BONUS

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« -C'est pas la peine de hurler comme ça, je sais ce que je fais.

-Dieu lui même sait pas ce tu fais. »

John McClane - Die Hard

Jared

La scène se situe après l'arrestation du sniper Kenneth Greer. Le lendemain, après que Jared ai mené l'interrogatoire.

—Wright !

Je sursautais, j'en avais ras les couilles que le chef gueule mon nom à tout bout de champ de cette manière. Il ne savait rien faire d'autre que hurler, un vrai dogue mal luné. Ses cris s'apparentaient à des aboiements de vieux chien. Seule manière de communiquer à cet étage.

—Faut que je lance des biscuits pour que vous veniez ou quoi, me balançait-il en me regardant comme un demeuré.

Je devais arriver en remuant la queue aussi? Je levais mon cul pour le rejoindre non sans râler et m'insulter de tous les noms dans ma tête. Si j'osais proférer le moindre mot de travers à son encontre de vive voix, je serais viré sur le chemin. Conduit à la sortie par le plus court chemin, un vol plané par la fenêtre, en direct. Très peu pour moi. Je tenais à la vie.

—Où est Heas ?

Pas là manifestement. Jamais d'ailleurs!  Et il osait me poser la question en plus. A croire que j'avais collé une puce dans le cul de mon pote. Je n'avais pas que ça à foutre de le pister. Je jouais les secrétaires du brun, c'était déjà pas mal. Connor était toujours en vadrouille, jamais le cul dans son fauteuil, il devait avoir l'habitude. Mettre une laisse au grand dadais restait une bonne solution pour le garder sous le coude.

—Il me fait chier celui là, grogna le chef en devenant rouge. Toujours en balade.

S'il savait à quel point moi aussi, je pouvais en avoir marre.

—Bon bah, ramenez votre cul, finissait par me balancer le vieux moustachu. On va pas y passer la nuit.

Je le voyais presque déçu de ma présence. Je n'avais pas le charisme de mon pote soit mais quand même. Mon boulot n'était jamais reconnu bon sang.

Une belle brochette de chefs en tout genre et de tous les services me faisaient face, j'avais l'air d'un idiot. On avait sorti le gratin. La pêche aux informations avaient été bonne, Greer avait chanté comme un rossignol obtenant un deal sur son emprisonnement. Les ronds de cuir s'étaient réunis pour prendre des décisions et nous devions exécuter.

Le big boss était présent, rare de le voir descendre de son étage, beaucoup plus haut que nous. Le voir ne m'émoustillait pas des masses parce que je supportais difficilement les costumes cravates mais tous amenait pas mal de questions sur la table.

—On a suffisamment d'infos, commença le grand chef. On va passer à l'action. On a la possibilité de faire rentrer quelqu'un. Les têtes du cartel recrutent des hommes par le moyen de combats dans différentes villes du Mexique. Des combats clandestins dans des bars, des entrepôts. Greer nous a fourni plusieurs adresses. Qui est le meilleur pour ce job ?

—Plusieurs agents, commença Rowland en se levant en bon élève, tête de bite numéro un. J'ai parcouru les dossiers de potentiels candidats. Je pencherais vers Heasley. Champion de Full Contact, kickboxing, aucune peur de monter au créneau. Il a déjà infiltré.

Évidement,Connor était le chouchou du connard de l'ATF. On pensait à lui. Avec ses poings et ses coups de pied lanceur de foudre. Il y avait quoi jouer les pompons girls. J'avais l'impression de voir Rowland baver de plaisir quand la fiche de Connor s'afficha sur le grand écran. Il ratait son moment de gloire, un vrai héros.

—J'ai regardé son dossier attentivement, disait le chef suprême. Aucune faute jusqu'à ces derniers temps. Il s'est beaucoup absenté, y a eu des couacs, qu'est ce qu'il s'est passé ?

—Wright ?

Mon propre patron se tourna vers moi. J'allais devoir baver sur mon pote et ça me faisait chier.

—Son mentor à l'académie de police s'est fait descendre, il voulait être auprès de la famille.

Tous hochaient de la tête comme s'ils étaient concernés par l'affaire alors qu'ils ne savaient que dalle.

—C'est un loyal mais ça explique pas tout.

On se tourna une fois de plus vers moi. J'allais tenter de sauver les meubles comme je pouvais mais leur décision semblait être prise.

—Non, il y a une meuf...enfin, je veux dire sa copine.

—Okay, finissait par dire le grand manitou après avoir réfléchit quelques secondes. Je peux pas me fier à quelqu'un qui a rien à perdre. Il a une famille à défendre, ça fait de lui un agent parfait. C'est lui que je veux.

Sans l'avis du principal concerné, on venait de lui offrir la plus belle des mutations vers le Mexique, au cœur de l'action. Du grand art et une belle connerie si on me demandait mon avis mais ce n'était jamais le cas. Connor était capable d'être absent de sa propre fête si sa bombasse de meuf le sifflait. Il n'allait vraiment pas apprécier la blague.

—Wright, gueula encore mon chef. Je vous laisse annoncer la nouvelle à Connor.

Je le regardais perplexe. Il n'allait pas me faire ça quand même. Nous nous regardions comme deux gardons mais le chef ne pliait pas. Ça devenait grotesque.

—Merci bien de cet honneur.

Je me mordais la langue pour ne pas ajouter, « gros bâtard ». Être un sous-fifre s'était la merde, je devais m'exécuter. Et l'autre qui devait roucouler auprès de sa nana, n'était pas là pour donner son avis évidement et sur qui ça allait retomber ? Ma gueule, comme d'habitude. Connor allait m'exploser la tronche. Il ne voudrait jamais quitter sa gonzesse à laquelle il était attaché comme un tique sur le dos d'un chien, pour des centaines de raisons mais pas toujours bonnes.

—Si y refuse, je demandais.

—Ce n'est pas une proposition, argumenta Rowland. Il va recevoir un ordre.

Il avait été élu miss DEA ou quoi pour avoir autant de poids, cette face de flan ? Ça me filait la gerbe de l'imaginer avec une couronne sur la tête cet emmerdeur. Il était vraiment louche celui là et j'allais le garder à l'œil. Un pas de trop et il se prendrait mon poing dans la gueule.

J'avais bouger ma carcasse de ma place, renvoyé comme un petit chien à son panier. J'allais attendre le grand brun à la gueule patibulaire. Ça allait être joyeux, tiens !

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Fallen "In love" TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant