Épisode 15, partie 2: Erwann

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À la fin de la soirée du vendredi au Crimson, avant qu'Erwann se rende à son Club accompagné d'Elliot, Absynthe lui avait demandé de l'accompagner au bar pour boire un dernier verre. Elle lui avait servi un shoot de rhum brun, tout en le regardant de ses yeux si envoûtant. Lui expliquant alors qu'elle avait gagné le pari qu'ils avaient fait. Que par sa volonté de changer les habitudes du Clovis, il avait démontré qu'il avait compris ce qu'elle avait essayé de lui faire voir. La dangerosité du BDSM et qu'il ne fallait pas s'y jeter à corps perdu quand on était un ignorant complet comme lui. Alors, elle lui avait aussi dit que leur collaboration était terminée. Que s'en était fini d'être son soumis par interim. Qu'il avait reçu la formation nécessaire pour comprendre. Donc ça y est ? S'en était fini de venir la voir quand elle le voulait ? De lui répondre au téléphone quand elle l'appelait ? Mais lui... Lui avait encore envie de sortir avec elle, de discuter avec elle sur des sujets variés... Il avait fini par demandé, le regard tremblant s'ils pouvaient toutefois garder contact. Commençant déjà à s'en aller, comme une gazelle se faisant désirer, elle s'était retourné vers lui, un sourire sensuel aux lèvres, lui répondant un « peut-être », de sa voix suave.

Qu'est-ce que ça voulait dire ? Est-ce qu'elle acceptait ? Est-ce que c'était qu'en certaines circonstances ? Comment savoir... Tout ceci lui fit se retourner les neurones pendant pas mal de temps. Tellement que finalement, il l'appela pour l'inviter lundi soir chez lui. Prétextant un repas entre collègues, pour être sûr qu'elle allait accepter. Ce qu'elle fit avec soulagement. Il donna alors rendez-vous à la demoiselle au pied de l'immeuble qui abritait le Clovis.

Erwann se prépara comme toujours quelques minutes avant, restant très simple pour cette fois, même s'il était vrai qu'il voulait la séduire, ça ne servait à rien de lui faire peur en se mettant totalement sur son trente-et-un pour une soirée dites « entre collègues ». Descendant enfin, il la retrouva, habillée d'une robe moulante et courte en cuir. Il fallait le dire, elle était éblouissante dans toutes les circonstances possible et imaginable...
- Eh bien ? Je pensais qu'on allait chez toi.
- En effet, j'habite tout en haut.
- Tu n'habites pas tout en haut, c'est faux. Il y a ton bureau en haut.
- Oui, mais au-dessus se trouve mon penthouse, Absynthe. Pourquoi sembles-tu si réticente à me suivre ? Je ne vais pas t'enfermer dans ma tour comme Raiponse après tout. Et je suis sûr que tu as informé Léo de là ou tu te trouves.
- Hum... En effet. Mais avoue que me séquestrer te fait sûrement envie...

Et elle n'avait pas idée à quel point. L'entraînant avec elle vers une autre entrée du Club, qui était celui réservé à l'habitant de l'immeuble, avec une petite secrétaire et un vigile dans une toute petite entrée discrète, ils entrèrent dans un ascenseur qui les amena directement à son appartement. Cet ascenseur s'arrêtant d'ailleurs au bureau juste en-dessous lui aussi. Entrant ensemble dans le penthouse, une bonne odeur de nourriture asiatique embaumait déjà l'appartement.
- Je ne savais pas que tu cuisinais..., lui dit-elle l'oeil sévère, avec un sourire qui en disait long.
- Je ne cuisine pas, tu me prends pour qui ? J'ai un chef qui cuisine pour moi, c'est lui qui prépare le repas.
- Eh bien... Toutes les idées que j'avais sur toi sont bonnes. Enfin, presque toutes.

Elle avait gloussé en posant sa veste sur l'un des canapés. Le brun alla directement en direction de son meuble à alcool pour venir lui servir un rhum ambré, comme elle l'aimait. Revenant avec un verre de whisky pour lui. Pendant que le chef cuisinait à côté, les deux parties discutèrent tranquillement de la vie de leurs Clubs, et notamment, Absynthe s'intéressa de savoir comment avait réagi son équipe face à la réunion qu'il avait tenue vendredi soir avec Elliot.
- Eh bien... Certains ont fait une tête de six pieds de long, mais on bien comprit le problème une fois les tenants et aboutissants expliqués par le styliste. Par contre, un des dominants à démissionné.
- C'était celui qui avait fait du mal à Elliot ?
- Oui, tout à fait. Et pas pour ce que je pensais. Au départ, je pensais que c'était car il se sentait coupable d'avoir fait aussi mal à Elliot, qui était en face de lui à lui expliquer ses fautes. Mais en vérité... Dans sa lettre de démission, il disait que c'était inadmissible de demander tant de rigueur, qu'un dominant n'avait d'ordre à recevoir de personne... Très particulier ce gamin.
- Gamin ? Il avait quel âge ?
- Dix-neuf ans, mais j'appelle gamin ceux qui n'ont pas encore vingt ans aussi...

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant