant de son emprise :
- J'ai aucun compte à te rendre.
- Bien sûr que si !
- C'est toi qui m'a amené ici, c'est toi qui a volé l'argent. Répliquais-je sèchement.
- Tu me rejette la faute dessus en plus ?!
- C'était ton idée à la base.
- T'as pas le droit de dire ça Paula ! J'ai déjà été gentille de te montrer cet endroit. Je pensais que t'allais juste prendre du shit !
- Raté.
Je poursuivi mon chemin sans l'attendre sachant qu'elle ne pouvait rien balancer. Elle était complice.
- T'ES VRAIMENT UNE CONNASSE !  Hurla Lilou quelques mètres derrières moi.
C'était le cas en plus. Mais j'étais beaucoup trop égoïste et obsédée par la drogue pour m'en rendre compte ou du moins, pour me l'avouer.

C'est une fois arrivée à la maison que je me mis à culpabiliser. Et il y avait de quoi.
J'étais allongée sur le lit de la grande chambre au bord des larme quand j'entendais la porte d'entrée claquer. Je me levais d'un bond et attendais Lilou du haut des escaliers qui fit son apparition, l'air dépitée.
Dès qu'elle fut arrivé à ma hauteur, je la pris dans mes bras :
- Pardon Lilou...Je suis tellement désolée.
- T'inquiète... Tout est ma faute. Dit elle en se défaisant de mon étreinte pour regagner sa chambre.
Je voulais la suivre mais une fois devant la porte, celle-ci se claqua d'un coup. J'avais tout gâché une fois de plus. Je toquais.
- Lilou ..?
- Laisse moi s'il te plaît.
C'était un déchirement. Je m'assis par terre devant sa porte en pleurant. Et je savais qu'elle pleurait aussi de l'autre côté. Je perdais tout le monde. . La drogue me détruisait mais je me voilais la face depuis pas mal de temps maintenant. Ma relation avec ma mère s'était éteinte, j'avais détruit un groupe de pote, ma cousine et la vie de Christophe. Malgré ça, je n'avais toujours pas de déclic. Je devrais aller jeter ce pochetar ainsi que tous les autres, rassurer ma famille, aider mon demi frère. Mais à la place, je me levais et décidais d'aller taper un rail. Je formais une petite ligne à l'aide d'un ticket de bus sur mon bureau puis sniffais pour la première fois.
Les effets arrivèrent rapidement. Je me sentais surexcitée et bizarrement puissante. J'essayais de ne pas penser à Lilou. Je me dis que je lui parlerais demain mais je ne voulais pas rester seule ce soir.
- A TABLE !
Merde. Il fallait que j'aille manger avec ma famille alors que j'étais totalement défoncée. De toute façon, j'arriverais bien à cacher les effets. Sous cocaine, j'avais l'impression que rien ne pourrait m'arrêter.

Lilou ne vint pas manger. Elle mentait aux parents en disant qu'elle était fatiguée. Mon état actuel ne me permettait pas de ressentir de l'empathie. Je picorais quelques feuilles de salade étant donné que je n'avais plus la sensation de faim. Heureusement, mon père et mes grands-parents s'étaient lancés dans un débat que je ne suivais pas et ne m'adressaient donc pas la parole. Je sortais finalement de tables, pris une douche et enfilais un teeshirt et un jogging nike, repris un petit rail et sortais discrètement de la maison avant que mon grand-père ne ferme la porte d'entrée.

The vicious circleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant