Fallen "In love" TOME 2

-63-CONNOR

"Parfois le destin ressemble à une tempête de sable qui se déplace sans cesse. Tu changes de direction mais la tempête te suit. Tu te retournes, la tempête aussi. C'est sans fin. Comme une danse macabre avec la mort juste avant l'aube. Cette tempête n'est pas venu d'ailleurs sans rapport avec toi. Cette tempête, c'est toi. Quelque chose en toi."

Biutiful

Connor

J'étais en retard comme toujours. J'aurais beau essayer de suivre mon plan, j'aurais systématiquement quelque chose qui viendrait me détourner de ma route. Dans ma vie privée comme dans mon boulot, rien n'allait comme je le voulais ou dans le sens que je souhaitais. J'avais pris mon parti d'en rire à chaque fois et de balancer un excuse pour que ça passe. Mais aujourd'hui, je ne pouvais pas m'excuser. Tout simplement parce que j'étais le responsable et la victime de mes erreurs. Je ne pouvais que m'en blâmer. Je le compris sans que des paroles soient échangés, juste à la tête de mon binôme qui m'attendait le cul sur la table de réunion, des feuilles en main et une sale tête des mauvais jours. Pourtant j'étais loin de me douter de l'importance de ce qu'il avait à me dire jusqu'à ce que sa bouche s'ouvre et qu'il me colle ces fameuses feuilles sur la poitrine dans un geste sévère.

—Nous avons l'autorisation de continuer au Mexique. Ils veulent envoyer un de nos agents là bas. Tu te rends compte ? Bosser au milieu des meilleurs, sur place, pile sur la bouche de l'enfer.

Mon binôme exultait un peu trop à mon goût. Je sentais le coup fourré venir. Sa mine de refroidir aussitôt sa phrase finit. La suite ne me plairait pas.

—Et c'est toi qu'ils veulent, rajouta t-il en plaquant sa main sur mon épaule.

Le couperet venait de tomber. Je le savais mais je ne voulais pas y croire, me berçant un peu plus d'illusion. J'avais besoin de m'asseoir pour réaliser ce qu'il venait de me dire. Je posais mon cul en parcourant rapidement le document que Jared dit glisser sous les yeux.

—Non, je finissais par dire.

Jared haussa les sourcils tout en me fixant déjà en colère de ma réponse. Il jeta un regard dans la pièce, des collègues tout autour de nous, nous fixaient déjà.

—Pourquoi ?

Il m'en fallait plus. Plus d'informations, plus de temps, plus d'excuses pour reculer l'échéance. Tout venait beaucoup trop vite et je me sentais perdre pied.

—Les données ne sont pas assez fiables, je répliquais. Ils ne sont pas certains des informations et pas question que je me jette dans la fosse aux lions.

—Arrête, s'énerva Jared. Tu sais très bien que Greer est un bon indique. Il bosse pour le mexicain depuis des années.

Je remuais la tête en signe de désaccord. Je n'étais pas prêt, pas encore.

—Je ne suis pas d'accord, Jared.

Je me levais et demandais aux autres présents dans la salle de réunion de sortir. Une guerre se préparait entre nous.

—Connor, je dois te rappeler que c'est ton travail?L'ATF, la DEA, le FBI même la Sécurité Intérieure et d'autres agences se réunissent pour frapper fort, ça ne se produira peut-être qu'une fois dans notre carrière. Tu as été formé pour ce genre de mission. Je te parle de milliers de dollars d'armes et de drogues qui passent la frontière et circulent dans notre ville et le reste du pays.

Je le savais tout cela. Cette opération prenait une immense envergure et j'aurais dû être fier de pouvoir y participer. C'était ce que pourquoi, je me battais depuis des années. L'accomplissement de mon travail mais je n'arrivais pas à m'en réjouir.
Je me sentais pris à la gorge sans moyen de me dépêtrer de la situation.