Les bas-fonds du Crimson

Épisode 16, partie 4 : Hiacynthe

Le stress emplissait l'esprit de la barmaid du Crimson. Depuis le week-end dernier, elle n'arrivait plus à poser ses pensées, surtout en présence de Charlotte. Maintenant qu'elle était au courant pour ses problèmes de santé, ses problèmes de nourriture... Elle s'inquiétait de l'avenir incertain de leur couple. L'anorexie était quelque chose de très impactant pour la vie de tous les jours. Autant, il pouvait y avoir des jours ou ses difficultés ne se voient pas... Autant, d'autres ou elle pouvait entrer dans des crises de panique intense à cause de la nourriture postée devant elle. Et ça... C'était une énorme difficulté à affronter pour certaines personnes. Même si Charlotte semblait forte et affirmée... Arrivait-elle justement à tenir debout face à tout ça ? Hiacynthe en doutait fortement.

Elle s'en voulait d'en douter autant, car elle croyait en l'avocate qu'était sa rouquine. Si elle en doutait c'était surtout par amour. Par un amour beau et intense pour Charlotte. Elle ne voulait pas la perdre. Alors oui, elle pouvait bien dire qu'elle était prête à tout pour qu'elle ne l'abandonne pas, pourtant... Elle ne pouvait pas faire un aussi grand pas que la dominatrice avait fait pour elle. Après tout, oui, Charlotte s'était laisser soumettre pour elle, par amour pour elle, alors qu'elle lui avait dit qu'elle ne changerait jamais pour l'amour de quelqu'un, surtout concernant la domination. Pourtant c'était fait. Il était donc équitable de penser que Hiacynthe pouvait faire de gros efforts pour manger, pour l'amour qu'elle portait à sa partenaire. Mais ça ne marchait pas comme ça. Charlotte n'avait pas eu à affronter une maladie qui la rongeait de l'intérieur depuis de longues années... La rouquine pourrait-elle le comprendre ? Lui pardonner ? Elle le désirait tant qu'elle avait alors finalement suivit un de ses conseils. La communication.

Il fallait qu'elle lui parle complètement à coeur ouvert. Le week-end dernier, ce n'était pas du tout la même chose, car l'avocate lui avait tiré les vers du nez sans lui laisser le choix aucun. Alors qu'ici, ce serait-elle qui aurait le contrôle. Elle ne se ferait pas surprendre et pourrait répondre sans aucune crainte. Pourtant, elle avait bien mis deux jours avant de prendre son téléphone et de l'appeler pour l'inviter à venir chez elle ce mercredi soir. Convenant alors des modalités par téléphone, elle n'avait, heureusement, rien à préparer pour le repas du soir. La rouquine avait même été des plus adorables en lui demandant ce qu'elle voulait et pouvait exactement manger. Finalement, ce serait chinois. Hiacynthe ayant commandé une soupe aux vermicelles, quelque chose qu'elle pouvait facilement avaler au complet sans avoir de réels complexe face à son poids.

En attendant sa belle, la mâte de peau alla se préparer, car même si c'était une soirée importante pour elle et plutôt relax', elle voulait que Charlotte s'en morde les lèvres de désir. Enfilant de ce fait, une robe en dentelle rouge moulante, en se maquillant avec un smoky eyes brun et un rouge à lèvres entre le marron et le bordeaux. La sonnerie de la porte fini par retentir. Remettant rapidement un coussin à sa place, la barmaid alla ouvrir la porte, le sourire aux lèvres, priant pour qu'après sa discussion... Charlotte ne rompe pas.

Ouvrant la porte, elle put voir la magnifique créature à la chevelure de feu devant elle.
- Wouah. Je ne savais pas qu'une si belle femme habitait là. Je me suis trompé, peut-être ?, démarra directement Charlotte avec un regard qui semblait lécher toutes les courbes de la femme aux yeux doubles couleurs avec la plus grande attention.
- Arrête un peu de faire ta séductrice, tu n'as pas besoin de ça avec moi !

Hiacynthe la laissa entrer alors que les deux femmes se mirent à glousser.
- Tu as vu, j'ai amené le repas ! Je suis la sauveuse de la soirée !
- Non plus ! On a tout commandé par téléphone, hein, rappelle-toi, en début de semaine, ma chérie.

C'est alors que l'avocate grogna en s'asseyant, rétorquant qu'elle aurait très bien pu oublier de commander ou même de ramener la nourriture à l'appartement.
- Cela t'arrangerais, avoue !, rétorqua-t-elle alors.