Épisode 4, partie 2: Charlotte

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C'est quelques jours plus tard que tout s'enclencha dans le cerveau de la rouquine. Pendant ce laps de temps, elle avait simplement observé la magnifique femme couleur chocolat. Malheureusement, son enquête de terrain n'avait pas été concluant. Surtout quand Nathaniel l'a cramé littéralement alors que Samantha était à moins d'un mètre d'eux, par conséquent, entendait tout. Avait-elle deviné qu'elle voulait trouver quelque chose pour l'aborder, mieux la connaître ?

Ça, Charlotte n'en était pas bien sur. Cette fille avait trop peu d'expressions faciale. Sauf quand on abordait un sujet geek. Dans ces moments là, il fallait absolument qu'elle l'ouvre pour balancer son puits de science.

La jeune femme se perdait encore dans la contemplation de cette beauté d'ébène, dont le bureau était juste en face du sien... Le patron n'avait pas choisi de l'aider vu la où il l'avait assigné. Il y avait pourtant un autre bureau vacant, à sa droite, près de Nathaniel !
Hum...

En y réfléchissant bien, non, c'était bien comme ça. Si les deux objets de ses fantasmes étaient côte à côte, qui sait ce qui pouvait arriver, Carter, comme elle aimait l'appeler, aurait très bien pu tomber dans les filets du bel hipster. Même si, la rousse pouvait affirmer qu'il ne cherchait pas vraiment. Ni plan cul, ni grand amour... Il était totalement passif. Attendant patiemment. Si une fille l'abordait, la, c'était autre chose. Généralement, en tout les cas, dans les souvenirs qu'elle avait de lui pendant leurs études... Il n'abordait personne, et quand une fille venait à lui, il fallait vraiment que ce soit son genre, sinon, il l'envoyait littéralement chier, mais pas méchamment non plus.
D'ailleurs... À bien y réfléchir... Elle n'avait jamais su quel était le type de femme qui pouvait plaire à Nathaniel... Il faudrait qu'elle lui demande à l'occasion...

Toutes ces réflexions à propos de son collègue et plus vieil ami attisa sa curiosité. Un nouvel objectif à son envie de chasse perverse ? Probablement, vu qu'elle avait en objectif secret, bien caché, de le foutre dans son lit...

Bon, aller ! C'était aujourd'hui ou rien ! Il fallait qu'elle arrive à se rapprocher d'elle. Justement, un dossier difficile à lire lui était tombé sous la main le matin même. Une bonne raison pour tenter sa chance. Satan et le Dieu du BDSM l'avait en bonne grâce depuis quelques temps, elle était bien trop chanceuse à son goût. Se demandant quand est-ce que cela allait s'arrêter et lui balancer le revers de la médaille en plein la gueule. Malheureusement pour elle, n'ayant aucune prédisposition extralucide, elle ne pouvait qu'attendre pour savoir...

Regardant le document qu'elle avait en main depuis déjà presque une heure pour essayer de trouver une ligne, écrite à la main par le client assez difficile à déchiffré pour pouvoir enfin se lever de son bureau. Oui, elle avait cette feuille en main depuis au moins quarante minutes, puisqu'elle ne faisait que de baver devant sa nouvelle trouvaille d'onyx.

Voilà ! Cette ligne-ci ! Tellement incompréhensible... Ce devait être un petit vieux qui avait écrit la lettre. L'écriture était tremblante et en pattes de mouches. Soufflant un grand coup pour reprendre contenance, elle se leva, pour s'accroupir au niveau du bureau de Carter.
Le patron était un homme étrange et aigri. Il avait meublé les locaux avec des bureaux vraiment bas. C'était bien plus simple de s'accroupir pour être au même niveau que la personne qu'on venait voir, plutôt que rester debout et devoir se pencher dangereusement.
- Eh, Carter, excuse-moi, mais tu arrive à lire la cinquième ligne ? J'ai un peu de mal, le client écrit comme un chien mouillé...

Samantha posa son stylo, regardant la rousse, exaspérée. Elle n'aimait pas être dérangé. Charlotte le savait mais bon, comment l'aborder sinon ? Elle avait l'impression que ce bout de femme se fermait totalement au monde pendant son travail. C'était sa faute à elle ? Ou bien juste car Carter ne voulait pas se lier avec ses collègues ? Grande question. Dont elle n'aurait peut-être jamais la réponse...
- Laisse-moi regarder... C'est vrai que l'écriture n'est pas très propre...

La femme de couleur prit alors le document des mains de Charlotte. Leurs mains se frôlant quelques secondes. Secondes de trop, visiblement, vu la teinte rose, rouge même, que prirent les joues de notre lesbienne préféré.
- Oh... Tes mains sont vraiment douces...
Attend... Attend, attend, attend !! Elle n'avait pas dit cette phrase à haute voix ? Si ?...
Oui... Elle l'avait dit à haute voix...
Merde ! Merde, merde de merde...

Son corps se mit instantanément à transpirer. Jamais auparavant elle n'avait autant transpirer... Elle n'était pas du genre à mouiller autant. Ce qui la surprit. Ne comprenant pas ce qui se passait dans sa tête, dans son organisme. Pourquoi son corps réagissait-il ainsi ? Pourquoi cette femme lui faisait-elle autant d'effet ?

En parlant de Carter, celle-ci avait sourit.
Souri. Elle avait sourit !
- C'est normal, je me passe souvent de la crème pour qu'elles soient aussi douces...

Charlotte avala, sans le vouloir, sa salive bruyamment. Ce qui fit encore sourire, même rire Samantha...
Mais whattt?!...
Qu'était-il entrain de se passer ? Qu'avait-elle fait pour que la nouvelle s'ouvre comme ça ?
Elle était pire qu'une coquille d'huître depuis son arrivé. Et là, elle s'ouvrait un peu à elle ?
Franchement perturbant. Surtout qu'elle avait utilisé un ton presque mielleux pour lui répondre...
Qu'est-ce qu'elle avait derrière la tête celle-là... Bon, après, cela ne lui faisait pas vraiment peur.
Juste elle ne s'attendait pas au changement d'humeur. Du coup, une question lui traversa l'esprit.

Sam' Carter allait-elle tenter quelque chose ? L'inviter ? Lui passer son numéro de téléphone ? Autre chose peut-être ? Ou rien...

Cela l'intrigué, elle avait qu'une envie : attendre. Attendre pour voir. Charlotte n'aimait pas attendre, mais alors pas du tout. C'était l'un de ses points faibles.

Finalement, sans attendre la réponse de sa collègue par rapport à la lettre de son client, Charlotte se releva, un peu hagard. N'arrivant tout de même pas à se remettre de ce qui venait de se passer, pour se rasseoir à son bureau et se plonger dans le travail mais toujours avec ce regard vaporeux, hagard. Jusqu'à la fin de la journée, quand elle se leva, pour partir, sans même dire au revoir à Nathaniel, comme elle le faisait à chaque fois.

Soudainement, au détour d'un couloir, Carter s'avança devant elle, d'un pas, sans bruit, les bras croisés dans le dos, d'un aire de dire qu'elle connaissait un secret de sa collègue. Avançant sa main vers la veste de la rouquin pour y déposer un bout de papier plié.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant