-06-CHARLIE

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"Le souvenir, c'est ce qu'il reste de mémoire à l'oubli."

Henri de Regnier

Charlie

J'avais besoin de décompresser, de m'aérer et loin de ceux que je connaissais, de tous les événements des derniers jours. Rentrée chez moi sous cette pluie battante, frigorifiée et tremblante, j'avais réfléchi longuement.

Connor avait été déchaîné au point de me faire exploser de rage et pourtant je savais au fond de moi qu'il s'agissait de bien autre chose. Ses yeux disaient le contraire de ses paroles, il me suppliait. Toutes ses questions, ses paroles méchantes avait un but, je le sentais mais je ne lui donnerais pas satisfaction de me faire plier. Pourtant je n'étais pas plus avancée.

Sasha et Jace m'auraient bombardé de questions au vu de mon humeur mais je n'avais pas envie de leur parler. Alors fonçant avec ma voiture, je me rendais dans un quartier que je connaissais bien, longtemps que je n'y avais pas mis les pieds.

Ma voiture stationnée à quelques mètres, je la verrouillais sûr et certaine qu'elle serait là, à mon retour. Avec ce qu'il pendait au rétro, on se rendrait vite compte qu'elle était une intouchable.

Me ramenant à un souvenir avec Connor. La première fois qu'il était rentré dedans. Ses grandes jambes ne passaient pas, obligé de reculer le siège, ses genoux touchaient presque la boite à gant ainsi que sa tête qui frôlait le plafond. Je m'étais moquée de lui à grand renfort d'un crise de fou rire sous son regard noir.

Après plusieurs kilomètres et de grognements de sa part, il s'était enfin calmé, nous étions dans les bouchons au heures de pointe et la durée du voyage serait longue.

Il avait tapé dans le grigri suspendu entre nous deux.

C'est quoi ce machin qui pendouille, ça fait peur.

« Le nazar boncuk », en verre et d'origine turc était la représentation d'un œil dans les tons bleus, sensé protéger du mauvais œil. Il remuait sur sa petite cordelette accompagné d'une petite clochette. L'on disait que si il se brisait alors c'est qu'il avait fait son travail et repousser le mal. Le mien était encore intact depuis toutes ses années.

C'est un cadeau, je lui avais répondu. Ne touche pas.

Drôle de présent à mon avis.

Sauf que je ne te le demandes pas.

Il fit tinter une fois de plus l'objet mais sous mon regard, il s'arrêta rapidement préférant faire défiler les stations de radio. Il ne m'avait plus posé de questions parce qu'il s'agissait d'un bibelot en somme rien de concret mais dans ma vie, il avait tenu une importance.

Revenu dans le présent, je m'en allais vers un lieu où je n'avais pas mis les pieds depuis de longs mois pourtant c'est un endroit qui avait été le témoin de beaucoup de moment de bonheur.

La devanture n'avait pas changé d'un iota. Je passais la porte vitrée pour découvrir toujours la même décoration vieillotte et cette merveilleuse odeur.

Les falafels de Monsieur Yusuf étaient connues pour être les meilleures de la ville.

C'était ainsi que nous l'appelions tous. Il était l'ancien du quartier, nous le considérions tous comme un père, toujours bienveillant, il gardait un œil affectueux sur ses petits protégés. Alec et moi n'étions pas épargné par sa protection.

Fallen "In love" TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant