Ton souvenir

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Texte by JulieWeaslay

Je m'avançais lentement sur l'estrade. Mes jambes tremblantes m'empêchaient de me concentrer sur pourquoij'étais là. Je passai devant la foule qui s'était tue et me regardais d'un œil compatissant. Leurs regards emprunts detristesse et de pitié me donnait envie de vomir. Je n'osais pas les croiser de peur de voir quelqu'un que je connaissaiset qui verrait dans ce que je m'apprêtais à faire une manière hypocrite de monter sur scène. 

Je tenais dans ma main un petit bout de papier. Il était tout ce qui me restait et tout ce qui m'empêchait dem'effondrer. J'avais un but aujourd'hui. Lire ce que j'avais écrit dessus. Cela faisait une semaine que je réfléchissais àmon discourt. Une semaine que j'empilait les bout de papier sur mon bureau. Une semaine que je pensais à toute lesphrases que j'allais dire sur elle dans son dos. Pourquoi avait-il fallu que j'attende qu'elle parte pour les écrire.Pourquoi avait-il fallu que j'attende qu'elle parte pour avoir l'occasion de les lui dire. Maintenant, c'est à sa famille,ses amis, et a une foule de gens en pleurs que je devais le lire. 

Je montai sur l'estrade, me racla la gorge, et après avoir jeté un dernier regard a mes parents qui étaient venus pourm'encourager, je me lançai, de la petite voix fluette que tout le monde me connaissait.

 « On m'a souvent dit que lorsque l'on est sur le point e mourir, on voyait notre vie défiler devant nos yeux. Celaprouve que ma vie était liée à celle de Clara. Nous l'appellerons désormais « notre petite étoile » car c'est ce qu'elleest à présent, mais c'est ce qu'elle est pour moi depuis le moment où je la connais. En effet, quand on m'a annoncésa mort, j'ai vu ma mie défiler devant mes yeux. Bizarrement, les moments où je n'étais pas avec elle étaient rares.Puis vient le moment terrible ou je sens tous ces souvenirs s'enrouler autour de mon cœur et l'étouffer, le serrer,l'empêcher de battre. J'aurai préféré qu'ils disparaissent à tous jamais. Mais je ne suis pas capable d'oublier. Uneamitié pareille est intemporelle, immortelle. Même quand je la rejoindrais dans les nuages, il y aura quelqu'un pourse souvenir de nous, et de notre amitié. Notre petite étoile n'avait qu'une parole et était pleine de qualités. Je suissûre qu'aucune des personnes présentes dans cette salle ne la méritait. Quand je réfléchis bien, et que je revoisnotre parcourt, je me dis que je ne serai pas allée loin sans elle. Elle était la plus raisonnable, la plus gentille, la plusserviable, la plus patiente, elle avait tout pour elle. Elle était ma sœur de cœur, mon ange gardien, mon âme sœur,appelez cela comme vous voulez, elle était l'autre moitié de mon âme que la vie a lâchement décidé de cacher dansune autre corp. Je ne suis pas sûre d'être capable d'aimer quelqu'un de nouveau, aussi fort qu'elle. Maintenant, c'està toi que je m'adresse Clara, car je sais que tu nous regarde de là-haut, et que tu dois bien rigoler. Tu as toujours étéle genre de personne raisonnable pour qui les notions de vie et de mort étaient familières et naturelles. Ne nous jugepas. Tu nous vois, pitoyable et en larmes, et tu te dis, « si seulement ils pouvaient m'entendre, je leur dirai detourner la page, il ne faut plus qu'ils pensent à moi. ». Car même au ciel, tu te soucie des autres. Si j'avais été morteà ta place, tu aurais su comment réagir. Qui est prêt à endurer la mort d'un proche ? Toi tu l'étais. Car de nous tous,tu es la plus forte. S'il te plait, laisse-moi te demander une faveur. Pourrais-tu me guider, depuis là-haut ? Si tu voisque je fais une erreur, pourrais-tu me faire un signe ? C'est comme ça que nous avons toujours fonctionnés, quandl'une s'apprête à faire une erreur, l'autre la retient. Enfin, je te dis merci. Merci d'avoir supporté, guidé, encouragé,aidé, aimé, les petits humains que nous sommes. Car je suis sûre que dans tes veines coulait un sang royal, béni. Tun'étais pas comme les autres personnes. A mes yeux, tu étais parfaite, et ne te méprend pas, j'aurai porté desmontagnes, j'aurai bu l'océan, juste pour passer une journée de plus à tes cotés. » 

Je quittai mon papier des yeux pour signifier que c'était terminé. Je remarquant alors les larmes qui coulait sur lesjoues, puis, celles qui coulaient sur les joues de tous ceux dont je n'avais pas eu le courage de croiser le regard tout àl'heure. Enfin, je vis la pluie qui s'abattait sur l'immense photo de Clara, et qui donnai l'impression qu'elle pleurait.Peut-être était-ce le signe ? Je ne savais pas quoi penser. 

Alors, la famille de Clara commença à applaudir, bientôt suivi par le reste de la foule. Je descendis de l'estrade enpassent devant les mêmes visages que tout a l'heure, mais cette fois ci, en les affrontant dignement. Je remarquaisalors, qu'aucuns ne semblaient me juger, et qu'ils semblaient même impressionnés. Alors, j'alla m'asseoir aux cotésde mes parents, et comme tout le monde, j'applaudis. Je n'applaudissais pas mon discourt, la foule avait dépassé cestade. J'applaudissais les autres, qui souffraient comme moi, pour les encourager, j'applaudissais toutes les autrespersonnes qui sur cette terre qui avaient perdus un proche, un ami et j'applaudissais Clara. J'applaudissais Clara,pour le courage et la patience dont elle avait fait preuves, ces 20 dernières années, ses 20 seules annéesmalheureusement. Je l'applaudissais car elle m'avait supporté, aidé comme le font les meilleurs amis.

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