Dans la peau d'un Thug

- Partie 38 -

La grandeur de ta valeur s'évalue dans ma souffrance.

J'ai décidé de me déconnecter du monde. J'ai quitté la France pour me poser sur une dune du Sahara. Les étoiles m'éclairaient ce soir là. Un petit vent frais me rafraîchissait les idées. Ce soir là j'avais besoin de prendre du recule. Me poser. J'ai fermais les yeux et j'ai respirais un bon coup. J'étais assis seul sur le sable. Toujours les mêmes pensées. Je me noie dans un grand océan ou mes pensées me transporte dans mon passé.

Flash Back -----------------------------------

Un soir mes parents, Younes et moi étions à table. Ma mère nous avait réchauffais un plat de la veille. Mon minuscule morceau de viande se noyais dans la sauce de la marka. Plat typiquement algérien. C'est à cette période que j'ai commencer à passais mon temps à la muscu. Le pain j'arrivais pas à le couper avec mes deux bras de squelettes. A force d'être enfermer dans un sachet en plastique le pain devenait mou et élastique. Mes parents pouvaient pas se permettre d'acheter le pain tous les jours.

Ma mère : Hassen j'en ai marre woullah !

Mon père : Marre de quoi encore !

Ma mère : De cette situation !

Mon père : Et encore la même chanson !

Ma mère : Encore la même chanson belehi ( ah ouais) ?! Tu vois pas dans quel misère vivent tes enfants? Choufe (regare) les baskets à Tarek elles sont trouées ! Et Younes miskine (le pauvre) il ne c'est jamais achetais un habit neuf, il porte toutes les affaires de son frère !

Mon père : Tarek hedeka (celui là) il troue ces baskets en jouant au foot ! Il a qu'à prendre soin de ces affaires Chwouiya (un peu) et alors Younes porte les affaires de son grand frère tu crois moi étant gamin en Algérie j'avais de quoi me vêtir?!

Ma mère : T'as toujours réponses à tous toi de toute façon ! On s'en fou de ton enfance ! Moi je parle de nous là !

Mon père : TU VEUX QUOI HEIN TU VOIS QUOI MAINTENANT ?!

Ma mère : Arrête de crier parce que moi aussi je peux crier ! Moi Je t'ai jamais demander de faire tes crédits là ! Maintenant regarde dans quel miséria (misère) on vis !

Mon père : TOUJOURS TOUJOURS PAREIL AVEC TOI JAMAIS CONTENTE CETTE FEMME

Ma mère : Contente de quoi aichek (stp) choufe (regarde) on mangent un plat qui date de deux jours ! Le robz (le pain) est sec ! La table est vide !

Mon père : Tu vas la fermer nel bouk (ton père) ou tu veux que je me lève et que je te gifle !

Ma mère : Allah Yarhom baba (qu'il repose en paix mon père ) ! Allah Yehdik (qu'Allah te guide) !

Mon père : C'est toi qui me cherche !

Ma mère : Vasi gifle moi !

Mon père : Tu m'énerve wallah tu m'énerve !

Ma mère se leva et mon père aussi ils étaient face à face.

Ma mère : En quoi je t'énerve ! Je te montre la vérité ena (moi)

Mon père fis un geste de trop et gifla ma mère. Ma mère les larmes coulant sur son doux et beau visage.

Ma mère : Je regrette amèrement le jour ou je t'ai épousée. Si mon père aurait su dans quel misère j'aurais vécu il m'aurais jamais laissais avec toi !

Sur ces mots ma mère s'en alla pleurais dans sa chambre.

Mon père balança le torchon sur la table et sortis de la maison. Dans le regard de mon père on pouvait lire de la tristesse et un regret de la part de son geste.