Épisode 11, partie 3: Elliot

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On était samedi. Le lendemain de la soirée habituelle avec la bande au Crimson, mais Luciole, le styliste original n'en profitait aucunement pour se reposer. Au contraire, il s'était levé vers les neuf heures pour ensuite filer à sa boutique. Elliot était passionné par son travail, tout comme Equinoxe, ce qui expliquait qu'ils prenaient aussi peu de jour de congés. Tout comme les deux avocats aussi d'ailleurs.

Le brun avait encore rêvé dans la nuit de nouveaux vêtements qu'il fallait absolument qu'il dessine pour ne pas les oublier. Ce qu'il fit pendant son petit-déjeuner. Qu'il prenait toujours au café Le Régent, en plein dans le centre-ville avant de se rendre à son atelier. Commandant généralement un grand moka bien chaud avec des petits cannelés qu'il avait achetés à la boutique en chemin. Il fallait dire qu'il était friand de ses petites douceurs bordelaises. Griffonnant sur son carnet de croquis en même temps qu'il mangeait. Il n'était pas rare qu'il renverse un peu de sa boisson sur ses pages. Ce n'était pas un drame, vu qu'il s'agissait d'un simple carnet de croquis. Une fois ce petit rituel de terminé, il se leva, remerciant Victor, le serveur, pour son service toujours aussi impeccable et se rendit enfin à son atelier, un peu plus bas, près du Grand Théâtre, dans une rue un peu cachée et peu fréquentée.

Observant sa devanture, pensif. Il l'aimait beaucoup car elle lui rappelait sa vie d'avant. Sa vie avant Bordeaux. Sa vie avec ses parents, en Angleterre. Car notre ami dont on ne savait presque rien était Anglais. Mais personne ne pouvait s'en douter, vu qu'il n'avait absolument aucun accent. Pratiquement certains que tous ses amis le prenait pour un Français pur souche. En même temps, en ayant eu l'éducation qu'il avait reçu, il avait pu apprendre à ne plus avoir d'accent en parlant français. Bien sûr, les souvenirs que provoquaient sa décoration extérieure étaient joyeux, surtout ceux de son enfance. Son adolescence ainsi que son début en tant qu'adulte fut un véritable enfer à vivre...

Finalement, il rentra dans son échoppe. Ambre, sa vendeuse étant déjà présente, en train de terminer la mise en place avant l'ouverture. C'était ce jour-là qu'ils faisaient le plus de chiffre. Car plus de monde dehors, plus de curieux qui entraient. Bien qu'il ne faisait pas énormément de vente au mois, il arrivait à très bien vivre de son art. Les pièces étant des plus coûteuses. Malgré tout, il avait bien choisi de poser ses valises dans cette ville, elle était gorgée d'adeptes du BDSM, mais aussi fourmillant de personnes ayant les moyens pour se prendre beaucoup de tenues à l'année. Un très bon choix.
- Bon, je vais dans mon atelier. Comme d'habitude, ne me dérange pas, venait-il de demander à la jeune femme gentiment.
- Sauf si c'est un de nos plus important client, bien sûr.
- Tu as tout comprit !, ponctua-t-il avec un sourire malicieux.

Ambre était une bonne employée. En plus, elle faisait partie du milieu. Ce qui était un point à ne pas négliger, car du coup, elle s'y connaissait en latex et vinyle. Ce n'était pas des textiles habituellement vendu dans le commerce...

Il s'attela à sa besogne du matin. C'est-à-dire de sortir son carnet de croquis pour trouver des textiles adéquats avec ses nouvelles idées. Prenant donc son petit carnet de modèles, garni de petits bouts de textes tous différents.

La matinée passant relativement vite pour lui, alors qu'Ambre entra pour lui déposer une salade qu'elle était sortie acheté dans un commerce du coin, pour qu'il mange, car il était déjà quatorze heures. Le brun décida de faire une pause. S'arrêtant, il lâcha ses cheveux pour ensuite commencer à manger son repas, se disant qu'il n'avait jamais assez de temps pour tout faire dans une journée. C'était affreux.

Quand un bruit attira son attention. Une vibration plutôt qu'un bruit. Essayant d'en trouver l'origine, il posa ses yeux sur son téléphone portable, posé à un coin de sa table de travail. C'est vrai qu'il l'avait mis en mode vibreur pour être plus tranquille. L'attrapant, il ne reconnu pas le moins du monde le numéro. Il prit la décision de décrocher. Après tout, il était en pause, il pouvait bien répondre à des inconnus plutôt que d'attendre un message.
- Allô ? Elliot, de chez Elliot & Co', à l'appareil.
- Sweetie ? Est-ce bien toi, Sweetie ?, demanda une voix féminine maniérée à l'autre bout du fil.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant