Fallen "In love" TOME 2

-11-CONNOR

"Ce que j'étais, c'est ce que j'essaie de fuir. Fuir veut dire affronter."

Efanom Koda

Connor

J'étais rentré dans un état pitoyable, une nuit de plus. Il devait être proche de midi. Une nuit de boulot parmi plusieurs. En jetant mon sac sur le canapé, je me précipitais sur mon lit pour sombrer dans le sommeil.

A mon réveil, la journée était bien avancée, j'avais moins mal au crâne mais je me sentais toujours aussi mal. En redescendant, je manquais de trébucher dans les escaliers et ratais la dernière marche.

Manquerait plus que je me casse une jambe.

Je pestais dans ma barbe.

Une douche pour me laver des derniers effets de la nuit que j'avais passé et j'enfourchais ma moto. J'avais besoin de rouler pour me vider la tête. J'avais roulé vite, longtemps jusqu'à m'arrêter dans un coin que je connaissais bien. La plage.

Assis près du bord de l'eau contre un rocher, j'empoignais mon portable que j'avais senti vibrer quelques heures auparavant alors que je démarrais ma bécane.

Le dernier appel étant de Jared mais rien qui ne viendrait de Charlie. J'espérais qu'elle m'appellerait peut-être. C'était à croire que j'aimais me faire mal.

Je sentais ce truc qui me parcourait les veines, le remord oui et autre chose que je n'identifiais pas. Je regrettais d'avoir encore voulu me perdre en Charlie, je regrettais de l'avoir engueuler et d'être parti et ce n'était pas compatible. Ça devrait être l'un ou l'autre. Je voulais qu'elle soit à moi mais à mes conditions. J'en avais les boules parce que j'avais détruis notre relation d'amitié si forte qui ne me contentait plus sans nul doute.

Je soufflais en frottant ma tignasse ne sachant vraiment plus comment me comporter avec tous.

Dans quel bordel, j'avais bien pu me fourrer. Et ce sentiment puissant qui me dérangeait incompréhensible. Qu'est-ce que ça pouvait être ? Si intense qu 'il me donnait envie de partir vers elle.

Et si je le faisais, qu'est ce qu'il adviendrait de moi ? Parce que en bon gros connard que j'étais, je jouais souvent les intouchables mais j'avais une trouille bleue depuis que Charlie s'était emparé de ma tête et de mon corps .

Mes perspectives d'avenir avaient commencé à changer, j'imaginais un futur, rien de bien grandiose surtout des voyages, des lieux où je voulais la conduire. Quand nos lèvres s'étaient touchées, le sol s'était ouvert sous mes pieds, se fut une chute sans fin. C'est là que les problèmes avaient commencés. Non, en faite c'est bien plus tôt, dès le moment où j'avais posé mes yeux sur cette fille qui m'avait retourné le cerveau.

Guidé par l'absurdité et par le mépris, je reprenais ma moto. J'avais besoin d'oublier tout, je voulais que ça sort de mon crâne. Dans ces moments là, je ne connaissais qu'un endroit. Qu'une personne.

***

Quand j'ouvrais les yeux, je remarquais que je n'étais plus chez moi. J'avais visité tellement de plumard ces derniers temps que j'en perdais mon latin. Je relevais la tête pour remarquer que je portais tous mes fringues. Je reconnaissais la rouquine qui me faisait face, assise sur une chaise, les jambes croisés, tasse en main, le tout devant un magasine qu'elle feuilletait négligemment.

La tête lourde et avec un mal de chien, je replongeais dans l'oreiller moelleux quelques secondes. Des heures de sommeil en plus ne seraient pas du luxe pourtant je m'obligeais à me redresser pour de bon. Ana qui avait très bien compris que j'étais réveillé, se mit à faire du bruit alors je me forçais à me lever pour m'asseoir contre la tête de lit en rotin. Je me frottais les yeux et passait une main dans mes cheveux. La soirée de la vieille avait été houleuse et je n'avais plus vraiment de souvenirs ou embués de whisky pur malt.