Fallen "In love" TOME 2

-29-CHARLIE

« Le risque c'est la vie même. On ne peut risquer que sa vie. Et si on ne la risque pas, on ne vit pas. »

Amélie Nothomb

Charlie

Je me réveillais en sursaut dans mon lit, un peu en alerte. J'ignorais ce qui m'avait poussé à sortir du sommeil de façon si abrupte car aucun bruit ne se faisait entendre et les volets étaient clos comme d'habitude.

Mais rien ne serait plus comme avant. Je n'avais pas passé ma nuit seule. La soirée d'hier ainsi que la nuit n'était pas un rêve, tout avait existé. Connor avait partagé mon sommeil après le reste en témoignait mon corps nu sous les draps et des images me revenaient par flashs. Des sensations et des effleurements que j'avais encore l'impression de sentir sur moi. Je me mordais la lèvre inférieur en repensant à nous et je ne pouvais m'empêcher de sourire.

Assise et bien réveillée, je tournais la tête de l'autre côté du lit. Les draps repoussés, le coussin marqué de la présence de Connor, le côté qu'il avait occupé pourtant froid. Il avait déserté la place depuis un moment mais je savais qu'il aimait se lever tôt mais me revenait que je n'avais entendu aucun bruit dans mon appartement alors je tentais de l'appeler me disant qu'il devait être devant un café ou sur le balcon.

—Connor ?

Je restais sans réponse alors je me pressais de passer à la salle de bain enfiler un vêtement pour descendre mais je trouvais le lieu tout aussi vide, rien sur le balcon ni même une autre pièce. Je tournais sur moi même, cherchant une nouvelle idée même la plus idiote, tout défilait rapidement dans ma tête ainsi qu'une grosse vague d'angoisse se formant dans ma poitrine. J'étais seule. Remontant les marches, deux à deux, j'attrapais mon portable afin de l'appeler. Une sonnerie, deux puis trois et rien, je tombais directement sur le répondeur. Je m'y reprenais une deuxième fois pour avoir le même résultat.

Il avait quitté les lieux et m'avait abandonné. Je n'en revenais pas, tout recommençait. Dire que je pensais que nous avions dépassé ce stade avec tout ce que nous nous étions dit la vieille au soir. Ses révélations sur les sentiments qu'il nourrissait pour moi, me demandant de lui pardonner et de lui accorder une chance pour faire table rase du passé. C'était impossible, on ne pouvait pas faire un tel pas en avant pour partir comme un voleur. Il semblait vouloir assumer et tenter de nouer une relation amoureuse avec moi. Il l'avait dit.

Je sentais des larmes me monter aux yeux et ma respiration s'accélérer puis il y eu un bruit de clé dans la serrure qui vint percer ce silence horrible. Je descendais, mon téléphone toujours en main et je me postais sur la première marche, en alerte.

Connor apparut, deux sacs blanc dans une main, mes propre clés dans l'autre. Il se tenait face à moi dans l'encadrement de la porte comme s'il n'était jamais parti. Comme si tout ce qui m'avait effrayé durant ces quelques minutes était balayé. Quand il m'aperçut, Connor suspendit son geste, les sourcils relevés, ses yeux verts comme deux billes et la bouche ouverte. Mon visage ne devait pas être beau à voir, je m'étais collée dans un état pas possible en quelques minutes. Mon corps reprenant pleinement ses droits, je sautais de la marche pour me jeter sur lui et le serrer fort contre moi. Pour être certaine qu'il existait bel et bien, que je n'avais rien imaginé. Le bruit sur le sol de ses courses me parvint et je vis un pot de confiture rouler mais je m'en foutais alors que je sentais ses bras passer dans mon dos pour me maintenir. Je fermais les yeux en sentant son torse puissant contre le mien, m'imprégnant de l'odeur du savon que je connaissais. Je n'étais pas seule, Connor était bel et présent.

L'instant collé l'un à l'autre dura un peu puis, Connor prit mon visage dans ses mains, inquiet.

—Charlie, qu'est ce qu'il y a ? Une mauvaise nouvelle ?