Pour le coup, Nikolaï commençait à se demander pourquoi il avait décidé de sortir ce soir. Autrement que pour passer une soirée en compagnie de son bel-âtre blond. Il aurait très bien pu choisir de ne pas rejoindre ce groupe d'amis pour passer un bon moment dans l'intimité d'un coin sombre avec lui, histoire de le faire rougir de gêne encore et encore. Mais bien évidemment, il avait été tellement heureux du dénouement de la soirée de gala que depuis, il disait oui à absolument toutes les demandes de son petit chéri, comme il s'aimait à l'appeler dans l'intimité.
Mais pourquoi le russe grisonnant se demandait ce qu'il faisait là ? Car il faisait office de meuble, depuis le début de la soirée concrètement. Il avait bien parlé un peu quand il pouvait dire quelque chose d'intéressant, mais sinon... Après, il fallait dire que cette réunion semblait des plus mal partie, vu que Léo, celui qui était professeur, enfin, c'est ce qu'il avait compris, avait éclaté en sanglots devant absolument tout le monde. D'un côté, il ne dirait pas qu'il n'était pas insensible à la peine du blond. Simplement, étant d'origine russe, il ne se laissait pas dépasser par ce genre de petit contretemps. Il y avait toujours des solutions, il fallait juste prendre le temps de bien réfléchir voire même de demander son avis à d'autres, ce que le soumis n'avait simplement pas fait par peur.
Après ce passage, il s'était dit qu'on allait remarquer sa présence, pourtant, toujours rien. Car même quand il disait quelque chose, les personnes étaient plus absorbées dans la discussion que par sa prise de parole inopinée. Personne ne lui parlait, même Billy, qui pourtant était à ses côtés, une main sur le genou du tatoué, sous la table. Lui aussi très absorbé par la détresse de son ami. Cela commençait à l'énerver. Finissant par se demander si le blond cendré allait le suivre qu'il décidait de partir du Club et de rentrer chez lui. Mais il décida tout de même de rester, car si ça se trouve, il ne s'agissait que de petits problèmes et les autres allaient enfin demander qui était la personne inconnue assise à leur table habituelle.
Mais non. Toujours pas. Car une femme qui n'était autre que la barmaid du Club fini par se joindre à eux, confirmant que deux femmes étaient alors en couple. Nouvel agacement de plus pour Nikolaï. Car même s'il comprenait l'envie de Billy de ne pas se dévoiler tout de suite... Elliot était bien au courant de ça lui. Il avait même insisté à leur premier baisé !... Tous ses chichis l'énervait. Même si oui, il était prêt à faire des efforts, même à décrocher la lune pour son amour. Malgré tout, il ne pouvait pas cacher son agacement. C'était comme ça. Il pouvait être des plus compréhensifs, mais alors on n'avait pas à lui demander de cacher ses ressentiments là-dessus.
Après, il avait aussi cette question de savoir si justement Billy allait avoir le courage, tout comme Charlotte et Hiacynthe, de l'annoncer à tous ses amis ? Lui qui était des plus timides face à n'importe quelle situation... Bien qu'il s'était ma foi un peu plus affirmé avec l'organisation et le maintien à flots de sa convention. Ou voudrait-il que ce soit à lui de le faire ? Aucune idée. Aucune information. Rien. Nada. Donc... Que faire, en vrai ? Rester silencieux était ma foi, la meilleure solution. Observer. Après tout, c'est en observant qu'on apprenait à connaître les gens. Il avait appris à connaître Hiacynthe notamment, en l'observant travailler. Pas qu'elle l'attirait, mais souvent, quand les trop nombreuses femmes qui l'accompagnait l'ennuyer ou était trop chiantes, il finissait par laisser divaguer son regard sur les membres du personnel du Club.
Posant ensuite son regard sur l'homme aux longs cheveux noir. Lui non plus ne le connaissait pas. Pourquoi était-il là ? Qui était-il ? Une connaissance d'Absynthe ? Ce ne pouvait quand même pas être son petit-ami, car à sa connaissance, la patronne n'en avait aucun. Sauf qu'il eu très vite sa réponse. Morel, le gérant du Clovis. C'est là que lui aussi changea son expression. Elliot avait bien raison de l'appeler connard, après tout ce qu'ils avaient pu observer le soir du run dans ce fameux Club. Comprenant bien le traumatisme du styliste. Lui avait été simplement choqué mais il n'aurait jamais imaginé qu'un endroit aussi permissif et dégradant puisse exister à Bordeaux. Il avait eu d'ailleurs l'idée de déposer une plainte contre ce mec... Il voulait en parler avec Absynthe avant, car elle aussi semblait avoir de l'animosité envers lui. Sauf que finalement, il changea d'idées au sujet d'Erwann. Absynthe avait pris en charge son éducation, semblait-il. Surtout qu'il avait donné raison à tous de lui pardonner, vu ce qu'il avait entreprit. Regardant Elliot, il remarqua que lui aussi, semblant le plus touché, en plus, avait l'air de lui passer cette connerie, comme si ce n'était qu'une bêtise, alors qu'en vérité, il était question de torture, de maltraitance et de proxénétisme. Même si Erwann n'en avait pas forcément conscience, il était entrepreneur et pas idiot pour un sou. Il aurait dû comprendre par lui-même que c'était une grosse erreur. De ce fait, Nikolaï ne lui pardonnait rien. Mais ne dirait rien là-dessus pour autant. Gardant tout ça sous le coude, au cas où un jour ce soit utile.
VOUS LISEZ
Les bas-fonds du Crimson
Non-FictionL'histoire se forme autour du Club BDSM "Le Crimson Klub", ou l'on suit la vie et les problèmes de la bande d'amis de la patronne. Faisant ainsi voir avec humour et amitié le réel milieu BDSM et pas ce monde fantasmé de dominant ténébreux et soumis...