On était dimanche, Léo venait juste de terminer de manger. Il était assez doué en cuisine, mais quand il était chez lui, surtout le midi, c'était assez rare qu'il se cuisine quelque chose de « bien ». Ici, il s'était simplement fait un mug de soupe instantanée Royco, avec un sandwich. Repas relativement succinct. Il venait de terminer une session d'écriture et... Avait reçu un coup de téléphone de la part de Charlotte. Elle semblait au fond du trou. Elle avait besoin de parler. Il fallait donc qu'il l'a rejoigne au Club le plus vite possible.
Pourquoi ? Elle n'avait pas donné d'heure exacte ? Oui et non. Avec Charlotte, quand elle était dans cet état, il fallait rappliquer illico presto, parce qu'elle était sûrement déjà au Crimson, en train de boire. Il fallait vite la rejoindre avant qu'elle soit complètement torchée.
Voilà que le professeur venait d'arriver. Il observait la salle pour voir ou la rouquine s'était posée. L'a voyant, il soupira. Elle était assise au bar. Elle aurait pu se mettre dans une table contre un mur, dans un endroit un peu sombre, discret. Mais non. Au bar, pour avoir le barman du dimanche devant elle, pour l'a resservir dès qu'elle en ressentait le besoin. Se passant une main dans ses cheveux blonds, il arriva vers elle.
- Hey. Tu ne m'a pas attendu.
- Désolé, j'avais déjà commencé dans je t'ai téléphoné...
- Ah..., venait de dire Léo, l'air un peu préoccuper. Il n'aimait pas voir l'avocate dans cet état.Finalement, après avoir commandé un verre de Gin, il regarda Charlotte, car la jeune femme restait des plus silencieuses. Il fallait souvent mettre en marche la discussion, sinon elle restait muette. Heureusement qu'elle ne voyait pas de psychiatre, sinon, elle payait clairement le praticien pour rien.
- Que ce passe-t-il ? Pourquoi tu n'as pas appelé Elliot ? D'habitude, c'est lui que tu appel à la rescousse quand plus rien ne va.Oui, ça pouvait paraître un peu dégueulasse dit comme ça. Mais avec leur bande, c'était le basique. Souvent, Charlotte allait instinctivement vers Elliot. Car il était très ouvert d'esprit. Léo aussi, sauf... Qu'il était le soumis et le meilleur ami d'Absynthe et que Charlotte et la patronne du Club avaient des atomes crochus.
- Pourquoi ? Parce que j'en ai marre qu'il me juge après chacune de mes ruptures...
- Dit pas ça. Elliot ne t'a jamais jugé.
- C'est faux. Il me préviens à chaque fois ! Et pourtant, je fais plus attention... Mais... Je sais pas, je dois avoir la poisse. Peut-être que je ne suis pas faite pour être en couple.
- Non, bien sûr que non. Personne ne trouve la bonne personne au premier essaie. Je sais que ça doit être compliqué, mais, continue à être celle que tu es.Le blond passa une main rassurante dans le dos de l'avocate. Il pouvait comprendre que c'était de plus en plus compliqué pour elle de supporter rupture sur rupture. Surtout qu'elle s'attachait trop vite et... Allait aussi trop vite. Mais Léo était certain qu'un jour, elle trouverait chaussure à son pied.
Un bruit familier attira son attention. Celui d'une porte de bureau se refermant violemment. La rouquine déjà trop au fond de son verre d'alcool n'avait rien entendu. Mais le professeur de sociologie savait très bien ce que ce bruit signifiait. Absynthe. Elle était là ce soir. Lui qui avait espéré qu'elle soit absente, c'était foutu. Pourtant, le dimanche, elle n'y était jamais. C'était d'ailleurs sûrement pour ça que Charlotte avait appelé aujourd'hui. Car Léo était disponible et Absynthe loin de son Club. Mais pas ce soir. Naturellement, le blond se demandait pourquoi. Vu son état d'énervement, il devait s'être passé quelque chose. Un problème technique qui l'avait sûrement forcé à téléphoner à une entreprise de réparation ou d'entretien. Elle détestait vraiment passer des coups de fil à ce genre d'entreprises.
Alors finalement, il se mit à espérer autre chose. Espérer qu'elle ne viendrait pas vers eux. Qu'elle ne les verrait aucunement, ou qu'elle soit bien trop occupée même pour leur dire bonjour.
- Charlotte ? Peut-être que ce serait mieux si on allait s'asseoir à une table, à l'abri des regards ?, hasarda-t-il avec une voix peu assurée. Il connaissait l'avocate, c'était un véritable pilier de bar dans ses moments-là.
- Rah mais putain laisse-moi tranquille. Je suis bien là ou je suis ! T'as pas envie que je picole, okay mais je suis triste, merde !
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Les bas-fonds du Crimson
Non-FictionL'histoire se forme autour du Club BDSM "Le Crimson Klub", ou l'on suit la vie et les problèmes de la bande d'amis de la patronne. Faisant ainsi voir avec humour et amitié le réel milieu BDSM et pas ce monde fantasmé de dominant ténébreux et soumis...