Épisode 15, partie 5: Absynthe

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Depuis vendredi, Absynthe était, comme promis, venu à la boutique et à l'appartement d'Elliot, pour supprimer les messages insultants de la part de son père. D'abord sans les écouter, puis... Elle avait craqué, bien trop curieuse des mots utilisés par le Lord. Ce qui fini par la mettre dans une rage folle. Réfléchissant de ce fait à un moyen définitif pour que cet homme laisse enfin tranquille son ami qui ne méritait pas un tel traitement. C'est après une longue réflexion qu'elle trouva la solution. Enfin... La solution... Pas vraiment, plutôt, un moyen pour arriver à ses fins.

Elle allait inviter les deux parents à venir manger chez elle, puis, elle les emmènerait prendre un verre au Club, pour qu'ils voient l'utilité d'Elliot de leurs propres yeux. C'est donc sans même le dire à Elliot, ne voulant pas le mettre au courant, pour qu'il puisse hypothétiquement refuser son aide, qu'elle subtilisa le numéro de téléphone de la chambre des parents à leur hôtel. Pour, une fois rentré chez elle, leur passer un coup de fil.
- Bonsoir, je m'appelle Absynthe Raven, je suis une amie d'Elliot et j'aimerais vous inviter à dîner, pour pouvoir discuter de votre fils, en son absence, bien évidemment.

C'était un coup à se prendre un vent, c'était certain, mais elle avait tourné sa phrase de sorte que le père puisse penser qu'elle voulait renvoyer Elliot chez lui, ou quelque chose dans le genre. Heureusement, le père accepta, proposant mercredi soir. Elle lui communiqua son adresse et enfin, se lança dans la préparation de tout ça... Car il fallait avouer qu'Absynthe ne savait pas cuisiner le moins du monde... Vraiment pas.

D'abord, elle avait essayé de cuisiner un plat raffiné, mais assez dure à réaliser. Du pigeon aux truffes... Cela avait été immonde, une réelle perte de temps et d'argent pour la patronne. Pour finalement... Demander de l'aide à Erwann, qui lui prêta gracieusement son cuisinier habituel, heureusement pas celui de sa dernière soirée avec lui, pour ce repas...

Le recevant le jour avant, ils avaient discutés du repas. Disant qu'il fallait faire à manger pour un Lord anglais, l'homme resta sur le pigeon aux truffes qu'elle avait essayé. Clairement, elle aurait dû demander de l'aide au patron du Clovis bien avant de mettre la main à la pâte... Cela aurait était bien plus simple pour elle. Mais bon, au moins, elle aurait le mérite de dire à ses amis qu'elle avait essayer de se mettre à la cuisine. En commençant par le niveau expert, certes, mais tout de même.

Alors, le soir du mercredi venu, elle se prépara, enfilant son ensemble préféré habituel. Un pantalon en cuir noir et un haut bouffant, type pirate, rouge. Ponctuant la tenue par un rouge à lèvres rouge, faisant ressortir ses yeux. Elle sorti enfin de son appartement, pour se rendre au bout de la petite rue dans laquelle son entrée se trouvait, pour retrouver les deux parents, en manteaux luxueux, regardant autour d'eux comme si on allait les dépouiller sans scrupules.
- Bonsoir, je suis Absynthe.
- Ah ! Enfin ! Vous auriez pu directement nous donner rendez-vous devant votre appartement ! critiqua d'un ton sec le père.
- Ne vous inquiétez pas. Le quartier est assez sur, même si mon Club se trouve à proximité. Je m'excuse, mais mon appartement se trouve dans cette petite rue. Je le voulais collé à mon établissement pour pouvoir m'y rendre sans difficulté en cas de problème.

Face à cette révélation, le père pâlit d'un seul coup... Equinoxe l'avait prévenu que l'homme était assez limite. Eh bien ce soir... Allait se dérouler la bataille des dominants, Absynthe n'allait en aucun cas se laisser marcher sur les pieds par un Lord, aussi affluent qu'il soit. Ici, on était en France, son titre, elle n'en avait cure.
- C'est une bonne idée... Vous travaillez la nuit, alors être à proximité de votre entreprise... C'est vraiment pratique, lâcha la mère, d'une petite voix, malgré son sourire chaleureux pour la brune. Sans doute ne voulait-elle pas être désagréable pour son mari.

Pourtant, elle trouvait la mère un côté gentil. Sans doute, était-elle de l'époque ou les femmes devaient absolument être soumise à son mari, ne rien dit, obéir... Pourtant, elle semblait être attachée à son fils, pour avoir essayé d'entrer en contact avec lui. Peut-être s'ennuyait-elle de lui. Donc, les deux parents n'étaient pas forcément totalement opposés à lui. Seulement le père. Étrangement, cela ne la surprenait aucunement. Enfin arrivé devant les escaliers en fer, elle les monta doucement jusqu'à sa porte pour les faire entrer dans son grand appartement. La mère poussa un petit couinement de satisfaction.
- Ohhh, mais c'est vraiment très beau chez vous !
- Merci Madame, je n'aime pas vraiment les choses anciennes et les breloques, le moderne et minimaliste me convient parfaitement.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant