La convention s'était terminée hier sur un grand succès, Charlotte était vraiment heureuse. Le travail de tout le monde avait porté leurs fruits, et en particulier, cette simple idée, qui avait germée dans l'esprit de ce pauvre Billy, qui était à l'époque, encore presque deux mois avant, au fond du trou. Pour lui aussi, cet évènement avait été des plus bénéfiques. Il avait un travail, bien plus gratifiant que ce qu'il avait demandé à Absynthe. C'est sûr que passer patron de sa propre petite entreprise comparait à plongeur, c'était quelque chose. Il pourrait couper l'herbe sous le pied de tous ceux qui n'avaient pas cru en lui, comme son ex-femme par exemple.
Ce soir, l'avocate avait invité son crush à venir manger chez elle. Voulant essayer de conclure. Elle allait encore vite, oui, il fallait l'admettre, mais Hiacynthe n'y avait pas été plus doucement qu'elle, donc elle se disait que c'était clairement dans la poche. Elle lui avait laissé le lundi soir et le mardi pour se reposer, voulant qu'elle soit en forme, pour éviter de s'endormir toutes les deux comme des gros caca sur le canapé.
Aujourd'hui, elle avait tout préparée, commandant un menu des plus excellent dans un très bon restaurant de la ville. Un bon restaurant, mais pas forcément des plus raffiné, ce n'était pas le genre de la demoiselle. Elle voulait faire découvrir un de ses plats favoris, la poutine, alors elle s'était faite livrer par le Québec Café. Demandant toutes les poutines disponibles en petit format. Préparant une sorte de dégustation pour elle et sa bien-aimée. Alors que d'habitude, les poutines était surtout servies en accompagnement avec un burger des plus appétissants. Pas ce soir. Elles allaient se faire péter le bide avec des frites, elles l'avaient largement méritées.
C'est alors que ça sonna à la porte. Charlotte, se regardant dans le miroir près de sa porte, se recoiffa rapidement, pour lui ouvrir, avec un grand sourire. La belle brune au regard à double couleurs lui répondit par un sourire tout aussi complice, pour sortir de derrière son dos, un bouquet de roses rouges et une petite boîte de chocolat à l'alcool.
- Euh... On n'est pas à la Saint-Valentine encore, si ? demanda-t-elle en gloussant.
- Non, pas encore, mais je me suis dit que si tu m'invitais, ce n'était pas juste pour un simple repas, n'est-ce pas ?Les deux femmes rirent en coeur, pour finir dans le salon. Charlotte ayant mis les fleurs dans un vase. Le seul qu'elle possédait. À vrai dire, elle n'aimait pas les fleurs, mais l'attention était si clichée et si cherchée par Hiacynthe que cela lui fit plaisir. Revenant près d'elle, Charlotte vint se coller contre elle, alors que la barmaid passa un bras sur ses épaules, observant devant elle la télévision entourée d'une multitude de livres.
- Je vois que tu as rajouté tout ce que tu as acheté à la convention !
- Bah oui, j'allais pas les laisser dans leurs sacs !
- Et... Tu as commencé lequel ? s'interrogea Hiacynthe, d'un regard curieux. Ce qui fit rougir Charlotte.
- C'était si évident que ça ?...
- Oui, ma chérie.Charlotte soupira pour soulever un des oreillers du canapé pour dévoiler le livre qu'elle avait commencée. Ce qui fit rire son invitée.
- Bon, sinon ! Qu'est-ce qu'on mange !
- Oh, tu vas adorer ! On va manger de la poutine.
- Ah ? Qu'est-ce que c'est ?
- C'est un plat québecois, en gros, c'est des frites à la sauce brune et au fromage en grain. Mais j'ai commandé à un super resto' qui en fait des variantes. On va faire une dégustation à l'aveugle.Charlotte était assez emballée par son idée. Elle adorait ce genre de jeu à la Fort Boyard.
- En effet, c'est une idée intéressante !... Avoue, c'est pour commencer... À nous exciter... N'est-ce pas ? Ma belle soumise...Charlotte savait que Hiacynthe avait tenté ça gentiment, pour faire écho à ce qu'il s'était passé samedi. Mais elle n'aimait pas ça, elle réagit d'ailleurs sèchement.
- Ne m'appelle pas comme ça.
- D'accord... Je suis désolé... Je ne voulais pas t'énerver. Mais... Si je te demandais de te laisser soumettre un peu... Le ferais-tu pour moi ?
- Je... commença Charlotte, qui fini par se tortiller sur le canapé, les yeux détournés, et les joues roses.
- Je... Peut-être... Je ne sais pas...
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Les bas-fonds du Crimson
Non-FictionL'histoire se forme autour du Club BDSM "Le Crimson Klub", ou l'on suit la vie et les problèmes de la bande d'amis de la patronne. Faisant ainsi voir avec humour et amitié le réel milieu BDSM et pas ce monde fantasmé de dominant ténébreux et soumis...