Épisode 17, partie 5 : Erwann

3 0 0
                                    

Erwann avait reçu une lettre de la part d'Absynthe, en suivant de celle qu'il lui avait lui-même fait parvenir. Et il fallait bien avouer qu'il s'attendait à tout sauf à ça. Une invitation pour aller chez elle le lendemain soir. Que voulait-elle ? Le rejeter publiquement ? Aller savoir, cette femme avait de ses idées quelques fois.

C'est donc bien le lendemain à presque dix-huit heures qu'Erwann se préparait à partir de son penthouse. Pour le coup, il n'était pas habillé comme d'habitude. Enfin, si. Toujours avec chemise et pantalon de costume, mais pas en costume complet. Il était tellement stressé qu'il ne voulait pas se sentir ensserré dans ses vêtements.

Il allait sortir de chez lui, quand une bouffée d'angoisse se déclara. Violente et comme jamais il n'en avait connu. Il fallait dire qu'il n'en avait pas connu souvent dans sa vie. Se retrouvant totalement figé devant sa porte d'ascenseur, complètement incapable d'appuyer sur le bouton d'appel. Que fallait-il qu'il fasse, bon sang ? Il hésitait entre aller la voir et se laisser humilier, ou bien fuir comme un lâche. Lâche qu'il n'avait jamais été. Sauf que cette femme... Cette femme inspirait en lui tellement de choses contradictoires que s'en était trop déroutant.

Lui qui n'avait jamais eu peur de rien avait peur du regard d'une femme sur lui. Surtout qu'il s'était pleinement confié dans la lettre qu'il lui avait fait parvenir... Prenait-elle tout ceci au sérieux ? Le croyait-elle véritablement ? Trop de questions sans réponses qui n'arrêtaient pas de tourner dans son esprit. Et il n'avait absolument personne à qui parler pour avoir un conseil. D'accord, il pouvait clairement téléphoner à Elliot à sa boutique. Mais il n'était pas vraiment ami, comme avec tous les autres...

Soudain, il sentie une gêne dans sa gorge. Accourant jusqu'à ses toilettes pour ouvrir la cuvette et déverser les contenu de son estomac dans celle-ci. Il était totalement en panique. Tellement que son corps ne savait pas comment réagir à tout ça. Finalement, il resta un très long moment assit dans ses toilettes, se sentant vide et le cerveau anesthésié, laissant le temps s'égrainer petit à petit, sans faire attention.

Jusqu'à ce qu'une personne apparut devant lui, s'abaissant à sa hauteur pour lui parler.
- Eh bien ? Tu as avais si peur de ma réaction ?

Cette voix. Il la connaissait et l'adorait en même temps. Absynthe ? Relevant le regard, il confirma son sentiment. C'était bien la dominatrice qui était là, chez lui, une douce expression sur le visage, qui l'aidait à se relever, pour l'amener dans sa chambre.
- Qu'est-ce que tu...
- Il est presque dix-neuf heures Erwann. Je me suis dis que tu avais sûrement peur de venir. Alors je suis venue. Pas pour te faire de reproches. Simplement, il faut parler de tout ça, en face à face.

Sans rien ajouté, elle alla dans le salon pour ramener sur un plateau deux verres de whisky, des glaçons et un verre d'eau pour lui. Posant tout sur le lit, elle s'assit à son tour, pas trop près de lui.
- Alors... Tu as lu ma lettre... dit-il presque timide.
- Oui, et... Elle m'a beaucoup touchée.
- Comment ça ?

Erwann semblait ne pas comprendre. Déjà, parce qu'Absynthe semblait bien plus douce qu'auparavant. Ensuite... Comment avait-elle pu être touché par sa déclaration ? Elle qui était pourtant si froide...
- Car tu m'as confié tes plus noirs désirs. C'est quelque chose que tu n'aurais jamais fait avant notre rencontre.

C'est vrai, il n'y avait pas pensé. Elle n'avait pas tort. Mais à cette pensée, il ne put s'empêcher de rougir. Ses plus noirs désirs étaient d'être à ses côtés, autant en affaire, qu'en sentiment et en domination. Elle prit son whisky, y ajoutant des glaçons, pour les faire tourner dans le verre dans un bruit apaisant.
- Tu pensais que j'allais te rejeter ? demanda-t-elle, la voix tout de suite un peu plus distante.
- Oui... Après tout, tu es quelqu'un de très inaccessible. Normal de douter. Surtout quand on voit la relation que tu as avec ton meilleur ami.
- Léo n'a rien à voir dans tout ça. C'est un élément extérieur.
- Alors quoi ? Tu vas me dire que tu acceptes ce que je t'ai avoué ? Tu ne vas pas plutôt m'humilier là, tout de suite ? Après tout, je dois te dégoûter, un mec typé dominant qui fini par plier le genou... Ce n'est pas ton genre...

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant