Chapitre 30

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Harry

J'arrive chez Louis, je suis en rogne, un truc de ouf. Il va m'entendre, je jure qu'il va m'étendre. Quand j'entre dans la maison, il y a un bruit qui vient de la cuisine. Je me dirige vers la pièce et vois Louis avec une large chemise sur les épaules, qui appartient à Zayn et un simple boxer. Cette vision me donne encore plus la rage, mais quand il se retourne avec un sourire dont lui seul a le secret... ma haine s'estompe.

« Qu'est-ce que tu fais ?
- J'ai fais un biberon au chocolat à bébé. Je suis entrain de nettoyer. »

J'essaye de garder mon calme, mais c'est compliqué. Il voit que je suis énervé, alors il s'approche de moi en fronçant les sourcils.

« Qu'est-ce qui se passe ?
- Est-ce que tu continues à te droguer ?
- Je te demande pardon ? »

Il rigole nerveusement et lâche le biberon qu'il était entrain de laver pour ce retourner vers moi. Son sourire à disparu.

« Mon mec est en garde à vue et ce qui t'intéresse, c'est de savoir si je me drogue ? »

Comment est-ce qu'il peut-être déjà au courant ?

« Il m'a appelé, il était en panique... le pauvre. Il m'a demandé de ne rien dire au Sherif. Mais toi, ce qui t'intéresse, c'est ma vie personnel qui ne te regarde pas ? »

Je suis déconcerté, rien n'arrive à sortir de ma bouche... je fonce sur lui et au moment où je m'apprête à lui hurler dessus, je fais un geste que je n'aurais jamais dû faire. Je capture ses lèvres durement.

« J'ai peur pour toi, dis moi... dis moi où il vit, ton dealer.
- Harry... le père de mon fils est en garde à vue, entrain de se faire questionner pour savoir pourquoi est-ce qu'il était en possession de toute ses armes. C'est ton meilleur ami, tu devrais l'aider à s'en sortir au lieu de t'occuper de moi.
- Louis, j'ai envie de m'occuper de toi. Je veux que tu sois heureux...
- Je ne suis pas à toi, Harry. C'est toi même qui l'a dit. »

J'ai l'impression de rêver... je me tourne et tape du poing contre le mur.

« PUTAIN! Tu me fais chier Louis, il te manque ton "mec" ? C'est sa chemise que tu as sur le dos, nan ? »

Il relève les yeux vers moi, son souffle devient irrégulier et les larmes lui montent aux yeux. Il essuie ses mains avec un torchon, puis il passe à côté de moi en prenant soin de me bousculer. Je l'entends monter les escaliers et fermer la porte de sa chambre. Putain... j'suis trop con par moment.

Je suis resté une bonne demi-heure dans la cuisine avant de me dire que j'avais fait une connerie. Alors, je monte les escaliers à mon tour et frappe doucement à la porte de sa chambre. Il ne répond pas. J'appuie sur la poignée et ouvre la porte. Il est dans l'obscurité, il a fermé les volets et s'est engouffré dans la couverture. Il est entrain de pleurer, je l'entends.

« Je suis désolé... »

Deuxième fois en vingt-quatre heures, qu'il pleure, putain. Généralement, je ne suis jamais désolé, mais quand il s'agit de Louis, j'ai l'impression de perdre tous mes moyens. Je m'assoie sur le lit et caresse son corps par dessus la couverture.

« Tu n'essaye même pas de comprendre... je mérite mieux que Zayn. Je mérite mieux que cette vie de banlieusard. Malgré tout, je dois penser à mon fils. Il a besoin d'un toit, de nourriture, de vêtements et surtout d'une protection que seul Zayn est capable de nous fournir. Quand il reviendra, je reprendrai ma vie de petit chien qui suit Zayn partout et toi ta vie de chef d'un gang qui a détruit ma vie. »

Ses paroles sont vrai, elles font mal, mais c'est réel. Il est entrain de dire que je ne serais plus jamais là pour lui, et ça, ça me bousille. Je me couche contre lui et vais chercher sa main sous la couverture, il ne serre pas mes doigts comme d'habitude, il accepte juste que je le touche, c'est déjà ça.

