Épisode 17, partie 1 : Equinoxe

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On était dimanche, et pour une fois depuis quelques jours, Equinoxe avait le sourire aux lèvres et les joues rouges d'impatience. Elle avait reçu un message de Nathaniel la semaine dernière. Il voulait enfin lui parler, ne plus l'éviter. Car elle avait fini par le comprendre, alors qu'en fait, c'était gros comme une maison. Pendant un instant, elle avait cru qu'il avait simplement envie de la larguer comme une grosse merde. Mais en relisant plusieurs fois son SMS, elle avait fini par comprendre que ce n'était sans doute pas ça. Lui parler de quelque chose d'important pour lui... Et signé par un « Ton aimé », cela ne ressemblait vraisemblablement pas à un message de pré-rupture à ses yeux.

Au moins, elle se dit qu'il allait enfin lui dire ce qui le tracassait. Espérant que tout cela n'était pas de sa faute à elle. Détestant au plus haut point être la source des problèmes de ses amis. Surtout... Qu'elle aimait profondément Nathaniel. Elle n'était jamais tombée sur un partenaire tel que lui. C'était... Sa perle rare. Un homme exceptionnel. Elle se demandait d'ailleurs ce qu'elle ferait si un jour il décidait de la quitter. Arriverait-elle à trouver quelqu'un d'équivalent ? Sûrement pas.

Alors, comme elle l'avait souvent fait, elle se dirigea vers l'appartement de l'avocat après sa journée de repos tranquille. Devant la porte, elle sorti sa clé, mais s'arrêta soudainement. Non, il l'avait évité pendant plus d'une semaine... Il n'apprécierait sans doute pas qu'elle entre comme ça, sans prévenir. Alors, elle frappa, rangeant sa clé dans son sac.

C'est au bout de quelques longues secondes que l'avocat aux cheveux noirs lui ouvrit. Sans doute était-il derrière la porte à gamberger avant de se décider à lui ouvrir. Elle ne put que sourire, gênée, tout comme lui, qui fini même par rougir, stressé. Eh bien... Si les deux parties étaient aussi mal... Cela voulait forcément dire qu'ils tenaient l'un à l'autre, non ?

Nathaniel l'invita à s'asseoir dans son salon, après avoir servi des boissons, que personne ne boirait, sûrement. Elle posa un regard alentour, pour voir si quelque chose avait changé... Oui, quelques peu. L'appartement était assez fouilli. C'était particulier pour un être comme Nathaniel qui s'aimait à tout organiser dans son chez-soi... Avait-il était ébranlé par ce qu'il s'apprêtait à lui dire ? Était-ce très grave ? Peut-être était-il amoureux de quelqu'un d'autre ? Que cela était survenu comme ça ? Allait-il lui demander une relation polyamoureuse ? Si c'était cela, ce n'était pas si grave. Mais au contraire ? Et si finalement, il la quittait ? Non. Non, on avait dit qu'elle était sûr qu'il ne la quitterait pas ce soir.

Ils s'échangèrent quelques banalités à demi-mots. Savoir comment allait l'un et l'autre, dans son travail ou autre. Mais les deux répondaient presque avec un ou deux mots. Equinoxe commençant à angoisser, se contentait de sourire. Elle l'aimait et ne voulait que son bonheur malgré tout. Alors, c'est en prenant une grande et profonde inspiration que Nathaniel se décida enfin à ouvrir le dialogue. La tatoueuse ne voulant pas parler la première vu que c'était lui qui lui avait demandé de venir.
- Écoute... Je tiens tout d'abord à m'excuser... Je n'aurais pas du t'éviter ainsi... Tu as sûrement dû angoisser... Je ne voulais pas te faire du mal. J'avais... Juste besoin de m'isoler pour réfléchir..., sa voix était fine. Equinoxe sentait bien qu'il se contenait pour ne pas pleurer.

Lui qui était d'habitude assez stoïque n'arrivait pas à cacher ses sentiments face à Equinoxe. Celle-ci ne put s'empêcher de lui sourire tendrement.
- Bien sûr que non. Je ne t'en veux aucunement. Et... Tu ne m'as pas fait de mal. Mais en effet, je me suis inquiétée... Tu sais, tu aurais simplement pu m'envoyer un message pour me dire que tu avais besoin d'espace. Que tu ne pouvais pas me dire pourquoi. J'aurais compris, je n'aurais pas insisté. Moi aussi, ça m'arrive, il fallait qu'elle le rassure, il semblait tellement mal, tellement agité, comme s'il n'arrivait pas à trouver ses mots.

Les bas-fonds du CrimsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant