-20-CHARLIE

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« Les coups de la vie ne peuvent pas briser une personne dont l'esprit est réchauffé au feu de l'enthousiasme »

Norman Vincent Peale

Charlie

Il était près de vingt et une heure, Connor et moi étions sur le canapé à discuter pendant que mes parents vaquaient à leurs occupations comme un jour normal, pas plus perturbés par la présence d'un quasi inconnu chez eux. Mes parents l'avaient parfaitement intégré à notre quotidien et j'avais vu Connor sympathiser fortement avec mon père. Une forme de respect s'était installée entre eux, instaurée par leurs métiers similaires probablement ou la volonté de me surveiller. Les deux avaient bien cela en commun, c'était certain.

Quand à mes relations avec Connor, elles parlaient d'elle même. Nous vivions comme une trêve, changement de ville, changement de décors et nos histoires étaient resté à L.A. La transformation de son attitude était visible pour moi. Il semblait bien plus détendu qu'à Los Angeles et j'appréciais sa compagnie, drôle, prévenante mais pas insistante. Comme si les mois derniers n'avaient jamais existé. Je ne faisais pas table rase du passé certes et des blessures qu'il m'avait provoqué, son rejet et tout le reste mais j'appréciais de l'avoir à mes côtés de cette manière.

Surtout quand il me sauvait des griffes de la folle furieuse d'hier soir. Cet pétasse de Wendy accompagné de son Bradounet chéri, je ne m'attendais pas à tomber sur eux et comme reprit par mes années d'adolescente, j'avais fermé ma bouche. En quelques minutes, j'étais redevenue le vilain petit canard, la pestiférée du lycée, l'étrange Charlotte dont on aimait raillé le look ou les bonnes notes. Heureusement que Connor avait été là, je n'avais pas eu la chance d'avoir un tel ami à l'époque et j'avais du subir ce genre de remarque, tout du long de ma scolarité. Ma petite vengeance avait été d'attirer Brad un soir de fête un peu trop arrosé mais ça me retombait dessus maintenant.

Connor me posait des questions sur ma vie ici des petits détails superficiels et je lui parlais de mon grand père. Cet homme élégant toujours habillé d'un costume pour ses sorties en ville, sa montre à gousset et son chapeau pour les dimanches. Il portait le costume trois pièces dont j'adorais nouer la cravate. C'était lui qui m'avait appris à jouer au base ball et souvent m'amener à ses parties de bowling. Il avait fournit ma bibliothèque de romans, avec toujours un mot à mon attention. Je les comptais parmi mes préférés et ils avaient fais le voyage avec moi à L.A. Je lui racontais aussi nos promenades dans les forêts denses de l'état quand nous parlions des heures de littérature, de cinéma et de voyages. Petite, je m'imaginais à bord d'une Cadillac noir à sillonner la ville, ressemblant à une actrice. Il m'avait conté l'Amérique de Norman Rockwell apportant à ma jeunesse une note d'évasion et de rêve.

Me replonger dans ses souvenirs, me rendait du baume au cœur et je sentais mes joues rosirent tout en parlant, à l'aise dans mes longs monologues.
Connor me regardait parler, appuyé contre les coussins moelleux du canapé, son poing sur sa tempe, un sourire au lèvres. Il n'avait pas décroché un mot et pourtant je savais qu'il buvait mes paroles.

Le téléphone sonna et se fut ma mère qui pris l'appel coupant court à ce que je disais. Je vis son visage se dérider face à cet appel tardif et alors je compris. Mon idole, l'homme que j'aimais le plus en ce monde n'avait pas abandonné , pas encore.

—Il pourra sortir de l'hôpital dans quelques jours, me disait ma mère une fois le téléphone sur sa base.

Impulsée par l'annonce de la nouvelle, je me jetais dans les bras de Connor qui ne m'en empêcha pas. Des larmes de joies coulèrent un peu, l'angoisse fit place au soulagement et son rire accompagna le mien.

Fallen "In love" TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant