La soumise d'apparat de ce soir venait de terminer son contrat. Juste après la discussion avec son amie et gérante du Club, celle-ci lui donna une petite enveloppe. Elle était remplie d'argent liquide. Environ cent euros. Ce qui n'était pas rien. Servir d'apparat pour un spectacle, une présentation ou une réunion était toujours très pratique pour arrondir les fins de mois. Même si en soit, les possibilités de servir étaient minime. En effet, il n'y avait pas tant d'évènements que cela.Equinoxe s'en repartie chez elle. Sans même saluer Elliot. Elle aimait son meilleur ami, sincèrement. Malheureusement, elle n'était absolument pas prête à affronter son débit de parole infini et tout particulièrement sa manie d'être aussi curieux qu'un écureuil, ce soir. C'était là les nombreuses tares que le brun possédait. Mais c'est ce qui faisait son charme après tout, ne pensez-vous pas ?
La tatoueuse décida de rentrer à pied. Habituellement Absynthe apprêtait un taxi ou plutôt un Uber pour ramener ses amis chez eux, comme les vendredis soirs, qui venait les chercher puis les ramener. Pas aujourd'hui. La jeune femme avait besoin d'être seule après avoir été autant entouré. Tout le vacarme autour d'elle était atroce quand elle avait ses moments de déprime. On ne pouvait pas aller jusqu'à dire qu'elle était en crise, car elle n'avait pas d'angoisse, ni de panique. Non, elle se sentait juste complètement désemparée. Marchant alors à petite allure dans les rues pas encore trop sombres de Bordeaux pour rejoindre l'arrêt Belcier du tram C. Elle n'avait pas beaucoup de trajet à faire à pattes depuis le Club. Par contre, le trajet de retour était un peu long. Elle avait fini par mettre ses écouteurs sur les oreilles, avec du Eluveitie à fond pour ne pas entendre ce qu'il se passait autour d'elle. Même si... En soit, vu l'heure, il n'y avait absolument aucun bruit et personne dans les rues. À l'intérieur du tramway, le chauffage était agréable. Elle adorait vraiment avoir chaud quand elle était fatiguée. Pas une chaleur étouffante, mais plutôt une douce chaleur réconfortante.
Enfin chez elle, la tatoueuse soupira bruyamment. Heureuse d'être enfin en sécurité dans son appartement. La clé dans la serrure tournée, personne ne pouvait entrer sans son consentement. Pas même Elliot, qui pendant un temps avait la manie de la suivre jusqu'ici quand elle ne voulait pas lui dire ce qui l'a tracassait. Heureusement, ce soir, il avait le cerveau bien trop prit par la présentation de sa collection. Le latex passait toujours avant toute chose chez lui. Même sa meilleure amie. Chose qu'Absynthe lui reprochait souvent, alors qu'Equinoxe ne disait jamais rien, trop soumise pour donner son avis là-dessus. Surtout qu'elle ne voulait pas craindre une dispute entre elle et le styliste pour fissurer leur longue amitié.
Toujours le dos contre sa porte, elle finit par s'avancer, mais tout en se déshabillant complètement (enfin... en gardant sa petite culotte) sur le chemin jusqu'à son lit. Semant ses vêtements sur le trajet. Le petit Poucet serait au paradis ! Pour finir par sauter en s'affalant sur le tant désiré matelas. Elle n'en pouvait plus. Ses nerfs avaient été mis à rude épreuve ce soir. Même si Elliot ne lui avait pas sauté dessus, elle avait senti le regard lourd de sens d'Absynthe sur son dos. Elle s'inquiétait pour elle, c'était certain, mais elle ne pouvait pas lui parler de ce qui n'allait pas, car comme toujours, elle allait éluder la question.
Regardant le plafond, en petite culotte noire sur son lit, elle soupira de lassitude. Pourquoi la vie était si dure ? Pourquoi Mère Nature ainsi que les autres puissances de la création en avaient décidé ainsi ? Elle ne croyait nullement en une entité supérieure, par contre, elle s'adressait à celle-ci quand elle en avait marre. Pas suicidaire notre tatoueuse, c'était tout le contraire. Justement affreusement dépressive.
Il fallait qu'elle se change les idées. Le problème ? L'envie de regarder quelque chose n'était pas là, ni celle de lire, ni celle de dessiner... Par réflexe, elle attrapa son Mac pour le poser sur son lit. Se tournant sur le ventre, elle l'ouvrit, les jambes levées, battant dans les airs distraitement. Finissant par aller sur le forum de discussion qu'elle fréquentait de plus en plus chaque soir pour parler en message privé avec une seule et même personne. Ce Dr.Nath. Il l'a fascinait de plus en plus.
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Les bas-fonds du Crimson
Non-FictionL'histoire se forme autour du Club BDSM "Le Crimson Klub", ou l'on suit la vie et les problèmes de la bande d'amis de la patronne. Faisant ainsi voir avec humour et amitié le réel milieu BDSM et pas ce monde fantasmé de dominant ténébreux et soumis...