Fallen "In love" TOME 2

-27-CONNOR

« J'ai pas aimé la vie sans toi tu sais. »

Bernard Campan - Le  cœur des hommes

Connor

Je rentrais dans le bar après le temps que m'avait demandé Sasha ne sachant pas trop pourquoi mais tout aide était la bienvenue. Je voyais le groupe près d'une table et j'avançais jusqu'à eux. Saluant Logan, Léo et Jace d'une poignée de main, je cherchais déjà Charlie des yeux. Elle se tenait pas loin de la scène près du mur de droite, un peu à l'écart quand même mais je ne pouvais rien tenter si elle était à côté de sa siamoise.

Un verre de bière plein était posé devant moi, je l'attrapais pour en boire une grande gorgée, la bouche très sèche. Je voyais Jared froncer les sourcils mais sous mon regard implacable, il se tue, pas la peine d'en rajouter à mon stress, je frôlais l'arrêt cardiaque déjà. La lumière baissait progressivement pour ne viser que la scène et les musiciens se mirent en place rapidement, leur instrument en mains. Mes amis s'avançaient me laissant seul à la table mais pas question de jouer les vestiaires ce soir, ils pouvaient aller se faire voir. La musique commença sous les applaudissements de la foule.

Je jouais ma dernière carte, ma plus grosse cartouche avec cette fille. Elle tenait mon avenir entre ses mains, non, notre avenir. Il était temps que je parle pour deux si je voulais tenter de vivre une vraie relation avec elle. Il n'était plus question de ma petite personne.

Ces gars qui jouaient était bon, très bon. J'avais un temps envie de rester à les écouter en retrait seul et de m'imprégner de la musique mais je devais me mettre un putain de coup de pied au cul. Pas que je veuilles revenir sur ma décision mais j'étais putain de terrorisé, si elle me repoussait, je faisais quoi ?

Je m'avançais, le cœur en bandoulière. Sasha me vit en premier, me sourit et s'avança vers son mec, merci mon dieu. Tandis que je me plaçais derrière Charlie, elle tourna son visage vers moi, me regarda du coin de l'œil, puis tournant vraiment, elle me sourit. Son sourire de soleil, plein de chaleur celui devant lequel je restais comme un abruti à la contempler. Pour me donner de la constance, je posais une main contre le mur. Elle reprit sa position initiale, attentive à la musique me délaissant, ça avait l'air mal barré pour moi.

Comment j'allais m'y prendre pour lui parler ? Lui expliquer que j'avais été le plus grand connard de la planète en faisant d'elle mon jouet alors que depuis le premier soir où je l'avais vu, j'avais été troublé par elle plus que de raison. Ou deuxième solution, me jeter à ses pieds en la suppliant de me pardonner. C'était pathétique et pas à sa hauteur. Elle avait pris mes certitudes amères sur la vie pour les piétiner et les remplacer par de beaux souvenirs, des rires, de la douceur et une vision plus positive alors je lui devais de me montrer courageux .

On applaudissait à la première chanson puis une deuxième plus calme commençait à emplir la salle.

Le dessin de ses épaules en contre jour des projecteurs lui donnait une aura mystérieuse engendrant de la tension dans mes muscles. Sa nuque délicate parcourue par quelques mèches de ses cheveux couleur des blés, j'étais si prêt du but et si éloigné puis cette ligne de frissons que je voyais se développer sur son épaule appelant à tous les vices. J'étais tétanisé devant ce bout de femme qui me tournait le dos, m'ignorant parfaitement. Me filant un énième coup de pieds au derrière, je respirais un bon coup avant de passer mes mains tremblantes sur ses petites épaules sans prendre le temps de réfléchir encore plus. Je voulais tester ses réactions. Si elle se retournerait pour me frapper ou me sourire mais il ne se passa rien, pas un mouvement, elle était comme à l'aéroport, stoïque . J'étais mal barré.