« Il ne me manque pas. Être tombé amoureux de lui est... la pire erreur de ma vie. Je le sais et... j'en est marre qu'on me le répète à longueur de journée. »

Je ferme les yeux et inspire son odeur. Je me fiche éperdument de Zayn à cet instant précis.

« Je ne suis plus amoureux de lui, mais... tu pense qu'il peut pas changer, personnes le pensent, moi aussi je le pense, mais j'ai envie de croire qu'il le peut. J'espère qu'un jour on pourra raconter à son fils que son père est quelqu'un de génial, malgré ses erreur passé... »

Je secoue la tête, comment est-ce qu'il peut encore croire en lui après tout ce qu'il lui a fait ? Parce que moi à sa place, j'me serais déjà foutu en l'air où j'aurais été voir les flics. Mais si Louis va voir les flics, le gang risque d'en prendre un coup.

« Au téléphone, il m'a dit qu'il allait tout faire pour revenir, dit-il pour changer de sujet. Il va tout faire être innocenté, j'aimerais savoir comment ... c'est lui qui transportait les armes... »

Il décide enfin de se retourner vers moi, son visage est rempli de larmes. Je passe mon pouce sur sa joue chaude, j'ai un frisson qui me parcourt le corps.

« Il va s'en sortir, Louis. C'est Zayn, il s'en sort tout le temps. Mais pour l'instant, c'est de toi qui m'inquiète. Pourquoi est-ce que tu continues à... à prendre cette merde ? »

Ma voix n'est qu'un souffle, il ferme les yeux à la question, je sais que j'ai touché un point sensible parce qu'il finit par serrer ma main plus fort qu'à l'ordinaire, il continue de pleurer, comme si c'était tout ce qu'il avait accumulé depuis des années. J'ai tellement peur pour lui que je suis mort de trouille en attendant sa réponse.

« J'avais besoin de qu'elle chose pour m'aider à tenir. Je n'arrivais même plus à m'occuper de Shani ou à me regarder. Et au barbecue, tu m'as dit que je devais être heureux. Je ne cherche que ça moi, être heureux. Et prendre cette cochonnerie me permet d'oublier que je suis dans cette vie, et... tu n'étais pas là, et j'avais besoin de sentir ... de la joie, tu comprends ? Mais maintenant, Shane ne veut plus me lâcher. Ce mec est un taré, j'ai l'impression de l'ai attirer. »

Une montée de haine grandit en moi. Je fronce les sourcils et ma mâchoire se contracte. Louis le voit, mais il ne dit rien. La peur a remplacé ses paroles. Il croit qu'il ne peut pas parler quand je suis énervé, parce qu'il a l'habitude avec Zayn. À chaque fois qu'il ouvrait la bouche il s'en prenait une, et il a même été envoyé à l'hôpital pour ça, alors merde... c'est normal qu'il ne parle pas, mais moi j'ai besoin de savoir. J'ai besoin de savoir ce qu'il a dans le fond du cœur.

« Ne réponds plus à ses appels. Je m'en occupe. »

Il rigole à travers ses larmes. Pas un rire joyeux, mais un rire anxieux.

« Je sais ce que tu veux dire quand tu dis... que tu t'en occupes, et c'est hors de question. Je peux me protéger moi-même.
- Louis, la dernière fois que tu as voulu te protéger, tu as finis le cul à l'hosto. Laisse-moi faire, ok ? Je te demande juste...ça. »

Il secoue la tête et niche sa tête dans son cou. Je passe mes mains sous sa chemise pour toucher la peau de son dos. Il croit avoir besoin de moi parce que je sais me battre, parce que je suis capable de le protéger, alors que c'est moi qui aie besoin de lui. Je n'ai jamais eu autant besoin de quelqu'un depuis Marcus, et repenser à lui me fait resserrer mon étreinte contre Louis.

« Je vais dire aux autres que je loge chez toi pendant que Zayn est là-bas, parce que je... je n'aurais qu'à dire que tu ne te sens pas rassuré.
- Si Zayn l'apprends ...
- J'ai confiance en mes hommes. »

Et là, je me rends compte de ma phrase. Moi, j'ai confiance en mes hommes, j'ai confiance en Malcolm, Abel... alors que je suis entrain de voler le mec de mon bras droit. C'est qui le connard de l'histoire, maintenant ? Le pire est celui qui frappe son mec ou celui qui le console ?

Chained With HimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant