Épisode 10, partie 1: Absynthe

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[Alcool] [Nudité] [Violence psychologique] [Douleur physique]



Cela faisait bien deux jours que la soirée d'Halloween venait de se terminer. Elle avait eu un grand succès, comme tous les ans, mais cette fois, Absynthe pensait vraiment que c'était une pure réussite, vu qu'en plus, cette soirée avait eu un tournant majeur dans la vie d'une de ses amies. Equinoxe, la tatoueuse du groupe avait réussi à affronter son ex-conjoint avec qui elle avait failli se marier, rendez-vous compte ! La bande avait fêté ça jusqu'au petit matin, bien après la fermeture du Club.

Sauf que depuis hier, donc, depuis lundi après-midi, la patronne du Club se posait pas mal de questions. En réalité, la brune aux yeux mauve ne se sentait pas réellement... Bien. Ne sachant pas vraiment ce qui lui prenait. Simplement, elle n'arrêtait pas de penser à Equinoxe. Et à Gaspard aussi... Elle avait même rêvé qu'elle lui arrachait les couilles alors qu'il était attaché au fin fond d'une chambre du Club.

Elle avait fini par rentrer chez elle, car travailler était tout simplement impossible tellement elle gambergeait autour de tout ça. Gaspard avait appelé Equinoxe « ma belle » et cela avait profondément affecté notre dominatrice préférée. Ressassant en boucle la scène et ce ton si particulier qu'avait eu ce connard égocentrique pour lui parler. Cette pensée l'avait fait étrangement fantasmer et elle n'arrivait pas à déterminer pourquoi.

Allongé dans son canapé, elle attrapa son téléphone portable pour regarder l'heure. Il était environ seize heures. Ce n'était ni trop tôt, ni trop tard. Alors, elle composa le numéro de la personne qu'elle appelait souvent dans ses moments-là. Léo. À peine trois sonneries et il répondit. Ouf, elle avait eu raison, il n'avait plus cours à cette heure-là. Il était sûrement en train de travailler sur son ordinateur autour d'un café.
- Absynthe ?
- Oui, Léo... Excuse-moi de te déranger, c'est juste..., elle se tut alors. N'arrivant pas à confier la suite.
- Oui ? Tu sais que tu peux tout me dire.

Toujours rien. Un blanc. Aucun son ne semblait vouloir sortir de sa bouche trop sévère.
- N'ayez pas peur Déesse... N'ayez peur de personne. Vous êtes légitime face à votre détresse.

Voilà qui fit doucement trembler la dominante. Léo trouvait toujours les mots pour la rassurer, lui refaire avoir confiance en elle, en ses capacités pendant ses moments de doutes. Un sourire se dessina sur ses lèvres, soupirant de soulagement face à cet appel, qu'elle avait vraiment bien fait de passer.

- Gaspard avait une façon particulière d'appeler Nox', dimanche soir. Tu sais, le « ma belle », et... En fait, je n'arrive pas à me le sortir de la tête.
- Comment ça ?, interrogea le professeur, qui semblait de plus en plus intrigué dans le ton de sa voix.
- En fait... Je n'arrête pas de m'imaginer en train de l'appeler comme ça... Alors qu'elle est attachée dans ma cave... J'en rêve même la nuit..., à cette pensée, elle se mordit la lèvre. En effet, en réalité Absynthe voulait soumettre Equinoxe. Elle voulait être la seule à pouvoir l'appeler ainsi. Sa soumise, sa toute belle, rien qu'à elle.

La patronne put entendre un soupir résigné à l'autre bout de la ligne. Ce qui lui fit froncer les sourcils.
- Tu te l'avoues enfin ? Il était temps...
- Euh... Pardon ?
- Oui, Absynthe, écoute, je te connais, je suis ton meilleur ami..., on pouvait alors entendre le professeur se servir une tasse de café. Tu as toujours voulu soumettre Equinoxe. C'est pour ça que tu avais accepté sa demande. Même si tu ne t'en souviens pas vraiment...

En y repensant plus sérieusement, c'est vrai qu'elle avait forcément accepté la demande de soumission de son amie car elle voulait un minimum d'elle en tant que soumise, sinon elle aurait refusé directement. Quelle idiote elle avait été. Se prenant de plein fouet sa peine qui surgissait d'un coup. Elle avait été idiote de la faire poireauter comme ça. Elle s'en était mordu les doigts en s'excusant, et maintenant... Son coeur lui faisait mal, car elle se rendait compte qu'elle aurait vraiment voulut l'avoir pour elle. Mais le travail et son obsession jalouse pour Léo n'avaient fait que l'aveugler.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant