Épisode 6, partie 6: Equinoxe

11 1 0
                                    

'C'est une idée comme ça. N'en tiens pas compte si tu n'en a pas envie. Mais... Et si on se rencontrait, pour de bon ? Autour d'un verre ?'

C'était le SMS que ce Nathaniel avait envoyé à Equinoxe il y a environ quatre jours. Un SMS qu'elle n'arrêtait pas de relire depuis, en rougissant à chaque fois. Ne comprenant pas pourquoi elle rougissait ainsi d'ailleurs. Elle ne connaissait cet homme ni d'Eve, ni d'Adam, pourquoi il la faisait rougir ? En un sens, on pouvait dire que notre tatoueuse préférée était similaire à Charlotte.
Charlotte allait trop vite dans ses relations. Quand à Equinoxe, elle tombée amoureuse extrêmement rapidement. Caractéristique qui pouvait devenir problématique. Était-elle en train de tomber amoureuse d'un homme simplement grâce à des échanges écrits ?

En y pensant sérieusement, oui, c'était tout à fait possible.
C'était bien le genre d'Equinoxe, de tomber amoureuse de la façon d'être ou de parler de quelqu'un avant de le connaître véritablement.

Pourtant, elle n'avait toujours pas répondu à Nathaniel. Pendant les quatre longues journées qui passèrent, pas un seul autre message du bel inconnu. Ce qui était étrange, il fallait l'avouer. Peut-être s'était-il résigné, vu que la jeune femme au bout du fil ne lui avait toujours pas répondu ? Ou alors, comme il avait dit qu'il était avocat, il était peut-être trop occupé pour relancer la conversation. Equinoxe n'avait pas encore franchit le pas de l'appel, même si elle en mourait d'envie. D'entendre la voix de l'homme avec qui elle échangeait depuis si longtemps. Y aller progressivement, pour ne pas être déçu.

Nous étions un samedi matin, un samedi matin un peu froid, comme on pouvait en avoir à Bordeaux. La soumise se dirigeant d'un pas décidé vers son shop. Celui-ci n'ouvrait jamais le samedi, habituellement, vu que ce jour-là, elle était au fond de son lit à récupérer de sa soirée du vendredi avec la bande. Comme elle n'y allait plus, ses débuts de week-ends devenaient désespérément vide. Alors elle avait fini par y caser certaines grosses pièces qui lui tenait à coeur pour se faire plaisir. Sur le chemin, elle relisait ce SMS, se mordant la lèvre inférieure en pensant ce à quoi Dr.Nath pouvait ressembler. Il ne lui en fallu pas plus pour se dire que finalement, entendre sa voix l'aiderait grandement à le reconnaître le soir de cette fameuse rencontre.

Une fois bien au chaud, à l'abri des regards derrière les portes closes de son établissement, elle appuya sur le bouton vert d'appel pour contacter Nathaniel. L'attente ne fut pas longue, puisqu'au bout de deux sonneries, il décrocha.
- Equinoxe ? Quelque chose ne va pas ?, venait-il de demander, à l'autre bout du téléphone.

Ce fut un bluescreen instantané pour la demoiselle. Nathaniel, qu'elle ne connaissait aucunement, venait de répondre et de lui demander, le plus naturellement du monde, si quelque chose n'allait pas. Comme si ils se connaissaient depuis toujours. Comme avec Absynthe ou Elliot. Mais ce qui l'a surprit encore plus... Le son de sa voix. Elle était suave, grave et sensuelle. Tout pour la faire chavirer. Le petit plus ? Tout comme avec les SMS, il semblait attendre sa réponse, calmement, sans rien dire. Ni énervement, ni affolement. Ce qui était rare avec les gens qu'elle connaissait.
- Salut ! Non ! Non... Tout va bien. Je t'appelle juste... D'ailleurs... J'espère que je ne te dérange pas ?..., sa voix était minusculement timide. Se passant une mèche derrière l'oreille, elle attendait une réponse en se mordant la lèvre.

Dans sa tête, c'était le bordel, un véritable champ de bataille, sans les militaires bien entendu, mais avec les explosions. N'arrêtant pas de se demander si elle avait fait le bon choix que de l'appeler un samedi matin. Peut-être décompressait-il de sa semaine. Peut-être même qu'elle le dérangeait, mais qu'il avait répondu par pure politesse.
- Non, tu ne me dérange pas. J'attendais un signe de toi. Avec impatience., la fin de sa phrase s'accentua d'un petit rire discret et contenu.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant