Épisode 6, partie 3: Equinoxe

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Equinoxe était chez elle aujourd'hui. Assez mal depuis quelques temps, elle s'était mise en congés maladie. Sa psychiatre ayant appuyée cette demande, voyant bien qu'elle n'était vraiment pas en état émotionnel de continuer à faire son travail correctement. Depuis le début de cette période de mal-être, elle n'avait répondu aux SMS de personne, sauf bien évidemment de son employée quand elle avait des questions par rapport au shop. Quoi de plus normal ? Elle ne pouvait pas la laisser dans la merde que la jeune femme avait laissée derrière elle. Le reste de son entourage était ghosté. Passant son temps cloîtré dans son appartement.

C'était très dur pour elle de s'obliger à sortir. Déjà, elle ne voulait pas croiser les autres de la bande du Crimson. En aucun cas et surtout pas Absynthe. Pourquoi ? Parce que c'était la cause principale de son état. En réalité, le Crimson tout court et le BDSM était la cause de son état. C'était de plus ne plus difficile pour Equinoxe de continuer à être une soumise sans dominant. Cela lui pesait intérieurement.

Aujourd'hui, elle portait sa grenouillère pilou-pilou en forme de Stitch et était recouverte de ses couvertures. Moment détente. Enfin, elle essayait que ce soit un jour avec que de la détente. Un peu de dessin, de la lecture et du chill sur Netflix avec une part de pizza et une bonne bière artisanale. Sortir aurait pu l'aider aussi, mais elle ne voulait pas. N'ayant pas l'humeur de sortir dehors. Surtout si elle devait sortir seule, elle ne se voyait pas sortir seule pour boire une pinte dans un bar sombre. Cela rajouterait de l'alcool triste à son humeur et ce n'était pas à espérer. La jeune femme aux cheveux violet avait en plus de ça peu d'amis. À part ceux du Crimson, elle connaissait quelques tatoueurs, mais ne traînait pas vraiment avec eux. Passant le plus clair de son temps avec Elliot, Absynthe et les autres. Même son Noël était toujours à connotation BDSM.

Sa thérapeute lui avait dit que peut-être ce milieu était la cause de son mal-être profond. Déjà, elle vivait encore assez dans l'ombre de son ex petit-ami et maître. C'était compliqué pour elle de remonter la pente. Pas que la spécialiste lui dise qu'il fallait arrêter ses pratiques, simplement, elle lui avait conseillé de peut-être mieux s'intégrer au monde du tatouage pour ce faire d'autres connaissances, car quand on reste cloisonné à un seul type de socialisation, c'était compliqué d'en sortir et on pouvait vite étouffer. Un peu comme dans une secte, sans que s'en soit une. Car on aura toujours cette pensée « Que penserait les autres si je ne les voyais pas ? ». Certes, ses amis étaient ouverts d'esprit et accepteraient. La vie personnelle d'Equinoxe était la sienne, ils n'avaient rien à redire. Mais il était vrai qu'intérieurement elle se demandait souvent ce que la patronne du Club pouvait penser d'elle.

Le problème avec notre petite chose colorée, c'est que quand elle était dans des états de tristesse, elle regardait des séries et écoutait des musiques tristes et très noires. Jamais quelque chose de joyeux qui pouvaient la faire rire. Absolument jamais. En profitant pour pleurer encore et encore à l'abri dans son appartement. Faites-vous la même chose ?

Dans l'après-midi, toujours devant Netflix, alors que madame piquait gentiment du nez pour s'endormir devant sa série, regardant Vampire Knight, elle rouvrit les yeux en sursaut. Vous savez, comme quand on se rend compte qu'on s'endort. Mais cette fois, en plus fort. Poussant même un petit couinement de stupeur. Quelque chose avait vibré dans ses draps. Cherchant à tâtons, les yeux pas vraiment en face des trous, elle percuta quelque chose avec sa main qui se trouvait entre son drap et sa couette. Plongeant sa main dans l'interstice, elle y préleva son téléphone portable. Mince alors, elle l'avait complètement oublié celui-là. Ne l'ayant pas regardé depuis pas mal de temps. Sachant très bien qu'elle avait pas mal de SMS d'Elliot, mais elle ne les regardait pas. Sinon, elle allait se sentir coupable.

Elliot, c'était son meilleur ami, même s'ils n'avaient pas la même complicité qu'Absynthe et Léo. C'était quelque chose de très enviable, mais ce n'était rien, car ils avaient leur lien rien qu'à eux du coup. Malheureusement, elle n'arrivait pas à se confier là-dessus au brun. C'était trop dur. Ce sujet était tellement particulier pour tous les deux. Surtout que le styliste avait tendance à sans le vouloir amoindrir le mal-être d'Equinoxe par rapport à la soumission. Disant que ce n'était pas grave si elle n'avait pas de maître. Et que même si Absynthe lui avait fait la promesse d'être sa maîtresse virtuelle, si elle ne le faisait pas ou peu, c'était qu'elle était très occupée. Le garçon vouait une sorte d'admiration envers la gérante. Ce qu'elle ne détestait pas. Elle aurait tout de même aimer que son meilleur ami et confident l'écoute à coeur ouvert, l'encourage, l'a soutienne et ne défende pas sans cesse la brune. Car même si Equinoxe pouvait comprendre la charge de travail sur les épaules de son amie, celle-ci avait au moins cinq soumis, qu'elle prenait le temps de voir et pas elle, même pour une soumission virtuelle.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant