L'Astriale - Les Ombres de l'Hiver T1 [TERMINÉ]

Prologue

Les lacunes peuvent être simulées. Les savoirs non.
Enseignement de Fennec, Mentor des Espions.

𝓛es ombres ne cessaient de glisser autour de lui. Rêvait-il ? Ou était-il réveillé ? Il n'en savait rien. Néanmoins, elles se rassemblaient, venaient le frôler.

Elles étaient étonnement douces. Leur présence lui était apaisante. C'était comme retrouver de vieilles amies. Que c'était étrange !

Cependant, il tenta de les écarter, de les renvoyer d'où elles venaient, alors que la neige tombait en un blanc rideau, chassant les moindres endroits où il aurait pu remiser les ombres. Au moment où il formulait cette pensée, il les vit avec effroi se fondre dans sa peau.

Il voulut crier.

Il voulut pleurer.

Il voulut même mourir.

Et pourtant, l'instant d'après, il se trouvait parfaitement bien. Il avait même la sensation d'être entier, pour la première fois de sa vie. Il n'était pas stupide : il savait que les ombres n'avaient pas disparu, mais qu'elles avaient fait comme la neige.

Elles avaient fondu, et ne faisaient qu'un avec son corps.

Il regardait ses mains avec effarement, quand une silhouette s'avança, de l'autre côté du rideau de neige. Il cilla, tentant de chasser les flocons qui dansaient devant ses yeux, oubliant momentanément les ombres pour mieux la dévisager.

Elle se dirigeait vers lui. C'était une femme, il en était persuadé. Il mit un pied devant l'autre pour la retrouver. Il ne la connaissait pas. Pourtant, elle dégageait quelque chose de familier.

Lorsqu'il fut assez près pour la détailler, son attention s'attarda sur son air triste. Elle lui parlait, il le voyait à ses lèvres qui remuaient, mais il ne percevait pas le son de sa voix. Ses grands yeux bleus reflétaient son désespoir, tandis que de gros flocons parsemaient ses longs cheveux noirs.

La femme tendit la main vers lui. Dans sa paume apparurent des ombres semblables à celles qui parcouraient son propre corps à lui, et qui semblèrent répondre à leur appel. Leurs ombres respectives allaient se retrouver.

Mais avant qu'elles n'en aient le temps, son cœur cogna avec force, lui faisant ouvrir les yeux en grand dans la pénombre de sa chambre. Il n'avait que rêvé, toutefois, il était persuadé que s'il allumait une bougie, il verrait de nouveau les ombres parcourir sa peau.

Toutefois, plus préoccupant encore que l'apparition de ces ombres, il eut une autre certitude.

Il connaissait effectivement la femme aux ombres.

Car il s'agissait de sa mère.
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Publié le 01/01/2021
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Corrigé le 20/05/2021 grâce à MarieSomville