Fallen "In love" TOME 2

-56-CONNOR

"Quoi qu'on fasse ... la mort laisse toujours des regrets"

Maria Borrély

Connor

Ma mère était toujours égale à elle même, toujours aussi froide, distante et impossible à comprendre. Elle m'avait mis hors de moi. Sa façon de nous accueillir à l'aéroport ressemblait à un début de rendez-vous professionnel au lieu de retrouvaille familiale. Je devrais avoir l'habitude après tout, elle avait toujours agit de cette manière alors pourquoi changerait-elle aujourd'hui ? Pour le retour de son fils ?

Il y avait bien longtemps que ça ne semblait plus avoir d'importance pour elle. Ça ne m'empêcherait pas d'avoir une conversation avec elle pour mettre les points sur les I. J'avais été mal pour Charlie d'être traitée comme un objet encombrant. La famille de Charlie avait été si chaleureuse avec moi, à mon arrivée, complètement à l'opposé de notre venue dans ma ville natale. Entre mes deux parents et la montagne de problème qui venait avec, Charlie allait finir par me prendre pour un taré.

Revoir ce qui composait mon passé lointain et à l'opposé de ma vie actuelle ne me plaisait pas des masses. C'était loin derrière moi alors je ne voyais pas l'intérêt d'y revenir ou même de m'arrêter là dessus, bien trop de rancoeur pour que ça vaille le coup de remuer la merde. Je venais ici pour une chose précise et j'allais foutre le camp juste après avec ma copine sous le bras pour ne plus revenir avant un long moment. Matt et Cassie n'auraient qu'à venir chez moi, ça valait mieux.

***

Rosa nous avait préparé un petit déjeuner digne des grands hôtels pour fêter notre venue. La maîtresse de maison n'avait pas changé depuis ma précédente venue. Toujours souriante et chaleureuse. Comme à son habitude elle avait préparé trois fois trop de nourriture quoi que j'avais mis un sacré coup à ses crêpes moelleuses au babeurre par excès de gourmandise. Charlie qui ne connaissait pas, avait enfourné sa première bouchée avec détermination pour rouler des yeux tellement elle aimait ses petits nuages de délice comme elle disait. J'avais ris de la voir la bouche pleine, des joues de hamster gonflés tellement elle en avait avalé et souriant pour s'excuser. Je l'avais embrassé malgré tout, ses lèvres au goût du sirop d'érable étaient la tentation et tout cela devant une Rosa gloussante. J'en entendrais parler, comme un et un font deux.

Une fois Charlie endormie avec le ventre plein, je ressortais de la chambre sur la pointe des pieds, je n'étais pas fatigué. J'avais réussi à dormir pendant le vol et je n'avais qu'une idée en tête.

Je croisais Rosa dans le salon pour aller l'embrasser sur sa joue potelée et lui faire un câlin. Elle roucoulait comme toujours quand j'avais un geste d'affection pour elle. Elle avait joué les mamans avec moi plus d'une fois quand j'étais gosse et j'avais un faible pour son accent espagnol et ses recettes.

—Oh toi, je sais ce que tu veux, niño! Je te connais.

Elle persistait à me traiter comme un gosse alors que j'avais bientôt trente balais et mesurait quarante centimètres de plus qu'elle, les vieilles habitudes. Je me tenais à carreau tout autant que gamin.

—Je suis content de te voir, c'est tout.

Je me prenais un coup de plumeau et râlait en me frottant le bras. Elle était dure avec moi là et je boudais comme un petit chien malheureux en me frottant le bras pour la faire plier. Comme quand j'étais petit et ça marchait encore.

—Tamales ou empanadas, me demanda t elle en me fusillant de ses yeux noirs.

Qu'est ce que je disais ? Une cuisinière hors paire et une vraie devin.