Partie 61

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Chapitre 61

Ma mère est sortie en courant de chez nous et je lui ai sauté dans les bras. C’était des pleurs en continu. Je n’arrivais pas à m’arrêter et ma mère non plus. J’étais si heureuse de la revoir ! C’était comme un rêve, le rêve que je faisais depuis plusieurs mois.

Ma mère n’arrêtait pas de me toucher aussi, comme pour se persuader que j’étais bien réelle. Qu’elle non plus, elle ne rêvait pas. Elle criait « ma fille » en pleurant et ça me déchirait le cœur… Je lui avais fait tellement de mal avec mon absence. Ma culpabilité, même si ce n’était pas vraiment de ma faute, montait en flèche.

Amine restait en retrait derrière nous, il semblait gêné. Il ne savait pas trop ou se mettre le pauvre. Mais il n’était pas pour rien dans la souffrance de ma mère. C’est lui qui m’avait enlevée techniquement…

Ma mère s’est enfin rendu compte de la présence d’Amine et a froncé les sourcils.

Maman : Qui c’est lui ? Et qu’est-ce qu’il fait ici ?

Moi : Je… Je t’expliquerais d’accord. On rentre ?

 

Elle a acquiescé. A mon avis, elle devait soupçonner quelque chose. Ou en tout cas faire le lien entre mon absence et la présence d’Amine…

Amine a haussé les épaules, gêné par son comportement. Je lui ai fait une grimace d’incompréhension… Ma mère avait du caractère aussi…

On est rentrés et elle nous a tous les deux servi à boire, tout ce qu’il nous fallait. Il n’y avait personne chez moi…

Moi : Maman ?

Elle : Oui ?

Moi : Ils sont ou… Papa et les petits ?

Elle : C’est les vacances scolaires t’as déjà oublié ?

Moi : Hum… Ah oui c’est vrai…

Elle : Ils sont partis dormir chez ta tante pour aller en forêt demain. Ça les fait changer d’air et…

 

Elle s’est arrêtée, les larmes aux yeux… J’ai compris tout de suite de qui elle parlait et j’ai eu les larmes qui me sont venues aux yeux aussi…

Moi : Maman… Je sais pour Nabil…

Maman : Comment ?

Moi : C’est une longue histoire… (en me mettant à pleurer) Oh maman tu m’as tellement manqué ! J’arrive pas à croire que ça nous arrive à nous…

J’ai plongé dans ses bras réconfortants. J’avais toujours été très proche avec ma mère. Pas au point de lui dire tout et notamment sujet garçons mais elle me défendait toujours et c’est ça que j’appréciais. Elle me défendait toujours quand mon père s’énervait sur moi…

Mais malgré tout, même si on était proches, je ne lui avais jamais autant avoué mes sentiments. J’avais l’impression qu’il fallait que je lui dise tout, de peur qu’un autre malheur nous arrive. Après tout j’étais bien placée pour savoir que tout arrive non ?

Au bout d’un moment on s’est lâché et ma mère m’a demandé de tout lui expliquer.

Maman : Qu’est- ce qu’il s’est passé ? On a reçu ton message il y a quelques mois mais t’as jamais répondu. Et Nawel nous a dit qu’elle t’avait eu au téléphone juste avant que tu te fasses agresser apparemment. Ça va ? Tu n’as rien ?

Moi : Oui ça va maman.

Maman : Alors explique-toi ! Qu’est ce qui s’est passé ?

Moi (en inspirant un bon coup pour me donner du courage) : Je… J’ai… Enfin…

Maman : Quoi ?

Moi : J’ai été kidnappée…

 

J’ai senti ma mère se tendre, inquiète. J’étais dégoutée, dégoutée de ce qui était arrivé et du mal que ça causait à ma mère…

J’ai fini par tout lui raconter. De A à Z, sans lui mentir. Je lui avais déjà fait du mal involontairement, je ne me voyais pas lui mentir… Et pour quoi faire de toute façon ? M’embrouiller avec elle ? Qu’on ne se parle plus parce qu’elle m’en veut ?

Il n’en était pas question. Je ne pouvais pas m’embrouiller avec ma mère, savoir qu’elle m’en veut ou qu’elle est déçue… Je n’aurais pas pu le supporter. Kais n’avait qu’à assumer ses erreurs…
La seule chose ou j’avais menti, c’était à propos d’Amine et de ma soit disant évasion.

Bon, je vous passe les détails, ma mère était soulagée que je sois rentrée. Elle a appelé tout le monde pour les prévenir. Toute ma famille a débarqué et… Je vous dis pas les larmes que j’ai lâchées. J’ai failli mourir déshydratée lol

Mon père je l’avais jamais vu comme ça. Il perdait son français tellement lol, lui qui nous parle jamais arabe il s’est mis à me parler que comme ça. Il s’en rendait même pas compte je pense. Tout le monde souriait à travers ses larmes.

J’étais heureuse, heureuse d’être de retour. Les questions que je me posais se sont évanouies, laissant place au soulagement…

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Ça faisait plusieurs jours déjà que j’étais rentrée chez moi. J’avais eu la visite de tout le monde. Evidemment je ne donnais aucuns détails mais vous connaissez les arabes… Ils veulent tout savoir…

Je sortais peu donc, trop occupée à recevoir tout le monde. Mais là j’étouffais, je n’étais pas revenue pour être enfermée. Au contraire !

J’avais décidé de sortir un peu. Je n’avais pas vraiment eu de nouvelles d’Amine, ma mère lui avait pourtant dit de passer. Je savais qu’il n’était pas loin, occupé à me surveiller mais il me manquait quand même un peu.

J’ai sentis mon portable vibrer dans ma poche, c’était Nawel.

Moi : Allo ?

Nawel : Oui ma puce ça va ?

Moi : Oui et toi ?

Nawel : Hamdoullah. T’es ou ?

Moi : J’attends le bus j’arrive. Tu es ou toi ?

Nawel : Je suis déjà la bas… Samy m’attendais pour qu’on se voit. Il voulait te voir aussi en plus. On t’attend au mcdo ok hbiba ?

Moi : D’accord à tout à l’heure.

Nawel était déjà au courant de tout. Je lui avais tout raconté, sans mentir… J’avais besoin, besoin de quelqu’un à qui parler, à qui me confier. Et qui d’autre que Nawel ?

A vrai dire, sans elle je ne sais pas ce que j’aurais fait. Garder tout ça, toutes ces histoires… C’était dur et je m’en rendais compte. Mes nerfs étaient souvent mis à rude épreuve. Malik et Amine avaient été là, et heureusement, mais ce n’était pas pareil… Nawel… C’était Nawel quoi !

A suivre…

Myriam : kidnappée par son ex.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant